Dossier d’œuvre architecture IA00018617 | Réalisé par
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle (Rédacteur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
manoir de Chopillard
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune La Haye-Aubrée
  • Lieu-dit Le Chopillard
  • Cadastre 1826 A (2e feuille) 708 à 710 cadastre napoléonien ; 1970 ZI 47, 48, 49  ; 2022 ZI 191
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, grange, étable, colombier, chapelle

Le manoir apparaît dès 1671 sur le plan de la forêt de Brotonne dressé à l'initiative de l'abbaye de Jumèges. Il est représenté à plusieurs reprises et sous des allures différentes sur les plans dressés aux 17e et 18e siècles par les arpenteurs de la forêt royale. Le plan de 1671 semble en donner la représentation la plus conforme à la réalité en faisant apparaître l'imposante souche de cheminée du logis et le colombier peut-être initialement coiffé d'un lanternon.

Sous l'Ancien Régime, la famille Harden, vieille famille normande dont le nom apparaît lors de la bataille de Hastings, possédait trois fiefs sur la paroisse de La Haye-Aubrée : Bellemont, Bonneval et Chopillard. Les fiefs de Bellemont et de Chopillard ont été vendus au milieu du 18e siècle à Robert Dugard, riche armateur et commerçant de Rouen, de confession protestante. Chopillard était le fief noble le plus important et le plus ancien du sud de la forêt de Brotonne. Directement tenu du roi, il représentait un quart de haubert avec droits de haute-justice, de chasse et de vénerie... Son origine remonte à la famille de Chopillard qui existait aux 11e et 12e siècles. Jean Guesdon, avocat du roi au bailliage de Rouen, vicomte d’Évreux de 1453 à 1464 puis avocat général à l’Échiquier de Normandie, jusqu'à sa mort en 1492, rend aveu pour les fiefs de Chopillard et de Rougemontiers le 22 novembre 1474. Anthoine Harden, verdier de Brotonne et sieur de Chopillard, est anobli en 1573. Son fils Jacques hérite du fief. Anthoine de Harden, fils de Jacques, rend aveu du fief le 12 février 1610. Son fils, également appelé Anthoine, rend aveu le 7 octobre 1664.

Le domaine fieffé consistait alors en 70 acres de terre pour lesquelles il était dû environ 20 livres, 20 chapons, 2 gélines, 100 œufs de rente, droit de patronage de La Haye-Aubrée et de Eturqueraye. Charles de Hardent, écuyer et seigneur de Chopillard, décédé le 4 mai 1726 est inhumé sous le chœur de l'église. Son fils Michel, baptisé le 17 octobre 1713, meurt aux environs de Rouen en 1762.

Le logis comprend plusieurs périodes de construction : la cheminée est datée de la fin du 16e siècle, la façade postérieure a été reconstruite au 17e siècle comme l'indique la présence de la tourelle d'escalier, placée hors-œuvre. La façade principale a probablement été remaniée au 18e siècle : l'étage, autrefois en pan de bois, a été clos en brique. Enfin, une extension, en brique industrielle a été ajoutée sur la façade arrière à la fin du 19e siècle.

Le colombier et le pressoir sont du 17e siècle. La chapelle, mentionnée dans les travaux historiques, a disparu depuis longtemps.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
  • Dates
    • 1671, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
    • Personnalité :
      Harden Charles, De
      Harden Charles, De

      Charles Harden (1658-1726), né et décédé à La Haye-Aubrée (27), escuier, seigneur de Chopillard, fils d'Anthoine de Harden, sieur de Chopillard et des Boys, né le 30 novembre 1627 et décédé le 26 février 1708 à La Haye-Aubrée.

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      propriétaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Harden Anthoine, De
      Harden Anthoine, De

      Antoine de Harden (1562-1627) né et mort à La Haye-Aubrée (27), escuier, sieur de Chopillard, anobli en 1573, maintenu le 11 janvier 1668, verdier en la forest de Brothonne. Il rend aveu au Roi le 12 février 1610 pour son fief et sieurie de La Haye Aubrée, quart de haubert, anciennement appelé fief de Chopillard.

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      propriétaire attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Guesdon Jean
      Guesdon Jean

      Jean Guesdon, avocat du roi au bailliage de Rouen, vicomte d’Évreux de 1453 à 1464, puis avocat général à l’Échiquier de Normandie, rend aveu le 22 novembre 1474 pour les fiefs de Chopillard et de Rougemontiers (27).

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      propriétaire, personnage célèbre attribution par travaux historiques
    • Personnalité :
      Dugard Robert
      Dugard Robert

      Robert Dugard, négociant rouennais de confession protestante, fonde en 1729 la "Société du Canada et des Antilles" à Rouen. Il est impliqué dans le commerce de coton avec François Gardin, négociant à Routot. En 1743, il acquiert auprès de la famille Harden la propriété du château de Bonneval à La Haye-Aubrée (Eure).

