Dossier d’œuvre architecture IA61002299 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, églises de Normandie
Ancienne abbatiale Notre-Dame, actuellement église paroissiale Notre-Dame
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Observatoire du patrimoine religieux

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Orne
  • Commune Lonlay-l'Abbaye
  • Adresse Place Saint-Sauveur
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame

Au premier quart du XIe siècle, Guillaume Talvas, seigneur de Bellême, comte du Perche et d'Alençon fait venir des moines de l’abbaye de Fleury (Saint-Benoît sur Loire) pour fonder l’abbaye de Lonlay. Une première abbatiale est construite vers 1020 ; jugée trop petite, elle est rebâtie vers 1090. Des fouilles archéologiques effectuées en 1953 ont démontré que la nef, qui était déjà détruite au XVIIe siècle, comprenait un vaisseau central, des collatéraux et sans doute un massif porche. Au milieu du XIIIe siècle le chœur est reconstruit si bien que ne subsiste de l'époque romane que l'entrée des collatéraux ainsi que le transept, dépourvu de voûte mais orné d'un décor d'arcatures à chapiteaux. En 1418, pendant la Guerre de Cent Ans, l’édifice est incendié par les Anglais. L'édifice est ravagé par les flammes en 1533 puis par les protestants en 1574. Les chapelles sont construites dans les décennies suivantes (XVIIe). Quoique confiée aux bénédictins de Saint-Maur en 1657, l'abbaye connaît un véritable déclin au XVIIIe siècle. En 1790, les rares derniers moines quittent l’abbaye. Un an plus tard, l’église est donnée à la commune qui l’utilise pendant quinze ans comme grenier à fourrage. En 1806, l’édifice devient l’église paroissiale, remplaçant l’église Saint-Sauveur jugée trop petite. Cette dernière est vendue en 1807 et l’argent récolté sert à remettre en état la nouvelle église paroissiale. En 1840, l’édifice est classé sur la première liste des Monuments historiques. Cinq ans plus tard, un projet de restauration est réalisé par l’architecte Jean-Charles Danjoy, architecte du gouvernement. Il consolide l’église en étayant le chœur et réalise des réparations sur la voûte du transept. Des travaux non autorisés par les Monuments historiques sont effectués à l’initiative de l’abbé Simon, curé de la paroisse. Un rapport de Victor Ruprich-Robert, Inspecteur général des Monuments historiques, indique que le badigeon a été retiré, des parements rejointoyés au ciment, et que les chapiteaux ont été entièrement grattés. Ainsi, le bâtiment est déclassé en 1879, Ruprich-Robert le jugeant "enlaidi". L’église est de nouveau classée le 5 novembre 1931. Lors des affrontements de la seconde guerre mondiale, des bombardements allemands causent des dommages au clocher, à l'élévation sud de l’église et à la charpente de la nef. En 1952, la voûte est refaite et l’aile sud de L’abbatiale est restaurée. À partir de 1965, le monument est entièrement restauré.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle, 13e siècle, 2e moitié 15e siècle, 17e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
    • Auteur : architecte attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles
      Ruprich-Robert Victor Marie-Charles

      Victor Marie-Charles Ruprich-Robert naît à Paris le 18 février 1820. Il débute son initiation à l'architecture en 1836 sous la direction de Simon-Claude Constant-Dufeux avant d'intégrer la section "architecture" de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1838. En 1843, il devient le suppléant d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc à l’École nationale et spéciale de dessin pour le cours d'histoire et de composition de l'ornement. En 1847, il adresse une demande au ministre de l'Intérieur pour prendre en charge la restauration des monuments historiques des Landes, du Gers, des Hautes et des Basses-Pyrénées. Dès 1848, il entame une carrière d'architecte diocésain à Bayeux et Séez, puis à Nevers (1857), à Albi et Reims (1877). Il fait partie de plusieurs comités et commissions : auditeur de la Commission des arts et édifices religieux (1849), rapporteur auprès du Comité des édifices paroissiaux (1853), rapporteur près le comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1855). A compter de 1859, il est professeur d'ornement à l’École nationale et spéciale de dessin, poste précédemment occupé par Viollet-le-Duc. Théoricien de l'architecture, il publie de nombreux ouvrages et est un collaborateur régulier de la Revue générale de l'architecture et des travaux publics de 1849 à 1886. Dessinateur du mobilier de la Couronne (1859-1870), il participe au remeublement de la galerie François Ier et du vestibule de la chapelle du château de Fontainebleau (1860). Il conçoit le trône impérial exposé à l'Exposition universelle de 1867. En 1870, il prend la direction de l'atelier de Constant-Dufeux. Membre de la commission des monuments historiques dès 1873, il est nommé inspecteur général en 1873. Membre de nombreuses associations, sociétés et académies, il est directeur de la Société des antiquaires de Normandie en 1881 et est habilité à diriger les fouilles dans les arènes de Lutèce en 1883.

