Dossier d’œuvre objet IM61004248 | Réalisé par
Maillard Florent (Contributeur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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Billat Hélène (Contributeur)
Billat Hélène

Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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  • inventaire topographique
tableau : Pierre II de Valois comte d'Alençon et du Perche et sa fille devant la chartreuse du Val-Dieu, monastère de la chartreuse du Val-Dieu puis demeure
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Alençon
  • Adresse place du Maréchal Ferdinand Foch
  • Emplacement dans l'édifice mairie, salle du conseil municipal, 1er étage
  • Commune : Alençon Adresse : place du Maréchal Ferdinand Foch
  • Précisions autrefois sur commune de Feings
  • Dénominations
    tableau, cadre
  • Titres
    • Pierre II de Valois comte d'Alençon et du Perche et sa fille devant la chartreuse du Val-Dieu

Le tableau (Inv. 257.7.4) et son pendant, Rotrou III comte du Perche présentant le plan de la chartreuse du Val-Dieu à ses fils , ont été commandés à Nicolas René Jollain (1732-1804) sous le priorat de dom Aimé des Champs (1755-1780) qui entreprend la reconstruction quasi totale de la chartreuse du Val-Dieu et l'aménagement intérieur de ses bâtiments. D'après les sources révolutionnaires, ces œuvres étaient destinées à orner le salon des hôtes. La nationalisation des biens du clergé mise en œuvre par décret du 2 novembre 1789 entraîne, à partir de mars 1791, l'exil de la communauté cartusienne et la dispersion progressive de tous ses biens. Le mobilier est ainsi réparti entre plusieurs lieux de culte des paroisses voisines, l'église Notre-Dame de Mortagne en recevant une grande partie. A la suite de la vente des biens fonciers et meubles, organisée le 14 décembre 1796, les "deux tableaux des fondateurs" sont transférés, en même temps que les manuscrits et les lambris de la bibliothèque, à Alençon le 24 janvier 1799 avec 20 autres toiles et quatre cadres par le citoyen mortagnais La Grüe, aubergiste. Quelques tableaux de la chartreuse viennent enrichir le musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d'Alençon qui sera officiellement fondé dans le bâtiment de l'hôtel de ville en 1857 grâce à Léon de la Sicotière. Plusieurs toiles de Jollain et deux œuvres majeures de Philippe de Champaigne (1602-1674), qui ornaient le maître-autel de l'église de la maison cartusienne (Assomption, Trinité), font partie des collections embryonnaires du musée aujourd'hui établi dans l'ancien collège jésuite de la ville. Les deux tableaux de Jollain sont actuellement déposés à l'hôtel de ville dont ils ornent la salle des mariages.

Nicolas René Jollain est l'un des peintres de renom qui travailla aux côtés d'artistes locaux à l'embellissement de la chartreuse du Val-Dieu. Né à Paris en 1732, il s'est formé auprès de jean Baptiste Marie Pierre (1713-1789), artiste reconnu excellant dans la peinture d'histoire et le registre décoratif, avant d'emprunter la voie académique - deuxième prix de Rome en 1754, agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1765 et reçu en 1773 - qui lui permet d'obtenir de grandes commandes royales et religieuses. Avec Jean Restout, les Lagrenée, Joseph Benoît Suvée, François André Vincent, Joseph-Marie Vien, François-Xavier Fabre, il renouvelle le genre de la peinture d'histoire en adhérant à l'esthétique néo-classique. A l'instar de ces confrères, il tend vers la "noble simplicité" chère à Winckelmann où se mêlent des détails raffinés. La représentation en pied de Pierre II de Valois et de sa fille est effectivement révélatrice de ce compromis entre le "petit goût", qu'incarnait aux yeux de Diderot François Boucher (1703-1770), et le beau idéal. Les figures à l'attitude élégante et à l'expression retenue sont parées de vêtements au luxe aristocratique dont l'éclat est exacerbé par les tons doux du paysage rustique.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1766, porte la date
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Jollain Nicolas René
      Jollain Nicolas René

