16 aout 1792

Nicolas Denesle père a acquis le 16 aout 1792 une masure, chapelle, ferme ayant appartenu ci devant à la Chartreuse de Bourbon lès Gaillons.

AD Eure. 18 S 69.

1793 :

Construction du moulin à eau faisant du blé fariné par Nicolas Denesle un an après cette acquisition.

AD Eure. 18S 69.

Pétition Denesle, 21 Ventose an 13 (12 mars 1805).

Nicolas Denesle demande l’autorisation de son moulin

AD Eure. 19 S 2.

Rapport de l’ingénieur de la Police des Eaux, 18 pluviôse an 13.

Suite à la pétition de Nicolas Denesle meunier, et propriétaire d’un moulin à Radepont pour établir un vannage dans le lit de la rivière Andelle de façon à donner une action suffisante à son moulin. Le moulin Denesle est construit sur un canal de dérivation qu’il a fait ouvrir et qui emprunte les eaux de l’Andelle qui est flottable. Ce moulin est de nouvelle construction et édifié sans autorisation, ce qui est contraire à toutes les lois et particulièrement à l’arrêté du Directoire exécutif du 19 ventôse an 6 et à l’instruction de Mr le Ministre de l’Intérieur du 17 thermidor an 6.

AD Eure. 18 S 69.

Arrêté préfectoral, 26 pluviôse an 13.

Demandant à Denesle de justifier l’autorisation en vertu de laquelle il aurait fait construire son moulin. Sans cela il sera dans l’obligation de formuler une pétition tendant à obtenir du gouvernement la permission de conserver son moulin.

AD Eure. 18 S 69.

Arrêté préfectoral, 9 juillet 1806.

Défendant à Denesle de faire aucun établissement de vannage, barrage et pêcherie dans la rivière avant d’en avoir obtenu l’autorisation.

AD Eure. 18 S 69.

M. Dubosc de Radepont contre M. Denesle, août 1806.

« … les propositions, l’espèce du vannage et la quantité d’eau dont le sieur Denesle devra et pourra user pour faire tourner facilement son moulin dit de Saint-Pierre seront déterminés par deux ingénieurs nommés et choisis par l’autorité compétente, l’un par M de Radepont et l’autre par M. Denesle, de sorte qu’il ne soit pas enlevé à la rivière plus d’eau qu’il en est nécessaire pour la rotation facile du moulin… » Ces termes sont ceux du contrat An 12 qui définissent la situation de 1806.

AD Eure. 19 S 2.

Rapport de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées, 12 frimaire an 14.

Le moulin pour lequel Mr Denesle demande la réglementation a été édifié en 1793.

AD Eure. 19 S 2.

Plan du moulin Denesle, construit en 1793, 12 frimaire an 14.

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M. Maillard, 28 aout 1806.

M. Maillard, fondé de pouvoir de M. de Radepont fait état d’un problème de hauteur d’eau et de vannes jugées trop hautes.

AD Eure. 19 S 2.

Pétition, 12 juillet 1820.

Par laquelle MM. Robert Petit et Cie , demeurant à Rouen rue Martainville, devenus locataires du moulin à blé situé au hameau de Saint Pierre qui appartient à Mme Anne Félicité Denesle, épouse Fleury, demandent à ce que ce moulin soit converti en filature de coton.

AD Eure. 18 S 69.

AD Eure. 19 S 2.

Arrêté préfectoral, 7 septembre 1820.

Autorisant M. Petit et Cie à faire divers changements au système hydraulique du moulin à blé qu’il exploite pour l’établissement d’une filature dite de Saint-Pierre.

AD Eure. 19 S 2.

Pétition, 16 septembre 1820.

Par laquelle MM. Robert Petit et Cie locataires du moulin à blé appartenant à Mme Denesle déclarent leur intention de le transformer en filature.

AD Eure. 19 S 2.

Plan de la filature louée par MM Petit et Tabur, 1823.

AD Eure. 19 S 2.

Arrêté du Conseil de préfecture, 30 mars 1824.

MM Petit - Tabur et Cie sont locataires de la filature de

Saint Pierre (ancien moulin à blé) appartement à Mme Fleury.

AD Eure. 18 S 69.

Minute préfectorale, 9 novembre 1821.

