Dossier d’œuvre architecture IA27002451 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
moulin à blé puis minoterie du Hom
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies bief de dérivation la Lieure (affluent de l'Andelle)
  • Commune Charleval
  • Lieu-dit Le Hom
  • Adresse 7 route de Fleury
  • Cadastre 1836 C 244  ; 2018 AL 326, 327, 345
  • Précisions
  • Dénominations
    moulin à blé, minoterie
  • Appellations
    moulin du Hom
  • Destinations
    entrepôt industriel, logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bâtiment d'eau, salle des machines, bief de dérivation, vanne, logement patronal, logement d'ouvriers

En 1808, Adjutor Defontenay, cultivateur à Ecouis, demande l'autorisation de bâtir un moulin à blé sur la Lieure, au lieu-dit du Hom. La construction est autorisée par l'arrêté préfectoral du 27 août 1808 puis confirmée par le décret impérial du 11 avril 1809. En 1821, Adjutor Defontenay fait le projet d’adjoindre à son moulin à blé un nouveau bâtiment à usage de moulin à papier et en entreprend la construction avant d’en recevoir l’autorisation légale. Celle-ci est accordée par l’ordonnance royale du 2 juillet 1823 : M. Defontenay est autorisé à conserver le moulin à papier qu’il a ajouté au moulin à blé à condition de construire, entre autre, un déversoir de 3 m de largeur. Les deux moulins tournent simultanément pendant quelques années puis Adjutor Defontenay abandonne le plus ancien, supprime sa roue et réunit les deux bâtiments. La prise d’eau du moulin désaffecté est utilisée comme canal de décharge, celui-ci passant désormais sous le plancher des bâtiments réunis. Le moulin remanié est alors exclusivement dédié à la mouture du blé.

En 1846, le moulin est temporairement transformé en filature de coton par Georges Romain Duval, époux de Florence Defontenay, fille du fondateur. Face aux plaintes de Victor Crépet, propriétaire de la fabrique d’indiennes implantée en amont, un arrêté préfectoral promulgué le 14 août 1846 impose la modification du système hydraulique de l’usine Duval : le déversoir est alors couronné d’une assise en pierre de taille et dérasé au niveau du repère. En 1848, Florence Defontenay, veuve Duval, hérite du moulin et le donne à exploiter comme moulin à blé contre la somme annuelle de 2000 F. Pour améliorer le rendement du moulin, un nouvel arrêté préfectoral, promulgué le 16 juillet 1855, autorise Mme Vve Duval à curer à vif fond le lit de la Lieure en aval de la roue de son usine.

En 1888, le moulin appartient à François Chériez, héritier de la famille Defontenay, qui le transforme en minoterie. Le bâtiment d'origine est augmenté par une extension en brique et moellons de calcaire qui prolonge sa façade postérieure et s'élève sur quatre niveaux. Le bief est modifié et la roue hydraulique est remplacée par une turbine qui est installée dans un nouveau bâtiment d'eau. Sont adjointes à la minoterie deux habitations, l'une servant de logement patronal, l'autre abritant plusieurs logements ouvriers. Son successeur, Edmond Chériez est autorisé en 1903 à installer, en complément du moteur hydraulique, une machine à vapeur de 30 CV et une chaudière provenant du constructeur rouennais Renaux et Ebel. La machine à vapeur est installée dans un petit bâtiment qui fait face à minoterie. A la mort de son époux, Marie Augustine Juhel, veuve Chériez, confie l’exploitation de l’usine à Jean Tremel d’abord, puis à Ernest Charles Gaston Seiller qui en devient propriétaire le 7 septembre 1945. En 1961, les frères Maurice et Marcel Seiller succèdent à leur père à la tête de la minoterie. Ils exploiteront ensemble l’usine jusqu’à son arrêt définitif le 6 avril 1977.

En 1983, la municipalité de Charleval demande à l’Établissement public foncier de la Basse-Seine d’assurer le portage foncier de la minoterie et des deux maisons d’habitation. La commune rachète le site en 1987. Les maisons sont réaménagées et divisées en appartements tandis que le reste du site accueille les services techniques municipaux, la minoterie proprement dite est utilisée comme espace de stockage. Aujourd’hui l’ancienne minoterie est en très mauvais état de conservation et la municipalité envisage à moyen terme sa destruction. Dans le bâtiment se trouvent encore quelques machines (non étudiées), dont un couple de plansichters, une bluterie rotative et un filtre à air pulsé, toutes hors service et en très mauvais état de conservation.

