Dossier d’œuvre architecture IA61001424 | Réalisé par
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
moulin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Hydrographies (Ruisseau de la) Gironde
  • Commune Villiers-sous-Mortagne
  • Lieu-dit le Moulin Rouel
  • Cadastre 1830 D 174  ; 2015 OD 78
  • Précisions
  • Dénominations
    moulin
  • Appellations
    moulin Rouel
  • Parties constituantes non étudiées
    bief de dérivation, logis, écurie, remise, étable

Parmi les trois bâtiments qui apparaissent sur le plan cadastral de 1830, celui situé à l'ouest de l'actuel bâtiment et servant de dépendance, a été détruit dans la seconde moitié du 20e siècle. Les deux autres bâtiments, probablement construits au 18e siècle ou antérieurement du fait de l'épaisseur des murs et des linteaux délardés de certaines ouvertures, ont été reliés et ne forment aujourd'hui qu'un seul édifice. Le bâtiment qui abritait le moulin possédait à l'époque du cadastre deux ailes. Son aile ouest a été supprimée certainement en 1866, date à laquelle André Charpentier, propriétaire du moulin, déclare un changement d'état sur ses parcelles consigné dans les matrices cadastrales. À cette date, le moulin a été en partie reconstruit : reconstruction de la façade ouest en pierre de taille calcaire, surélévation d'un étage carré, construction d'une laiterie voûtée à l'arrière du moulin. Celle-ci a été rehaussée d'un demi-niveau à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, tout comme la façade arrière du moulin (chaînage, ouvertures et corniche en brique). En fonctionnement jusqu'en 1978, le moulin a ensuite été désaffecté et transformé en habitation, entraînant la suppression de la roue et du mécanisme.

Le bâtiment comprend plusieurs corps de bâtiment alignés. À l'extrémité sud se situe l'ancien logis à pièce unique disposant d'une porte et d'une fenêtre à linteau surbaissé. À l'intérieur, une cheminée monumentale à piédroits, corbeaux en doucine et linteau en pierre de taille calcaire donne accès au four à pain dont la voûte se situe sous un toit en bâtière placé contre le pignon sud. Cet espace accueille également une laiterie voûtée accessible depuis le logis. Jumelée à celle du logis, une porte à linteau surbaissé donne accès à une écurie. Au nord de celle-ci se trouve le cellier, puis la remise qui fait la jonction avec le second corps de bâtiment élevé sur trois niveaux (rez-de-chaussée, étage carré et comble). De style néo-classique, sa façade principale orientée à l'ouest est rythmée par sept travées d'ouvertures. Les fenêtres de l'étage sont celles qui reçoivent le décor le plus abouti, à chambranle mouluré. Le bandeau séparant le rez-de-chaussée et l'étage ainsi que la corniche sont également moulurés. Les pierres de taille des angles de l'étage sont également soulignées d'un décor mouluré tout comme les trois lucarnes en bâtière à fronton triangulaire. Du sud vers le nord, les portes donnent accès à une étable, puis à un second logis, l'atelier de meunerie et l'emplacement de la roue du moulin (disparue). Dérivé du ruisseau de la Gironde à 300 mètres en amont, le bief alimentait une petite retenue permettant une chute d'eau nécessaire pour actionner la roue. Le mécanisme du moulin ainsi que les cheminées du logis ont disparu.

Les murs sont en moellons de calcaire, de grès ferrugineux (roussard) et de silex, épais de 70 cm et couverts d'un enduit dégradé (initialement plein laissant aujourd'hui apparaître quelques pierres), à l'exception de la façade principale du corps nord en pierre de taille calcaire. Les encadrements d'ouverture, les chaînages d'angle, corniche et bandeau sont en pierre de taille de grès roussard (chaînes d'angle du corps sud) et de calcaire à l'exception des ouvertures de la laiterie et de la corniche est du moulin en brique. Les toits sont à longs pans et à croupe (corps nord) couverts en tuile plate, en tôle ondulée ou en éternit.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
    • silex moellon enduit partiel
    • grès moellon enduit partiel
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Bien que désaffecté de sa fonction initiale de production artisanale, l'édifice s'inscrit toujours dans un site de moulin. La reconstruction partielle du moulin en 1866 dans le style néo-classique en vogue à cette période montre un statut social assez élevé du commanditaire. Très soignée, la façade principale semble pourtant inachevée comme le montrent les clefs pendantes et les encadrements d'ouvertures du rez-de-chaussée non travaillés à l'inverse de celles de l'étage. La pierre de taille calcaire provient très certainement des carrières de Champaillaume en Loisail distantes de quelques centaines de mètres au sud.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 3-507/1 à 3 P 3-507/6. Matrices cadastrales.

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-507/1 à 3 P 2-507/8. Plans cadastraux de 1830.

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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