« …l’usine qui appartient à Mme Fleury, sise sur un bras dérivé de l’Andelle et dont MM Petit et Cie sont les fermiers parait avoir été construite comme beaucoup d’autres pendant la Révolution et sans autorisation préalable du moins lors de la reconnaissance qui a été faite des lieux par M. l’ingénieur on a justifié d’aucuns titres. Comme il n’est parvenu à l’administration aucune plainte sur l’établissement de cette usine, si le gouvernement consentait à accueillir la demande des pétitionnaires, l’ordonnance à venir servirait de titre à la Dame Fleury dont l’usine se trouverait par ses moyens reconnue et autorisée… »

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M. Viguerard Père, 4 juillet 1824.

« … depuis bien longtemps l’usine que j’occupe à Fleury-sur-Andelle est submergée par l’élévation illicite du barrage de l’usine de Saint-Pierre à Radepont… M. le directeur général a ordonné que les choses fussent remises à cette usine en leur ancien et légitime état, quant à la hauteur des eaux. Je vous conjure M le Préfet de vouloir bien assurer l’exécution de ces ordres et faire cesser une usurpation qui me ruine et me fait perdre plus de 40 francs par jour.

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M. Lecouturier de Courcy, 4 juillet 1824.

M Lecouturier de Courcy confirme un exhaussement de repère à l’usine Saint-Pierre (12 à 13 pouces).

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M Lecouturier de Courcy, 25 juillet 1824.

Lettre au préfet pour accélérer la remise en état légitime décidé par M le sous préfet, le plaignant perdant 20 à 40 cm de chute.

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M. Laurent, maire de Pont-Saint-Pierre, 16 août 1824.

M. Petit locataire de l’usine habite rue Martainville à Rouen. L’exécution de la décision conduit 100 ouvriers au chômage.

AD Eure. 19 S 2.

Lettre de M Lecouturier de Courcy, avril 1825.

« …ce moulin est connu dans la localité sous la dénomination du moulin de St Pierre, il existe depuis de longues années en vertu d’une transaction passée entre M. le marquis de Radepont père ancien seigneur du lieu et M. Denesle, père décédé de Mme Fleury.

AD Eure. 19 S 2.

Plan de situation des usines de Saint-Pierre et de Saint-Paul appartenant à M. Dutuit, 18 mars 1838.

AD Eure. 18 S 69.

AD Eure. 19 S 2.

Plan des usines de Radepont, 1er juillet 1839.

AD Eure. 18 S 67.

Lettre du deuxième bureau de police au sous-préfet des Andelys, 18 septembre 1839.

Monsieur le Sous-Préfet, Je suis indirectement informé que le 9 de ce mois, une coalition d'ouvriers de la filature de monsieur H. Lachèvre à Radepont s'est formée à l'occasion d'une retenue qu'on lui faisait pour le paiement de l'éclairage et que depuis 8 jours ces ouvriers n'ont pas encore repris le travail. Je vous prie de me fournir des renseignements sur les évènements et de me faire savoir s'ils présentent des caractères sérieux.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre du sous-préfet des Andelys, Davenière au préfet de l'Eure, 26 septembre 1839.

Monsieur le Préfet, J'ai l'honneur de répondre à votre lettre du 18 de ce mois relative à la coalition d'ouvriers qui a eu lieu à Radepont chez monsieur Lachèvre, filateur. Il y a eu en effet coalition des ouvriers dans le but de se soustraire à une retenue que voulait exercer monsieur Lachèvre sur leur salaire pour les frais d'éclairage. Monsieur le procureur du roi et monsieur le juge d'instruction s'y sont transportés et trois ou quatre arrestations ont été faîtes. Aujourd'hui, monsieur le préfet, tout est rentré dans l'ordre. Le calme a succédé à l'irritation. Monsieur Lachèvre et ses ouvriers ont fini par s'entendre et cette affaire est assoupie. Il reste à juger correctionnellement les trois ou quatre ouvriers arrêtés et l'on peut croire, si la disposition des esprits est prise en considération que le tribunal tout en faisant justice, n'éprouvera pas le besoin d'une grande sévérité. On peut regarder le tout comme n'ayant plus aucun caractère de gravité. Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de mon respect. Davenière.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre de la direction de la police générale d'Evreux au préfet de l'Eure, 10 octobre 1839.