      Nicolas René Jollain appartient à une dynastie d'artistes. Né à Paris en 1732 de Nicolas René Jollain dit le Vieux, peintre du roi, auquel est attribué un portrait de Louis XIV, roi de France, tenant le plan de la maison royale de Saint-Cyr (1690-1691, MV 3500, Musée du château de Versailles), il est vraisemblablement formé dans l'atelier familial avant d'intégrer l'atelier de jean Baptiste Marie Pierre (1713-1789), auteur d'une des dernières coupoles peintes à l'italienne en l'église Saint-Roch à Paris (1752-1756), dont il resta très proche et auquel il succéda comme peintre du roi en 1789. Deuxième prix de Rome en 1754, il est agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1765 et reçu en 1773 avec Le Bon Samaritain (Paris, église Saint-Nicolas du Chardonnet). Il obtient un logement au vieux Louvre. Pratiquant la peinture d'histoire (religieuse, mythologique), il renouvelle le genre dès 1760 avec d'autres - Jean Restout, les Lagrenée, Joseph Benoît Suvée, François André Vincent, Joseph-Marie Vien, François-Xavier Fabre - en adhérant à l'esthétique néo-classique. il participe aux grands chantiers décoratifs (châteaux de Bellevue et de Versailles, chapelle du château de Fontainebleau) et orne plusieurs églises parisiennes (Moïse frappant le rocher, salon de 1788, église Saint-Eustache). Avec Nicolas Bernard Lépicié (1735-1784), il reçoit notamment la commande de quatre dessus-de-porte pour le Grand Cabinet du petit Trianon (1769), tout en exposant au Salon de 1767 à 1791. Avec les peintres Jean-Baptiste Regnault et François-André Vincent, il fait partie en 1795 de la Commission des Monuments en charge de la préfiguration du Museum central des Arts. Il se renouvelle en puisant son inspiration dans la littérature contemporaine (Paul et Virginie de Bernardin de Saint PIerre, 1788). Il décède à Paris en 1804.

      Les musées du Louvre et Carnavalet (Paris), plusieurs musées de province et étrangers (Wallace Collection à Londres) conservent des œuvres de l'artiste.

      Sources consultées le 1er juillet 2021 :

      -MICHEL, Christian. Charles-Nicolas Cochin et l'art des Lumières. Rome : École française de Rome, 1993, p. 497, 500.

      -site internet du ministère de la culture, POP, Moïse frappant le rocher, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM75000041

      -site internet Alienor.org, Notice du tableau de L'Hospitalité, https://www.alienor.org/collections-des-musees/fiche-objet-82473-l-hospitalite-sujet-tire-de-paul-et-virginie

      -DUPUY, Sylvie. Nicolas-René Jollain (1732-1804). Mémoire de Master I histoire de l’art moderne, Université Paul Valéry, Montpellier, 2012. (non consulté)

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La toile est tendue sur un châssis à clefs à traverses - une verticale et deux horizontales - et entourée d'un cadre en bois mouluré et doré dont le bord intérieur supérieur est galbé. Le châssis est maintenu au cadre par des pattes métalliques. Le revers du tableau ne possède pas de protection (du type non-tissé).

  • Catégories
    peinture, menuiserie
  • Structures
    • rectangulaire vertical, galbé
  • Matériaux
    • toile, peinture à l'huile
    • bois, mouluré, doré
  • Mesures
    • h : 247 centimètre (sans le cadre)
    • la : 122 centimètre (sans le cadre)
    • h : 273 centimètre (avec le cadre)
    • la : 147 centimètre (avec le cadre)
  • Précision dimensions

    Largeur du cadre : 13,2 cm. Épaisseur du cadre: 9 cm.

