Dossier d’œuvre architecture IA00061149 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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Lecherbonnier Yannick (Rédacteur)
Lecherbonnier Yannick

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1982 à 2001. Spécialité : patrimoine industriel. Chef du service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie de 2001 à 2016, puis de Normandie jusqu'en 2018.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l’Orne
imprimerie, actuellement ateliers dits ateliers Buguet
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune La Chapelle-Montligeon
  • Lieu-dit le Bourg
  • Cadastre 2013 AC 106, 107
  • Précisions
  • Dénominations
    imprimerie
  • Destinations
    ateliers
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, conciergerie, magasin industriel, cour

L'abbé Paul Buguet, curé de la paroisse, met en place une imprimerie dès 1886 pour l'édition de tracts et bulletins afin de promouvoir l'Oeuvre Expiatoire, une association spirituelle qu'il a fondée en 1884 en faveur des âmes du purgatoire. Au départ, l'imprimerie est installée dans une des salles du presbytère. Quelques années plus tard, vers 1886,elle est équipée d’une machine à vapeur. Pour répondre aux besoins toujours croissants de la propagande de l'Oeuvre, l'abbé Buguet fait construire, au début des années 1890, un bâtiment pour y installer les ateliers de l'Imprimerie de Montligeon. En 1894, il crée la Société Anonyme des Établissements de la Chapelle-Montligeon. Au départ, les ateliers occupent seulement le rez-de-chaussée du bâtiment, puis, au bout de quelques mois, investissent tout l'immeuble (presses, services d'expéditions et bureaux au rez-de-chaussée ; typographie et pliure à l'étage). Les Bulletins Mensuels sont traduits en plusieurs langues (anglais, italien, espagnol, portugais, allemand et russe). Le personnel devient plus nombreux, passant de 31 ouvriers en 1894 à 77 en 1913. En 1921, la direction décide la construction d'un nouveau bâtiment (mis en service en 1922), relié au premier par une passerelle. En 1927, un moteur diesel de 100 CV et un moteur à gaz pauvre de 50 CV sont attestés. Après 1945, l'imprimerie passe progressivement à une production industrielle. Elle investit dans des moyens de production modernes : passage de la typographie à la technique d'impression offset et à la photocomposition. De nouveaux hangars destinés au stockage sont construits après 1966. L'entreprise, qui s'étend sur une surface totale de 10 000 m2 en 1972, passe de 165 ouvriers en 1933 à 200 en 1988. En 1995, elle s'installe dans de nouveaux ateliers plus vastes, répondant aux commandes des éditeurs, administrations, agences de publicité et de communication et produisant périodiques, publicités, catalogues, plans de villes, mais également cartonnages pour les industries agroalimentaires et les laboratoires pharmaceutiques. En 2009, elle déménage ses ateliers à Saint-Hilaire-le-Châtel près de Mortagne-au-Perche. Les bâtiments, qui appartiennent toujours au Sanctuaire de Montligeon, sont convertis en ateliers (les Ateliers Buguet), loués à diverses entreprises.

L'ancienne imprimerie comprend deux bâtiments perpendiculaires reliés par une passerelle et de vastes entrepôts qui abritaient les ateliers (à la fin de l'activité). Le bâtiment principal (le plus ancien) se situe au sud de la cour d'honneur. Il se compose de trois corps de bâtiments : un corps principal encadré de deux pavillons. Le corps principal s'élève sur quatre niveaux d'élévation : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré surmonté d'un comble. Ses façades nord et sud sont rythmées par treize travées. Au nord, deux portes (à l'est et à l'ouest) accessibles par un escalier à volée unique à cinq degrés desservaient initialement les ateliers. Une fenêtre a été transformée en porte. Les deux pavillons sont identiques. S'élevant sur cinq niveaux (un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et deux étages carrés surmontés d'un comble), leurs façades nord et sud possèdent deux travées tandis que leurs façades latérales sont ordonnancées à trois travées. Chaque pavillon est desservi par un escalier droit à cinq degrés donnant accès à leur unique ouverture. Le pavillon sud était, à l'origine, réservé à la direction de l'imprimerie.

Le second bâtiment se situe au sud-ouest du premier. Relié à l'imprimerie par une passerelle de 9 mètres de long qui établit une communication de plain-pied, il s'élève sur cinq niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et deux étages carrés surmontés d'un comble.

Les murs du bâtiment principal sont en moellons de calcaire recouverts d'un enduit plein à la chaux, à l'exception du soubassement, en pierre de taille calcaire et en brique. Les chaînages d'angle, les bandeaux qui séparent les niveaux d'élévation et les ouvertures des pavillons sont en pierre de taille calcaire. La corniche à modillons et les ouvertures du corps central alternent la pierre de taille calcaire et brique. Les murs du bâtiment secondaire sont en béton armé. Les toits à longs pans et à croupes (bâtiment principal) sont couverts en ardoise et en ciment amianté (bâtiment secondaire).

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • granite
    • brique
    • calcaire pierre de taille
    • béton béton armé
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    bon état, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Support de diffusion de l'association spirituelle, l'imprimerie est la concrétisation de « l'Oeuvre sociale » souhaitée par l'abbé Buguet, permettant de créer de nombreux emplois dans la commune et d'endiguer l'exode rural. Pour cela, il a fait construire un bâtiment de dimension imposante de style néo-classique, sobre et symétrique. L'effort décoratif se limite au jeu de polychromie entre la brique et la pierre de taille calcaire au niveau de la corniche à modillons et des ouvertures du corps central. L'étage de ce dernier possède des fenêtres dont les linteaux sont surlignés d'arcs reposant sur des colonnes en brique ornant chaque façade. Très innovant pour l'époque, ce bâtiment dispose d'une charpente métallique qui repose sur des piliers en acier. Tous ces éléments font de cet édifice et de l'ensemble de la cour d'honneur (avec la basilique et le palais des chapelains), un site patrimonial de premier ordre à l'échelle régionale.

L'édifice fait l'objet d'une notice d'inventaire réalisée en 1987 dans le cadre du repérage du patrimoine industriel de l'Orne (référence : IA00061149).

Documents d'archives

  • Archives du Sanctuaire de l'Oeuvre Expiatoire. D 99. Société immobilière : plans.

Bibliographie

  • HAMELIN, Claude, HAMELIN, Gwénaëlle. Les industrie percheronnes. Fédération des Amis du Perche, 2013 (collection "Le Perche en cartes postale"), p. 197-219.

  • LABELLE, Eugène. Mgr Buguet et l'oeuvre de Montligeon, 1933.

  • LECHERBONNIER, Yannick. Patrimoine industriel, Orne. Service Régional de l´Inventaire Général de Basse-Normandie, Direction Régionale des Affaires Culturelles. Caen, Développement Culturel en Basse-Normandie, 1994 - 144 p. Coll. Indicateur du patrimoine.

Périodiques

  • LECOMTE, Jacky. La Chapelle-Montligeon. Centenaire de l'arrivée de Mgr Buguet 1878-1978. Cahiers percherons. n°57, 1978.

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

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Lecherbonnier Yannick
Lecherbonnier Yannick

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 1982 à 2001. Spécialité : patrimoine industriel. Chef du service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie de 2001 à 2016, puis de Normandie jusqu'en 2018.

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