      Le 10 décembre 1746, il fonde avec plusieurs associés (Haristoy, Paynel, Louvet et Fesquet) la Manufacture royale des velours de coton de Darnétal, ayant obtenu du roi Louis XV le monopole de la teinture du coton en rouge). Toutefois, il ne réussit pas à tirer de bénéfice de son entreprise, le coton teint étant de mauvaise qualité et il s'endetta en cherchant à introduire de nouveaux procédés. La société est liquidée dès 1756.

      D'après Henri Magne, "Cette prospérité fut de courte durée ; à partir de 1756, Dugard subit des pertes considérables, la guerre de Sept Ans commence, l'Anglais capture ses navires, ses comptoirs d'Amérique sont isolés ; la Manufacture de Darnétal, sur laquelle on avait fondé tant d'espoirs, ferme ses portes ; Dugard avait été trompé par un aigre-fin et n'avait jamais pu teindre correctement et vendre une seule pièce de coton. Alors vaincu, malgré son courage, il abandonne ses affaires en 1761 et se retire à Bonneval, le seul bien, à peu près, qui lui reste, occupé à défendre les débris de sa fortune. Il meurt 9 ans plus tard..."

      Marié à Marie Laurent le 2 avril 1734, il a deux enfants : Robert fils (1735-1819) et Marie-Madeleine (1736-1819)

      Mort au château de Bonneval en 1770, Robert Dugard est inhumé dans la propriété d'un ami (M. Chef d'Hôtel) où existait un cimetière pour les fidèles de la religion dite réformée, dans le parc du château de la Thuillerie (ou Tuilerie) à Cauverville-en-Roumois (27).

      Source :

      Magne, Henri. Petite Histoire d'une propriété normande. Le château de Bonneval, imprimerie commerciale de l'Oise, Beauvais, avril 1961.

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      propriétaire attribution par travaux historiques

Le logis, élevé sur un étage carré et un étage de comble, présente une façade principale ordonnancée et maçonnée en brique artisanale et chaînages en pierre de taille calcaire. À l'origine, l'étage était probablement construit en pan de bois comme l'indique l'élévation du pignon est et de la façade arrière. La tourelle d'escalier, essentée d'ardoises est plaquée hors-d’œuvre contre la façade arrière, sur laquelle a été annexée une extension en brique industrielle couverte en appentis. L'étage de comble, couvert en ardoise, est éclairé par deux lucarnes.

Le colombier de forme octogonale est bâti en brique artisanale orangée et chaînages harpés, en pierre de taille avec un décor de croisillons en brique noire émaillée. Le larmier à mi-hauteur et la corniche moulurée sont également en pierre de taille. Le toit polygonal, autrefois couvert en tuile, est actuellement couvert en ardoise.

L'ancien cellier et pressoir, placé à l'entrée de la propriété, est bâti en pan de bois et repose, côté ouest, sur un soubassement en silex et pierre de taille calcaire, et côté est, sur un soubassement en brique et pierre de taille calcaire (avec remploi de pierres anciennes au niveau des soupiraux). Un escalier extérieur dessert la lucarne donnant accès au comble. La partie du pressoir abritant autrefois la presse à longue étreinte présente un petit décroché, tandis que le grenier servait de stockage pour les pommes. Le toit à longs pans est couvert d'ardoise. Un hangar moderne a été intégré sur la partie est du bâtiment.

L'ancien four à pain, autrefois situé à proximité de la mare, a été déplacé et reconstruit à l'arrière du logis. Il est bâti en pan de bois sur un soubassement en pierre de taille. L'ancienne porcherie a été construite au début du 20e siècle en brique industrielle.

L'entrée principale de la propriété se situait autrefois côté champs. Les deux piliers de l'ancien portail, maçonnés en brique artisanale et pierre de taille calcaire, sont encore en place.

  • Murs
    • bois pan de bois essentage d'ardoise
    • brique pierre avec brique en remplissage
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit polygonal
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Typologies
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    cheminée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série Fi ; Sous-Série 12 Fi : 12 Fi 129. Plan de la forêt de Brotonne dressé par les moines de l'abbaye de Jumièges, 1671.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 12 Fi 129
  • AD Seine-Maritime Série Fi ; Sous-Série 12 Fi : 12 Fi 319. Plan de la forêt de Brotonne présenté à M. de Tourolles, receveur général des domaines et généralités de Rouen, dessiné par J-B Filleul, 1757.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 12 Fi 319
  • AD Eure. 3PL/969/3, plan cadastral, La Haye-Aubrée, section A, du Chopillard, 2e feuille, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/969/3
  • BNF. Département des cartes et plans, GE CC-4945 (24RES). Plan, figure et arpentage de la forest de Brothonne... / faict à Paris de l'ordonnance de Monsieur Le Feron, conseiller du roi, par moy arpenteur soussigné [Jean Fleury], juillet 1674.

    Bibliothèque nationale de France : GE CC-4945 (24RES)
  • BNF. Département des cartes et plans, GE CC-4945 (30RES). Plan de la forest de Brothonne, 167.-168.

    Bibliothèque nationale de France : GE CC-4945 (30RES)

Bibliographie

  • BEAUMONT Franck, SEYDOUX Philippe. Gentilhommières des pays de l'Eure, éditions de la Morande, 468 p, 2002

Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1980, 2022
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle
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Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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