      L'église de la Trinité de Caen constitue son premier chantier de restauration (1854-1868), qu'il mène parallèlement à la construction de la chapelle de l'Immaculée Conception du petit séminaire de Séez. Récompensé à l'Exposition universelle de 1855 (médaille de 2e classe), il enchaîne les projets de construction d'églises (Saint-Jean-Baptiste de Flers, 1858-1864; Athis, 1859) et de restauration d'édifices civils et religieux (église d'Autheuil, 1863-1881; château de Falaise, 1864-1870; lycée Henri IV, 1866-1873 ; église de l'abbaye Saint-Étienne de Caen, 1867-1883 ; maître-autel du Val-de-Grâce, 1868-1870 ; tour du château d'Oudon, 1870-1886 ; salle des États du château d'Amboise, 1873-1879 ; église Saint-Martin d'Argentan, 1874 ; église d'Ouistreham, 1876-1878 ; abbaye-aux-Bois de Paris, 1877).

      Source consultée en 2019 :

      -site internet de l'INHA, Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, Philippe Sénéchal et Claire Barbillon (dir.), https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/ruprich-robert-victor.html

      -site internet de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine Charenton-le-Pont, base AUTOR, http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/autor_fr

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Édifice en granit et en grès. L’église possède un massif composé d’une tour-clocher et d’un transept, deux bas-côtés, un chœur à chevet polygonal, un déambulatoire, et des chapelles latérales communicantes. Le monument ne possède plus de nef depuis le XVe siècle. Une pièce de l'ancien bâtiment accolé au bras sud du transept, sert de sacristie. On accède à l’intérieur de l’édifice par un porche en granit dont le portail est surmonté de trois niches abritant des statues (Vierge à l’Enfant encadré par deux anges). La tour-clocher ouvre sur les bras du transept au moyen de trois grandes arcades brisées. La maçonnerie des bras du transept, en partie en opus spicatum, ainsi que les petites baies rappellent que l’édifice remonte au XIe siècle. Le mur nord du transept a été reconstruit postérieurement. Des arcatures aveugles composées de colonnettes et d’arcs en plein cintre ornent l'élévation intérieure des murs du transept. Ces deux espaces sont couverts par une voûte en berceau lambrissée à charpente apparente. Dans le bras sud du transept, un escalier monumental à balustre a été construit au XVIIe siècle, il donnait accès au dortoir des moines. Les bas-côtés et les chapelles et la nef sont couverts par une voûte sur croisée d’ogives. Les deux premières chapelles communicantes sont plus grandes que les autres. Deux autels en calcaire et en marbre noir y prennent place. La baie de la chapelle d’axe est en partie murée. Le chœur gothique comprend quatre travées droites terminées par une abside à cinq pans. L’élévation du chœur est composée de grandes arcades brisées, d’un triforium aveugle et de fenêtres hautes ouvragées devant lesquelles prend place une balustrade. De chaque chapiteau du chœur s’élance des colonnettes appuyées sur des têtes d’hommes en calcaire ou en granite qui vont ensuite former la voûte sur croisée d’ogives. A l’intérieur, une grande partie des murs et de la voûte sont couvertes d’un badigeon blanc, les colonnes, colonnettes et arcs sont en pierres apparentes.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • granite moellon
    • grès moellon
    • badigeon partiel
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • fausse voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe polygonale
    • toit à deux pans pignon couvert
    • toit à plusieurs pans
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
  • Précision représentations

    L’extérieur ne présente pas de décor particulier, sinon les trois statues présentes au fronton du porche. A l’intérieur, les chapiteaux en granite ou en calcaire sont sculptés. Tout d’abord, les chapiteaux des arcatures du transept présentent des ornements végétaux et géométriques de style roman. Les chapiteaux des bas-côtés en calcaire présentent un décor de feuillage. Ceux de la nef sont à crochet ou présentent des têtes animales, ils sont surmontés de tête humaine ou de personnage. Dans les chapelles, la voûte repose sur des personnages sculptés.

  • Mesures
    • l : 42 mètre (Approximatif)
    • la : 27 mètre (Approximatif)
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé MH, 1931/11/05
  • Précisions sur la protection

    Eglise Notre-Dame : classement par arrêté du 5 novembre 1931

  • Référence MH
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Documents d'archives

  • LAGNEAU, Jean-François. Etude préalable à la restauration du transept. Direction des affaires culturelles de Basse-Normandie, 1989.

    Conservation Régionale des Monuments Historiques, Caen

Bibliographie

  • LEFAVERAIS, Henri. Histoire de Lonlay-l'Abbaye depuis les temps les plus anciens, avec une monographie complète de l'ancienne église abbatiale et de l'église actuelle de Lonlay, et un historique du fief de Fredebise, de la ville et château de Domfront et Notre-Dame-sur-l'Eau. Mortain : Imprimerie A. Leroy, 1892. 447 p. [Gallica]

    p.5-57
  • AUBERT, J. (abbé). Les églises de l'Orne et leurs oeuvres d'art. Lyon : Presses de Lescuyer, 1977.

    p.165
  • Dictionnaire des églises de France, Belgique, Luxembourg, Suisse, IV B : Normandie. Paris : R. Laffont, 1968, 194 p.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen : 731-045
    p. 97-98.
  • MUSSET, Lucien. Abbaye Notre-Dame de Lonlay (Orne). Collection des monographie de l’Année des Abbayes Normandes, n°28, 1979. 26 p.

    Conservation Régionale des Monuments Historiques, Caen
  • BAYLE, Maylis. Lonlay-l'Abbaye : Abbatiale Notre-Dame. In L'architecture Normande au Moyen Age. Caen; Condé-sur-Noireau : Presses universitaires de Caen : Ed. C. Corlet, 2001, 2e édition.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen
    pp. 91--92, 196-197
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Observatoire du patrimoine religieux