Dossier d’œuvre architecture IA00017333 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
tissage de coton Hilzinger puis usine d'articles en caoutchouc pour l'automobile Mesnel puis Sealynx Automotiv, dite usine de Transières
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies l'Andelle
  • Commune Charleval
  • Lieu-dit Transières
  • Adresse Chemin de Transières
  • Cadastre 1836 B 57  ; 2018 AB 16 à 40, 173, 174, 209, 248
  • Précisions
  • Dénominations
    tissage, usine d'articles en caoutchouc
  • Précision dénomination
    tissage de coton, usine d'articles en caoutchouc pour l'automobile
  • Appellations
    tissage Hilzinger frères, tissage Hilzinger et fils, tissage Fahr, Deglatigny et Cie , tissage Deglatigny et Carliez, tissage Deglatigny-Leroux et Cie , tissage Campard-Degramond , usine d'articles en caoutchouc Mesnel, usine d'articles en caoutchouc Sealynx Automotiv , usine de Transières
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bâtiment d'eau, bief de dérivation, cheminée d'usine, parc, vanne

Ce tissage mécanique de coton dénommé usine de Transières, en raison de son implantation au lieu-dit de Transières, est construit en 1855 par les frères Michel, Jean et Etienne Hilzinger, originaires de Mulhouse et déjà implantés dans la région normande à Sotteville-lès-Rouen et à Bolbec notamment, où ils travaillent comme contremaîtres. L’usine est édifiée à l’endroit même où M. de Montlambert, précédant propriétaire du terrain, avait envisagé dès 1835 d’établir quatre établissements hydrauliques et avait même reçu l’autorisation par ordonnance royal du 10 juin 1840 d'y construire une filature de coton. Mais le projet de M. de Montlambert ne sera jamais exécuté et ses terres seront rachetées par les frères Hilzinger. Le tissage qu’ils font bâtir est autorisé et réglementé par l'arrêté préfectoral du 21 juin 1856. Il s’agit d’un bâtiment construit en rez-de-chaussée, couvert d’une toiture à longs pans égaux et aveugles (contrairement au système en shed), et éclairé de façon latérale par des baies en façades. Sa construction nécessitera l’élargissement du lit de l'Andelle et la rectification de son cours afin d’en gommer les sinuosités et d’en maximiser la pente.

Parallèlement, comme le mentionne Eugène Armengaud dans son Traité théorique et pratique des moteurs hydrauliques paru en 1858, les frères Hilzinger font installer dans leur établissement une turbine d’un nouveau type. Il s’agit d’une turbine dite double, pouvant fonctionner avec des débits variables et comportant un dispositif de vannage à rouleaux (breveté en 1854) permettant de contrôler le débit de l’eau dans la turbine. En sus du moteur hydraulique, le tissage est équipé d’une chaudière et machine à vapeur de 15 CV provenant des ateliers Renaux à Rouen. L'usine est définitivement agréée à la suite du procès verbal de récolement des travaux du 25 octobre 1860. Le vannage de décharge comprend alors 5 vannes de 2 m de largeur chacune avec un seuil en pierre de taille et le déversoir mesure de 8 m de longueur. En 1866, le tissage des frères Hilzinger emploie 180 personnes. En 1872, des dortoirs pour les ouvriers (aujourd'hui disparus) sont édifiés près de l’usine et une extension est réalisée en 1879 alors que l’effectif de l’usine est réduit à 102 personnes (18 hommes, 172 femmes, 12 enfants) en 1881. La même année, le tissage est équipé d’une encolleuse et d’un appareil de chauffage qui dessert les salles des métiers, des dévideurs et des rentrayeuses. L’énergie de l’usine est alors produite par la machine à vapeur installée en 1856 et par une turbine hydraulique de 40 CV. Elles entraînent les 312 métiers à tisser mécaniques que compte alors l’usine. En 1886, une nouvelle chaudière à vaporisation tubulaire de marque Babcock et Wilcox est installée dans l’usine.

En 1889, Albert Hilzinger, fils d'Etienne, prend la tête de l'entreprise, dont la raison sociale devient "Tissus écrus, Hilzinger et fils". Il dispose pour la commercialisation de sa production d'un dépôt à Rouen situé 32 rue du Lieu de Santé. A cette date, l'usine, qui a été augmentée par la construction d'un nouvel atelier de fabrication, fonctionne au moyen d'une turbine et d'une machine à vapeur. En 1907, Albert Hilzinger, qui n'a pas de descendants, revend le tissage mécanique de Transières à la société Fahr, Deglatigny et Cie. La direction de l’usine est confiée à Alfred Carliez. En 1928, la société Fahr, Deglatigny et Cie fait place à la société Deglatigny et Carliez à laquelle succède la société Deglatigny-Leroux et Cie en 1931. L’activité textile du site s’achève avec la société Campard de Gramond (dont le siège social est à Rouen, 12 rue de Crosne) qui fermera le tissage au début des années 1950.

