Dossier d’œuvre architecture IA61001123 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Réveillon
  • Lieu-dit les Rosiers
  • Cadastre 1830 D 60  ; 1987 ZD 45
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, écurie, remise, toit à porcs

Le manoir des Rosiers semble avoir été construit au cours du premier quart du 16e siècle pour Simon Quélin et son frère Michel, tous deux prêtres, l'un chancelier et curé de Bonsmoulins, l'autre trésorier de la collégiale de Toussaint de Mortagne. Selon Bart des Boulais, les frères Quélin font don en 1511 à la dite collégiale des lieu, terre et mestayrie des Rozières, paroisse de Réveillon. Celle-ci la baille à ferme au cours de la seconde moitié du 17e siècle à Jacques-François du Pasty. Ce dernier procède à un réaménagement intérieur du manoir et fait réaliser le décor peint de la fresque de la cheminée (portant notamment ses armoiries). Le bâtiment d'exploitation agricole à l'ouest de l'ensemble a été construit en 1773 (date portée sur une pierre d'encadrement d'une porte). A la Révolution, les biens de la collégiale de Toussaint, dont le manoir des Rosiers, sont vendus comme bien national en l'An II (1793-1794). Au milieu du 19e siècle, le lieu-dit devient une des plus importantes fermes du secteur avec la construction de nouvelles dépendances à l'est.

Isolé, le manoir des Rosiers comprend le logis manorial et deux grands bâtiments abritant les dépendances. Situé au nord de l'ensemble, le logis présente une façade principale orientée au sud donnant sur la cour ouverte. Il s'élève sur trois niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré surmonté d'un comble. Un escalier à vis en pierre de taille de calcaire, compris dans une tour octogonale hors-oeuvre flanquée contre la façade sud du logis, dessert l'étage carré et le comble. Elle est accessible par une porte située à l'ouest. Au sud-est de la tour, une porte donne accès à l'étage de soubassement (servant de cave). A l'est de la tour, un petit escalier extérieur donne accès à la porte d'entrée. Le logis comprend deux pièces principales et une petite pièce par niveau : cuisine, salle de réception et cabinet au rez-de-chaussée ; deux chambres (une petite et une grande) et un cabinet à l'étage. Chacune des principales pièces conserve une cheminée monumentale. Celle de la grande pièce est ornée d'un décor : paysage bucolique entouré d'un cadre ovale peint en trompe l'oeil. A l'étage, les cloisons en pans de bois et les huisseries intérieures ont été conservées. Une partie du comble, éclairé par une lucarne en bâtière, a servi de pigeonnier comme le montre les deux trous de boulin et la planche d'envol de la lucarne. La façade sud conserve trois fenêtres à meneau et à traverse (dont celle de l'étage au sud-est est obstruée). Des moulurations prismatiques ornent leur encadrement. La porte d'entrée est chanfreinée et la fenêtre du rez-de-chaussée est surmontée d'une plate-bande en arc surbaissé. Au nord, les trois pièces de l'étage sont éclairées par des fenêtres chanfreinées (deux demi- croisées pour les chambres). Une corniche en doucine couronne les murs nord et sud. A l'ouest, un premier bâtiment d'exploitation comprend deux corps : une grange et des étables ou écuries. Une pierre d'encadrement d'une porte de la grange est gravée de la date de 1773 et des initiales F.P.L.D que l'on peut interpréter par "Fait Par..." suivi des initiales du commanditaires. A l'est, une seconde dépendance comprend également deux corps : une écurie et une remise. L'écurie, surmontée d'un comble à surcroît, présente une façade rythmée par deux travées. Ses ouvertures sont en arc en plein cintre. Une petite niche à chien est accolée au nord de l'écurie. Les murs sont en moellons de calcaire couverts d'un enduit à pierre vue. Les encadrements des baies, les chaînages d'angle, les corniches et les jambes harpées sont en pierre de taille de calcaire (et de grès pour la porte de l'écurie). Les toits sont à longs pans couverts en tuile plate.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, comble à surcroît, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis
  • État de conservation
    bon état, inégal suivant les parties, menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1992/03/31

Cet édifice, typique des manoirs percherons, demeure dans un rare état de conservation. Cheminées, escalier, cloisons en pan de bois, menuiseries anciennes sont autant d'éléments anciens toujours présents qui permettent de mieux comprendre l'édifice. La fresque de la cheminée de la grande chambre fait de ce manoir assez commun d'extérieur, un édifice assez remarquable. La construction de la seconde dépendance à l'est, sa qualité architecturale et son ampleur, montrent l'importante de cette exploitation agricole à cette époque. Cet ensemble demeure un site patrimonial de premier ordre à l'échelle cantonale.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 2-348/1 à 3 P 2-348/6. Plans cadastraux de 1830.

Bibliographie

  • BART des BOULAIS. Recueil des Antiquités du Perche, comtes et seigneurs de la dite province. Publié et annoté par H. Tournouër, Mortagne, Meaux : Pichard-Hayes et Daupeley-L., 1894 (fac-similé de l'édition de Mortagne, 1613).

  • DESVAUX-MARTEVILLE, Elisabeth. Manoirs du Perche. Art de Basse-Normandie. n° 67, Caen, 1975, 44 p.

  • GAUTIER, Nicolas. FAUCON, Régis. Les manoirs du Perche. Paris : Acanthe, 2006, 223 p.

  • PITARD, J.-F. Fragments historiques sur le Perche, statistique par commune et par ordre alphabétique. Paris : Res Universis, 1993 (fac-similé de l'édition de Mortagne : Daupeley frères, 1866).

  • ROBINE, Pierre. Réveillon, bourg au coeur du Perche. Cahiers percherons. n°61, 1980.

  • SIGURET, Philippe. Les manoirs du Perche. Fédération des Amis du Perche, coll. Présence du Perche, éd. Arts Graphique du Perche, Meaucé, 1991, 176 p.

  • SIGURET, Philippe, LEBOUCHER. Mortagne-au-Perche et ses environs. Cahiers percherons. n°3, 1957.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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