L'usine est constituée par le moulin à blé d'origine, qui est un moulin à l'anglaise édifié en 1808 et par l'extension réalisée en 1888 pour le transformer en minoterie. Les deux bâtiments, construits en brique et silex en remplissage, s'élèvent sur deux étages et comprennent un étage de comble qui servait au stockage du grain. Le toit du moulin primitif est pourvu de deux lucarnes farinières permettant de monter les sacs de grain dans les combles à l'aide d'un treuil. La turbine hydraulique de l'usine est toujours en place mais envasée et inaccessible. Elle bénéficiait d'une chute de 1,45 m de hauteur et d'une puissance brute de 12 KM. A l'intérieur de la minoterie, aujourd'hui très dégradée, se trouvent encore quelques machines de meuneries, toutes en mauvais état et hors service, dont un couple de plansichters, un blutoir rotatif et un filtre à air pulsé. Les deux habitations (patronale et ouvrière) construites en brique sur un étage ont été restaurées, divisées et transformés en immeubles de logements.

  • Murs
    • brique brique avec pierre en remplissage
    • silex
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
    • énergie thermique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, mauvais état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Rapport de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées, 29 juillet 1808.
  • AD Eure. 19 S 41-1. Usines hydrauliques sur la Lieure. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 27 août 1808.
  • AD Eure. 3 P 7-239. Cadastre Napoléonien. Charleval. 1836.

    Section C, parcelle 244.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 27 août 1808.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Décret impérial, 11 avril 1809.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 19 S : 19 S 31. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière du Fouillebroc.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 31
    Décret impérial, 11 avril 1809.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Plan de situation du moulin à blé Defontenay et de ses agrandissements, 25 octobre 1821.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Ordonnance royale, 2 juillet 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Ordonnance royale, 2 juillet 1823.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Plan de situation du moulin a foulon projeté par M. Templier et de l’usine amont appartenant à Defontenay, 13 mars 1838.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 504. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Plan de situation de l’usine projetée par M. Templier et de l’usine Defontenay située en amont, 13 mars 1838.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Plan de situation du moulin à foulon projeté par M. Templier et de l’usine amont appartenant à Defontenay, 13 mars 1838.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Procès-verbal de vérification de travaux, 27 avril 1846.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 14 août 1846.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Plan masse de la filature Duval, 2 juin 1846.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Plan de situation des usines Duval et Sautelet, 1846.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 18 S : 18 S 504. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Plan de situation des usines Sautelet et Vve Duval, 21 juillet 1848.
  • AD Eure. Série S. Sous-série 19 S : 19 S 31. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière du Fouillebroc.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 31
    Lettre au préfet de l’Eure, 20 juillet 1849.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 16 juillet 185.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Plan de situation des usines de M. Duval et de M. Sautelet, 13 août 1855
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Arrêté préfectoral, 31 août 1855.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Rapport de l’Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées , 20 janvier 1889.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 18 S : 18 S 505. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure. Charleval.

    Rapport de l’Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 17 décembre 1891.
  • AD Eure. Série S ; Sous-série 19 S : 19 S 41. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de la Lieure.

    Archives départementales de l'Eure, Evreux : 19 S 41
    Rapport de l’Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, 17 décembre 1891.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 300. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Arrêté préfectoral, 25 mai 1903.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 300. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Lettre de Jean Tremel minotier au Prefet de l’Eure, 13 septembre 1925.
  • AD Eure. Série J ; Sous-série 1 J : 1 J 465. État récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31/12/1926 dans l’Eure.

    Concessionnaire : Cheriez
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 300. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Edmond Cheriez succède à Jean Tremel.

Bibliographie

  • TAUPIN, Robert. Moulins et usines à Charleval. 1997.

    p. 5, 41-44
  • SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU BASSIN DE L'ANDELLE. Plan Pluriannuel de Restauration et d'Entretien de l'Andelle et de ses affluents 2015-2019. 369 p.

    p. 214-217 (ROE 683)

Annexes

  • Charleval. Moulin à blé Chériez. Synthèse des sources AD Eure.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 1, 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.