Dossier d’œuvre architecture IA27002498 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
ligne ferroviaire Gisors-Pont-de-l'Arche (tronçon Lisors-Pîtres)
Œuvre étudiée
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  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation

"Déjà grâce à la persévérance du conseil général, si énergiquement secondé par notre actif et prévoyant préfet, toutes nosvoies de communications importantes sont terminées. A vous, agriculteurs ! A vous, industriels, de juger si les sacrificesque nous vous avons demandés pendant quelques années, qui vous paraissaient lourds peut-être alors, ne sont pas payésau centuple pour le transport de vos produits de toute nature. N'est-ce pas aussi en s'inspirant de vos intérêts les mieuxcompris, les mieux entendus que, sous la vigoureuse impulsion de notre ardent et infatigable préfet, le conseil généralde l'Eure a décidé dans sa dernière session la création de cette ligne de chemin de fer qui doit traverser tout notrearrondissement dans sa plus grande largeur en y portant la fortune et la prospérité ! Agriculture et industrie vont setrouver ainsi rapprochées soit de ce grand centre de communication qu'on appelle Paris, soit de nos ports de Rouen, duHavre et de Dieppe pour nos exportations."

Allocution de M. Pouyer-Quertier, Concours de Fleury-Sur-Andelle du 17 septembre 1865 / Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure, 1865.

La ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche, qui dessert le Vexin normand, est concédée à titre éventuel le 23 août 1865 parle préfet du département de l'Eure, comme chemin de fer d'intérêt local, à la Compagnie du chemin de fer de Pont-de-l'Arche à Gisors, puis déclarée d'utilité publique le 9 juin 1866 rendant ainsi la concession définitive. Elle est ouverte le 29 décembre 1868 et fait lien entre deux lignes existantes : la ligne de Saint-Denis à Dieppe et la ligne de Paris au Havre. Il aura néanmoins fallu 6 ans de négociations pour lever les fonds nécessaires à sa mise en place et surtout l'impulsion du grand patron d'industrie Augustin Pouyer Quertier également député et maire de Fleury-sur-Andelle.

Le 25 mai 1870, le Conseil Général de l'Eure donne son accord pour le rachat de la ligne par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans, basée à Châlons-sur-Marne, qui souhaite constituer un réseau cohérent en Normandie. L'État rachète la ligne à la compagnie selon les termes d'une convention signée le 2 octobre 1891 entre le ministre des Travaux publics et le syndic de faillite de la compagnie. Cette convention est approuvée par une loi le 3 août 1892 qui reclasse la ligne dans le réseau d'intérêt général. Cette même loi concède à titre définitif la ligne à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Mais en raison des difficultés que connaît cette compagnie au début du XXe siècle, la ligne est rachetée par l'Administration des chemins de fer de l'État le 1er janvier 1909.

Le tronçon Lisors-Pîtres, qui suit les vallées du Fouillebroc, de la basse Lieure et de la basse Andelle, va jouer un rôle crucial dans la poursuite du développement industriel de la partie sud du bassin hydrographique de l'Andelle où elle dessert les gares ou stations de Lisors, Ménesqueville, Charleval, Fleury-sur-Andelle, Radepont, Pont-Saint-Pierre, Romilly-sur-Andelle et Pîtres.

Le tronçon Lisors-Pîtres est fermé au trafic de voyageurs entre Lisors et Charleval le 1er mars 1940 et le 9 avril 1956 entre Charleval et Pîtres. Aujourd'hui, ne subsiste sur ce tronçon qu'un trafic fret ponctuel permettant la desserte de la Sucrerie d'Etrépagny.

La ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche, est une ligne secondaire, à voie unique, de 53,3 km de longueur qui relie la ligne de Saint-Denis à Dieppe à la ligne de Paris-Saint-Lazare au Havre. Elle dessert le plateau agricole du Vexin normand et la partie aval très industrielle de la vallée de l’Andelle, où existent des raccordements avec les usines utilisant le plus fréquemment le fret ferroviaire telles que la fonderie du Manoir et l’usine de clôture en béton Fréret toutes deux établies sur la commune de Pîtres.

Sur sa portion entre Lisors et Pîtres, qui suit les vallées du Fouillebroc, de la Lieure et de l’Andelle, elle compte 8 gares ou stations : celles de Lisors, Ménesqueville, Charleval, Fleury-sur-Andelle, Radepont, Pont-Saint-Pierre, Romilly-sur-Andelle et Pîtres.

Toutes à l’exception de celle de Charleval sont de petites gares de 4e ou 5e classe, voire de simples haltes, construites par la Compagnie des chemins de fer de Pont-de-l’Arche à Gisors en 1866-67. Elles sont l’œuvre d’un architecte ou d’un ingénieur de la compagnie, restant souvent anonyme, qui propose un modèle type en fonction de l’importance de la gare. Elles sont conçues comme des bâtiments purement utilitaires : leur volume simple est associé à une architecture modeste de brique enduite dont les seuls éléments de décors sont également en brique (chaînages d’angle, encadrement des portes et fenêtres, bandeaux).

Les gares de Pitres et de Romilly sont aujourd'hui détruites, les autres sont toujours désaffectées, comme celle de Lisors et de Ménesqueville, ou bien réutilisées en habitations.

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S. Sous-série 50 S : 50 S 1. Ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche. Établissement, concessions, tracés, enquêtes parcellaires.

  • AD Eure. Série S. Sous-série 50 S : 50 S 2. Ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche. Passages à niveau, établissement et remplacement de chemins.

  • AD Eure. Série S. Sous-série 50 S : 50 S 3. Ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche. Travaux en général.

  • AD Eure. Série S. Sous-série 50 S : 50 S 4. Ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche. Stations, projets, enquêtes. 1862.

  • AD Eure. Série S. Sous-série 50 S : 50 S 5. Ligne de Gisors à Pont-de-l'Arche. Expropriations, acquisitions, cessions par communes.

Bibliographie

  • BATHIAT Bertrand. Gares et tortillards de Haute-Normandie. Coudray-Macouard : Cheminements, 2008. (Trains d'ici). 224 p.

    p. 120 à 125
  • BANAUDO José. Sur les rails de Normandie. Breil-Roya : Éditions du Cabri, 2009. (Images ferroviaires). 287 p.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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