Dossier d’œuvre architecture IA00018598 | Réalisé par
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle (Contributeur)
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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  • inventaire topographique, canton de Routot
  • inventaire topographique, boucles de la Seine normande
propriété, dite manoir de la Cour l'Abbé, actuellement maisons
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Roumois - Routot
  • Commune Hauville
  • Cadastre 1826 C (1ère feuille) 340 à 348 cadastre napoléonien ; 1965 AB 88  ; 2021 AB 91 ; 159 ; 164
  • Dénominations
    manoir
  • Appellations
    La Cour l'Abbé
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, charretterie, colombier, four à pain, bergerie, étable à chevaux, étable à vaches, grange, pressoir

Fief noble hérité des vassaux du duc de Normandie (Gilbert Crespin), la Cour l’abbé était à la fois une cour seigneuriale et la résidence de campagne de l’abbé de Jumièges à Hauville. L’abbé de Jumièges venait s'y retirer temporairement et y rendait la justice comme seigneur. Les plaids se tenaient au manoir de la cour l’abbé (une transaction s'y déroula en 1711 entre l’abbé de Jumièges et Robert de Bonnebos).

Le manoir initial a été bâti entre 1119 et 1149. Le 22 juillet 1248, Eudes Rigaud, archevêque de Rouen accorde à Guillaume de Fors, abbé de Jumièges la permission de construire une chapelle attenante au manoir. Cette chapelle a brûlé entre la fin du 14e siècle et le début du 15e siècle pendant les événements de la guerre de Cent Ans. Les moines privés de leurs possessions à Hauville récupèrent leurs biens en 1593. Entre 1649 et 1652, les moines entreprennent des réparations à la ferme de Hauville et construisent un nouveau logis abbatial. Les religieux obtiennent « deux arpents de bois à bâtir » pris dans la forêt de Brotonne. En 1761, un grand procès oppose l’abbaye de Jumièges au sieur de La Vaupalière au sujet de la seigneurie de Hauville. Un arrangement est conclu le 28 février 1768 au profit des moines, le seigneur de La Vaupalière abandonnant ses prétentions sur Hauville.

Au 18e siècle, la ferme est exploitée par la famille Gréaume (Jean Gréaume en 1747, Philippe Gréaume en 1751). En 1782, la ferme dont le revenu annuel est estimé à 1 925 livres, est louée pour 9 ans à Pierre Gréaume. Confisqué à la Révolution, ce bien de première origine composé de 22 pièces de terre contenant 125 acres, est estimé le 24 novembre 1790 à la valeur totale de 61 570 livres (PV n° 35). La cour l'abbé, « chef-moi » du manoir seigneurial, contenant 2 acres et demi (4895 livres), le clos voisin contenant 1 acre (881 livres 2 sols), le pâturage de la Couture en forêt de Brothonne contenant 5 acres (2 178 livres) et les 20 pièces de terre labourable contenant 117 acres (53 616 livres 11 sols 4 deniers). Le 13 janvier 1791, la municipalité de Hauville nomme deux délégués pour assister à l’adjudication définitive de la ferme. Le bien est finalement adjugé le 10 février 1791 à Pierre Godin, laboureur à Hauville, dernier enchérisseur pour la somme de 118 400 livres devant Pierre Gréaume. La grange dîmeresse est vendue le 6 octobre 1792 pour 460 livres à Nicolas Quesnot de Routot.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 12e siècle
    • Principale : 2e quart 13e siècle
    • Principale : milieu 17e siècle
  • Dates
    • 1248, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

La cour l’abbé était « bornée d’un côté le chemin tendant de l’église de Hauville à Routot, d’autre côté le chemin tendant de la forest de Brothonne à Brionne et une pièce de terre en labour dépendante de la ditte ferme, d’un bout le chemin tendant de la ditte église de Hauville au gouffre et d’autre bout un angle formé par deux chemins ». Le manoir seigneurial, contenant 2 acres et demue, est décrit comme tel dans le PV d'estimation dressé le 24 novembre 1790 : « La cour l’abbé, qui est le chef-lieu du manoir, consiste en une masure close de murs tant en pierres que bauge, ediffiée de plusieurs bâtiments tant à usage de demeure, collombier à pied, granges, pressoir, écurys, caves, bergerye, charterye, four, étables et autres usages, plantée d’arbres fruitiers contenant 2 acres et demye ».

La propriété a été divisée en plusieurs parcelles au cours des 19e et 20e siècles. Le côté est de la parcelle était autrefois délimité par un mur en silex et moellons calcaire qui a été démoli dans le dernier quart du 20e siècle. Au centre de chacune des deux propriétés principales, s'élève une maison à étage datant de la seconde moitié du 19e siècle. L'une est construite exclusivement en brique, l'autre en silex et chaînages de brique. La grange la plus ancienne, construite en moellons calcaire, silex et chaînages en pierre de taille calcaire avait été photographiée en 1980 alors qu'elle était encore en bon état. On y apercevait le départ d'un arc rappelant une architecture religieuse. Cette grange est désormais en voie de disparition. Une maison plus ancienne, construite en pans de bois et servant actuellement de remise, est également visible sur cette parcelle.

Une autre grange, construite en bel appareillage de silex, moellons calcaire et chaînages harpés en brique artisanale et en pierre de taille calcaire, a été démolie entre 2015 et 2021.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • silex appareil mixte
    • brique
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tôle ondulée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Documents d'archives

  • AD Seine-Maritime. Série Fi ; Sous-Série 12 Fi : 12 Fi 62. Paroisse, baronnie et haute-justice d'Hauville appartenant à l'abbaye de Jumièges. Plan parcellaire dressé par Augustin Poullain, arpenteur des forêts du roi, 1748.

    Archives départementales de Seine-Maritime, Rouen : 12 Fi 62
  • AD Eure. 3PL/968/5. Cadastre napoléonien, Hauville, section C de l'église, 1ère feuille, 1826.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 3PL/968/5

Bibliographie

  • EUDELINE, Paul (Abbé). Monographie paroissiale. Hauville, notes pouvant servir à l'histoire de cette commune recueillies par l'abbé Paul Eudeline pendant son ministère dans cette paroisse, de 1895 à 1906. A. Lestringant, Imprimerie de l'Eure, Évreux, 1918.

    Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande
    p. 244
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1980, 2021
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
Benoît-Cattin Renaud
Benoît-Cattin Renaud

Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.

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Pottier Gaëlle
Pottier Gaëlle

Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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