  • Iconographies
    • comte, de trois-quarts, en pied
    • extérieur, fond de paysage
  • Précision représentations

    Pierre II d'Alençon (1340-1404) est représenté en pied, de trois-quarts, aux côté de sa fille Jeanne dans la même position. Des deux mains, il désigne la chartreuse du Val-Dieu vers laquelle sa fille, les bras et mains ouverts, dirige son regard. Le tronc et les branches d'un arbre, à proximité duquel se tient le couple, symbolise ce profond attachement familial pour la chartreuse qui a bénéficié de dons et où Pierre II et sa fille ont été inhumés. Ces derniers dominent le vallon forestier. Le père et sa fille revêtus de leurs plus beaux atours affichent leur complicité qui se traduit au plan pictural par la couleur. Pierre II porte des bas-de-chausses blancs qui font écho à la blancheur des dentelles et des cols comme au revers de la robe de Jeanne. De même, au mordoré de la jupe de Jeanne répondent les galons or du gilet, du haut-de-chausses façonné dans une étoffe bouffante, et des chaussures à talon et à boucle de son père. Le bleu vif se retrouve également dans la robe aux manches bouffantes de Jeanne et dans le manteau bleu roi de son père. Les reflets moirés du tissu gris du vêtement de Pierre et le rose de son panache rehaussent les tons poudrés du paysage où se distinguent les étangs au premier plan et plus loin, l'enceinte monastique ponctuée de tours rondes au sein de laquelle émerge le clocher fuselé de l'église de Le Muet.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre
    • numéro d'inventaire, sur étiquette, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Signé et daté en bas à gauche (sur la pierre) : Jollain 1766.

    Inscription concernant l'iconographie peinte en bas à droite : PIERRE DE / VALLOIS IIE COMTE D’ALENÇON ET / DU PERCHE 2D . FONDATEUR DE LA / CHARTR[EU]SE DU VAL DIEU OU IL A ÉTÉ / INHUME L'AN 1404 AVEC / JEANNE SA FILLE.

    Numéro d'inventaire sur étiquette accrochée au revers : MBDA : 257.7.4

  • État de conservation
    • bon état
    • oeuvre restaurée
    • altération ponctuelle
  • Précision état de conservation

    État en 2020 : trace d'une déchirure sur le pied gauche de Pierre avec réintégration bien visible ; réintégration anciennes visibles (chaussure de Jeanne, chaussure gauche et bas de Pierre, sol) ; présence supposée d'une pièce de toile collée au revers au-dessus de l'inscription (élément de renfort) ; déchirure presqu'à l'aplomb de la main gauche de Jeanne perceptible au revers (boursouflure). Comme son pendant (Rotrou III, comte du Perche, présentant le plan de la chartreuse du Valdieu), le tableau n'a pas subi de doublage.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal, Le tableau fait partie des collections du musée des Beaux-Arts et de la Dentelle d'Alençon.
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • AD Orne. Série L ; L 1273. Ecole centrale de l'Orne : bibliothèque (transfert de la bibliothèque du Val-Dieu à Alençon), floréal An IV - pluviôse An X.

  • AD Orne. Série Q ; Sous-série 1 Q : 1 Q 1133. Biens des abbayes, des couvents et des prieurés : correspondance, soumissions d’acquérir, procès-verbaux d’estimation, contrats de vente (Autheuil - La Mesniere), 1789-1815.

Bibliographie

  • LA SICOTIERE, Léon de, POULET-MALASSIS, Auguste. Le département de l'Orne archéologique et pittoresque. Laigle : J.-F. Beuzelin, 1845.

    p. 175.
  • POULAIN, Étienne. La Chartreuse du Val-Dieu : un décor dispersé. In [Exposition. Caen, Musée de Normandie, 2015]. Beauté divine! Tableaux des églises bas-normandes, 16e - 20e siècles. Lyon : Lieux-Dits, 2015.

    p. 69-71.

Périodiques

  • GAUSSERON, Elisabeth. Dans les vestiges du val de Dieu. Pays du Perche, n°22, 2015.

    p. 21-30.
Date d'enquête 2020 ; Date(s) de rédaction 2020
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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Billat Hélène
Billat Hélène

Chercheur à l'inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie puis de Normandie depuis 2013 : architecture civile et religieuse, patrimoine rural, objets mobiliers civils et religieux étudiés dans le cadre d'inventaires topographiques et ponctuels. Suivi scientifique de l'étude du patrimoine bâti du Parc naturel régional du Perche.

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Édifice
monastère de la chartreuse du Val-Dieu puis demeure

monastère de la chartreuse du Val-Dieu puis demeure

Commune : Feings
Lieu-dit : le Valdieu