Dossier d’œuvre architecture IA61001095 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
Manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Loisail
  • Lieu-dit le Bourg
  • Cadastre 1830 B 272, 277, 278 ; 1987 ZC 116, 117, 287
  • Précisions
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    oratoire, écurie, remise, bergerie, mur de clôture, toit à porcs

Siège du fief de Loisail - attesté dès 1144 par de don que fait Payen de Loisail, premier membre connu de la famille de Loisail, à la léproserie de Chartrage de Mortagne - le manoir a très probablement été reconstruit au quatrième quart du 16e siècle pour la famille de La Vove, alors propriétaire du fief. Il subsiste de cette époque les deux tours, délimitant la cour initiale à l'est, et une partie du logis manorial compris entre le pignon découvert à l'est et une souche de cheminée à l'ouest. Transformées par la suite, les façades conservent chacune une console formée de deux corbeaux encadrant une tête de vieillard au nord (disparue de nos jours) et une tête de jeune fille au sud ainsi qu'une baie de l'étage au sud richement décorée. A la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle, le manoir a été agrandi d'un corps à l'ouest abritant de nouvelles pièces et un escalier rampe sur rampe à mur d'échiffre. Au 18e siècle, il est profondément remanié : modification et agrandissement des ouvertures, construction du pavillon ouest, de l'oratoire, agrandissement du logis manorial d'un premier corps (à un étage carré), reconstruction des cheminées, puis création des bâtiments de service en alignement du manoir à l'est (cuisine, cellier, logement des domestiques) en rez-de-chaussée, construction de bâtiments dissociés à l'est (remise et écurie, fournil et puits), des murs d'enceinte et des portails monumentaux. A la Révolution, le manoir est vendu comme bien national et devient une ferme. Par la suite, la propriété revient à la famille de Vanssay, notables ruraux au 19e siècle.

Situé au coeur du bourg, cet ancien lieu noble est composé du logis manorial, des bâtiments de service, de dépendances (deux tours circulaires et un oratoire). L'ensemble est entouré de murs d'enceinte délimitant une cour au nord et des jardins d'agrément au sud. La cour est accessible par un portail monumental double comprenant porte charretière et porte piétonne en plein cintre, le jardin, au sud et au sud-est, par deux portails constitués chacun de deux piliers de section carré encadrant une grille. Sur le même modèle, un dernier portail sépare le jardin d'agrément des dépendances du manoir. Le bâtiment principal abrite à la fois le logis manorial et les bâtiments de service formant plusieurs corps alignés. D'ouest en est, il comprend un pavillon de plan carré en rez-de-chaussée surélevé, le logis manorial en rez-de-chaussée surmonté d'un étage carré et les bâtiments de service en rez-de-chaussée. Le logis manorial compte plusieurs corps sous un même toit attestant de différentes périodes de construction. Son sous-sol sert de cave tandis que plusieurs pièces occupent le rez-de-chaussée (salon, bibliothèque, salle à manger) et plusieurs chambres l'étage carré. Les cheminées, richement décorées, sont en bois ou en marbre. Un escalier dans-oeuvre, éclairé par deux oculi côté sud (dont un est obstrué), permet l'accès à l'étage. Il est de type rampe sur rampe à mur d'échiffre et chaque palier est voûté de deux voûtes d'arêtes. Au niveau du pignon découvert, une console orne chaque façade. Elle est formée de deux corbeaux en talon cannelé à congé en contre-profil qui encadrent une tête de vieillard (disparue) côté nord et une tête de jeune fille sculptée coté sud. Une des fenêtres de l'étage au sud conserve son décor d'origine : un chambranle à crossette à trois fasces l'encadre. Les façades nord et sud sont rythmées par sept travées. Deux lucarnes pendantes encadrées de pilastres et surmontées d'un fronton curviligne éclairent les combles côtés nord et sud. Les murs sont majoritairement en pierre de taille de calcaire, de même que les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les corniches moulurées. Côté sud, plusieurs pierres d'encadrements obstruées sont en grès dit roussard. Les toits à longs pans et à croupe sont couverts en tuile plate. A l'est du logis manorial, s'alignent les bâtiments de services. En rez-de-chaussée surmonté d'un comble éclairé par des lucarnes pendantes, ils regroupent caves, cellier, cuisine et logements de domestique. Les murs sont en moellons de calcaire couverts d'un enduit à pierre vue, les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les corniches moulurées sont en pierre de taille de calcaire. Le toit est à longs pans brisés (couverture dite à la Mansard) couvert en tuile plate. A l'ouest de l'ensemble se situent les dépendances du manoir. Deux tours de plan circulaire sont dites "tour des cochons" au nord et "tour des moutons" au sud en raison de leur affectation tardive, lors de la conversion du manoir en ferme. Un bâtiment orienté à l'ouest abrite une remise encadrée de deux écuries. Un escalier extérieur placé sur le pignon sud permet d'accéder au comble à usage de grenier et de pigeonnier (huit trous de boulin et quatre planches d'envol ornent la façade principale). Un autre bâtiment abrite le fournil et un puits. Un oratoire se situe à l'entrée de la propriété, au nord du portail principal. De plan carré, il est entièrement désaffecté. La descente de son toit à longs pans et à croupe est interrompue par une lucarne pendante identique à celles du logis manorial. A l'extrémité nord de la cour, le mur d'enceinte décrit une abside. Il s'agit de l'emplacement d'un ancien kiosque à musique (disparu) permettant l'amplification et la diffusion du son dans toute la cour.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès
    • moellon
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • toit conique
    • croupe
    • pignon découvert
    • pignon couvert
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1992/06/21
  • Référence MH

Les rares décors qui subsistent de la construction initiale du quatrième quart du 16e siècle, de style classique, témoignent d'un raffinement important et d'un souci du détail. Malgré les considérables travaux d'embellissement et d'aménagement du 18e siècle, l'ensemble conserve une certaine cohérence qui en fait un élément patrimonial de premier ordre à l'échelle communale (voire cantonale).

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 2-229/1 à 3 P 2-229/4. Plans cadastraux (M. Kersaint, préfet ; M. Farraude de la Chapenterie, maire ; M. Bois, directeur des contributions ; M. Lapeyrère, ingénieur vérificateur ; M. Morin, géomètre du cadastre, 1830).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-229/1 à 3 P 2-229/4

Bibliographie

  • DESVAUX-MARTEVILLE, Elisabeth. Manoirs du Perche. Art de Basse-Normandie. n° 67, Caen, 1975, 44 p.

  • GAUTIER, Nicolas. FAUCON, Régis. Les manoirs du Perche. Paris : Acanthe, 2006, 223 p.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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