En 1959, l'usine de Transières est acquise par la société anonyme Mesnel, créée en 1926 à Colombes (92) et spécialisée dans la fabrication de profilés en caoutchouc destinés à l’industrie automobile. Pour élaborer son caoutchouc, elle utilise du kaolin du Morbihan, de la craie de Meudon, du noir de pétrole provenant de Hollande et des produits chimiques que lui fournissent des usines du groupe Rhône-Poulenc. Ce changement d’activité entraîne le réaménagement du site et la construction de nouveaux ateliers de fabrication. En 1997, l'entreprise prend le nom de BTR Sealing System France puis est renommée successivement Metzeler Automotiv Profile en 2001 et Sealynx Automotiv en 2007. En 2015, cet équipementier pour l’industrie automobile occupe toujours le site.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1855, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1872, daté par travaux historiques
    • 1879, daté par travaux historiques
    • 1889, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

L'atelier primitif est construit en brique sur un étage carré, percé de baies segmentaires et est couvert d'un toit à longs pans avec croupe. Le second atelier de fabrication est bâti de plain-pied et couvert d'une série de toits à longs pans. Le bâtiment d'eau, en rez-de-chaussée, est percé par de larges baies en arc plein cintre, et couvert d'un toit en pavillon.

Les installations hydrauliques d’amont comprennent le bras de décharge, trois vannes de décharge, le déversoir et canal d’amenée entièrement maçonné. Le canal de fuite constitue l'installation hydraulique d’aval.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble, rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
    • énergie thermique produite sur place
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine énergétique (étudiée dans la base Palissy)

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition de M. de Montlambert, 12 avril 1835
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan de situation des quatre usines hydrauliques projetées par M. de Montlambert, 26 avril 1836.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Procès-verbal de l’ingénieur ordinaire résidant à Gisors, 29 mars 1838.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Ordonnance royale, 10 juin 1840.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition de MM. Hilzinger frères, 30 mai 1855.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan de l’usine projeté par MM. Hilzinger frères, 30 mai 1855.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan et profil de l’usine de Transières en projet, 18 août 1855.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition de MM. Hilzinger, 21 février 1856.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 21 juin 1856.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 15 septembre 1856.
  • AD Eure. Série E. Sous-série 4 E : 4 E 76/150 - Notaire Charleval.

    Liquidation retraçant l’historique de la société Hilzinger, 17 avril 1861.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 9 M : 9 M 3. Enquêtes administratives et industrielles (1837-1881).

    Enquête industrielle, 1866.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 1 M : 1 M 302. Administration générale.

    Enquête. Etat des ouvriers des industries cotonnières ou dérivées du coton. 1867.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Plan de situation de l’usine de MM. Hilzinger, 1/2500, 17 juin 1872.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 300. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Procès-verbal d’épreuve d’appareil à vapeur, 28 septembre 1886.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 80. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Charleval.

    Procès-verbal de pose de repère, 14 mars 1907.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Pétition de MM. Fahr et Deglatigny et Cie, 6 avril 1907.
  • AD Eure. Série J ; Sous-série 1 j : 1 J 465. Etat récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31/12/1926 dans le département de l'Eure.

    Usine de MM. Deglatigny et Carlier
  • AD Eure. Série W : Sous-série 18 W : 18 W 93. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Lettre d'Eugène Campard, directeur général de la s.a. Campard de Gramont, à la préfecture de l’Eure, 19 février 1948.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Plan masse détaillé des établissements Mesnel, usine de Transières, 1/500e, 1959.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Plan masse des établissements Mesnel, usine de Transières 1/1000e, 1968.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Plan masse détaillé des établissements Mesnel, usine de Transières 1/1000e, 1968.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 21 mai 1971.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Plan des établissements Mesnel, usine de Transières, 1/200e, 1971.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 94. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Charleval.

    Plan détaillé des établissements Mesnel, usine de Transières, 1/200e, 1971.

Bibliographie

  • ARMENGAUD, Eugène. Traité théorique et pratique des moteurs hydrauliques en France. Paris, 1858.

    p. 328
  • FRUIT, Jean-Pierre. Vexin normand ou Vexin parisien ? : Contribution à l'étude géographique de l'espace rural. Rennes : PUR, 1974. 230 p.

    p. 153-167
  • CHASSAGNE, Serge. Le coton et ses patrons. France, 1760-1840. Paris : EHESS, 1992.

    p. 571, 572
  • TAUPIN, Robert. Moulins et usines à Charleval. 1997.

    p. 6, 63-68
  • CATHERINE, Éric. Balade au fil de l'eau. À la rencontre des moulins. Filatures et fonderies de la vallée de l'Andelle. Éditions Mémoires et Cultures, 2009. 143 p.

    p. 50-53
  • BELHOSTE, Jean-François. La vallée de l’Andelle : histoire et archéologie industrielles (1780-1870). In Tisser l’histoire. L’industrie et ses patrons. Mélanges offerts à Serge Chassagne. Valenciennes : Presses universitaires de Valenciennes, 2009. 406 p.

    p.49
  • SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU BASSIN DE L'ANDELLE. Plan Pluriannuel de Restauration et d'Entretien de l'Andelle et de ses affluents 2015-2019. 369 p.

    p. 146-149 (ROE 1555)

Périodiques

  • BELHOSTE, Jean-François. L'Andelle, une grande vallée textile normande. L'archéologie industrielle en France, 2008, n°53.

    p. 36, 38

Annexes

  • Détail des sources
  • ARMENGAUD, Eugène. Traité théorique et pratique des moteurs hydrauliques en France, Paris, 1858, p.328
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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