Monsieur le préfet, J'ai reçu de monsieur le Garde des Sceaux, pour la date du 7 de ce mois, la communication suivante : " Une collision d'ouvriers s'est formée dans la vallée d'Andelle. L'établissement de MM. Lachèvre et Ricard, filateurs à Radepont, est en chômage depuis le 9 septembre dernier. Cette coalition motivée par une retenue faite sur les salaires pour l'huile des veillées, prend un caractère menaçant et les magistrats craignent qu'elle n'amène des troubles plus graves dans la vallée d'Andelle. Des quêtes ont été faîtes dans toutes les filatures de la vallée pour subvenir aux besoins des ouvriers qui ne travaillent pas. M. le Procureur du Roi des Andelys, dans le but de maintenir l'ordre et la tranquillité dans cette partie de mon arrondissement, a invité la maire de Fleury-sur-Andelle à prendre un arrêté dont il lui a transmis le modèle à l'effet de faire fermer pendant la nuit les auberges, cafés, cabarets, maisons de jeux et tous autres lieux publics placés sous sa surveillance. Le même modèle d'arrêté a été adressé aux maires de Charleval et Radepont. Comme ces mesures, surtout dans les circonstances dont il s'agit, paraissent nécessaires pour assurer l'ordre et prévenir des troubles dans la vallée d'Andelle, vous jugerez sans doute convenable de donner des ordres pour que l'arrêté préparé M.le Procureur du Roi des Andelys soit publié dans les communes de Fleury-sur-Andelle, de Charleval et de Radepont." Vous ne pouvez ignorer, Monsieur le Préfet, l'existence de la coalition des ouvriers de la vallée d'Andelle et les inquiétudes qu'elle inspire aux autorités locales ainsi qu'aux propriétaires des manufactures. Veuillez, je vous prie, me faire connaître quelles mesures vous avez prescrites pour en arrêter les effets et prévenir toute espèce de désordre. Agréez, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération distinguée. Pour le Ministre, et par autorisation, le Conseiller d’État, directeur.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre du sous préfet Davenière au préfet de l'Eure Monicault, 14 octobre 1839.

Monsieur le Préfet, Je viens d'être informé par M. le lieutenant commandant la gendarmerie de mon arrondissement qu'un rapport effrayant avait été adressé par ne sais qui à Monsieur le Ministre de l'Intérieur, de la Justice et de la Guerre sur des dispositions de malveillance et de troubles, que la cherté du pain exciteraient dans la vallée d'Andelle. Rien, Monsieur le Préfet, n'est plus faux que ce rapport ; vous en avez vous-même acquis la preuve par l'état de calme et de tranquillité qui règne dans la commune de Fleury-sur-Andelle lors de votre tournée dans le chef-lieu de canton pour la révision des jeunes gens de la classe de 1838. Il n'y a eu à jusqu'à ce jour dans la vallée d'Andelle où les ouvriers ont du travail, ni trouble, ni menaces, ni même de murmures à l'occasion de la cherté du pain. La suspension momentanée des travaux de l'établissement de M. Lachèvre, maintenant repris, n'avait rien de commun avec le prix élevé du pain, ni avec la politique. Elle était le résultat d'une mésintelligence survenue entre le maître et ses ouvriers sur les frais de l'éclairage pendant le travail de nuit. Si l'auteur de ce rapport mensonger était un fonctionnaire public, il serait bien coupable et dans le cas où je parviendrais à le découvrir, j'aurais l'honneur de vous le signaler pour qu'il soit traité comme il le mérite. Veuillez, je vous prie Monsieur le Préfet, agréer l'assurance de tous mes sentiments les plus respectueux. Le sous-préfet des Andelys, Davenière.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre de la division de la police générale du royaume au ministre de l'intérieur, 16 octobre 1839.

Monsieur le Ministre, Lorsque j'ai eu l'honneur de vous informer de ce qui s'était passé dans les communes de Radepont et particulièrement dans l'établissement de M. Lachèvre où les ouvriers avaient formé une coalition pour cesser leur travail, je n'avais pas de renseignements positifs sur le nombre de ceux qui avaient été traduits en police correctionnelle et condamnés. Aujourd'hui, monsieur le procureur du Roi des Andelys m'annonce que vingt-sept d'entre eux ont été condamnés à cinq jours de prison et en même temps que tous ont repris leurs travaux et que l'ordre et la tranquillité règnent dans l'établissement. M. le sous-préfet des Andelys me confirme les détails concernant la reprise des travaux qui n'avaient été interrompus que par suite d'un malentendu entre le maître et les ouvriers et me donne l'assurance que tout est calme dans la contrée. J'ai cru devoir vous donner cette courte explication pour rectifier ce qui pouvait y avoir d'inexact dans mon premier rapport.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre du préfet de l'Eure au sous-préfet des Andelys,16 octobre 1839.

Monsieur le Sous-Préfet, Je ne sache pas qu'il ait été fait de rapport effrayant à M. le ministre de l'Intérieur, de la Justice et de la Guerre sur les dispositions de malveillance et de trouble que la cherté du pain exciterait dans la vallée d'Andelle. Jusqu'à ce moment M. le ministre de l'Intérieur ne m'a entretenu que de la coalition que des ouvriers de l'établissement de MM. Lachèvre et Ricard et il est parfaitement rassuré sur ce point puisque tout est rentré dans l'ordre et qu'aucun autre symptôme de trouble ne s'est manifesté. M. le Lieutenant de gendarmerie a sans doute été mal informé et il convient d'étouffer des bruits de l'espèce qui n'ont, je pense, aucun fondement mais qui cependant pouvaient alarmer.

AD Eure. 1 M 301.

Lettre du procureur du Roi à Évreux au procureur du Roi, 7 novembre 1839.

Monsieur le Procureur du Roi, Une coalition s'était formée entre les ouvriers de l'établissement de M. Lachèvre, filateur à Radepont, l'autorité étant immédiatement intervenue, les plus coupables ont été déférés à la justice et vingt-sept d'entre eux ont été condamnés par le tribunal correctionnel des Andelys à cinq jours de prison. Je suis informé qu'ils ont porté appel de ce jugement et qu'en conséquence vous allez avoir à examiner les pièces de ce procès. Comme il importe essentiellement à l'ordre et à la tranquillité que les délits de ce genre ne restent pas impunis, je crois devoir appeler toute votre attention sur cette affaire et si comme je le pense qu'il y a lieu de maintenir la condamnation, de conclure à cet effet. Un exemple de sévérité était nécessaire dans les circonstances présentes et en usant d'indulgence on jetterait l'alarme parmi les filateurs de la vallée d'Andelle.

AD Eure. 1 M 301.

Ordonnance royale, 9 juin 1841.

Autorisant M. Dutuit à maintenir en activité les deux usines qu’il a établie sur la rivière.

AD Eure. 18 S 69.

Arrêté préfectoral, 6 aout 1845.

Enjoignant M. Dutuit à construire immédiatement le déversoir qu’il doit établir à son usine de St Pierre conformément à l’ordonnance royale du 9 juin 1841.

AD Eure. 18 S 69.

Plan de l’indiennerie de M. de Radepont, du moulin du Pont appartenant à M. Levavasseur et des filatures Saint-Pierre et Saint-Paul de M. Dutuit, 22 février 1850.

AD Eure. 19 S 2.

Plan de situation de la filature Saint-Pierre de M. Dutuit, de l’atelier de gravure sur étoffe de M. Dessaint et de l’usine d’impression sur étoffe de M. de Radepont, 19 juillet 1856.

AD Eure. 18 S 67.

AD Eure. 19 S 2.

Plan de situation des usines de St Paul et de St Pierre appartenant à M. Dutuit, 1/2500e, 1862.

AD Eure. 18 S 70.

Enquête industrielle, 1866.

L'usine exploitée par M. Lachevre emploie 160 ouvriers.

AD Eure. 9 M 3.

Lettre au Préfet de l’Eure, 7 novembre 1869.

M. Dutuit est toujours propriétaire des deux usines de Saint-Paul et de Saint-Pierre.

AD Eure. 19 S 2.

État récapitulatif des usines hydrauliques existantes au 31-12-1926

Titre en vertu duquel l’usine est autorisée : ordonnance royale du 9 juin 1841

Concessionnaire : Vve H. Lachèvre

Hauteur de chute : 1,33 m

Puissance brute : 32 kw

AD Eure. 1 J 465.

1935 :

Mme Lachèvre est propriétaire des usines Saint-Pierre (arrêtée mais existante) et Saint-Paul (démolie). L'usine Sain- Pierre avait une chute d’une puissance de 45 cv.

AD Eure. 18 S 69.

Rapport de l’ingénieur des Ponts et Chaussées sur les chutes d’eau inemployées, 30 juillet 1941.

L’usine Saint-Pierre dispose d’une chute d’eau de 30 cv environ. L’équipement de la chute d’eau a été transformé en 1928 par l’installation d’une roue métallique. Les engrenages ont été brisés lors des évènements de juin 1940. L’immeuble appartient à Mme Bolinger demeurant à Ay-Champagne (marne).

AD Eure. 18 S 72.