Dossier d’œuvre architecture IA27002667 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
laiterie industrielle du Bas ou Coopérative laitière de Lyons-la-Forêt
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Commune Ménesqueville
  • Adresse 1 route de Gaillardbois
  • Cadastre 2018 OA 808
  • Dénominations
    laiterie industrielle
  • Appellations
    laiterie du Bas, Coopérative laitière de Lyons-la-Forêt
  • Destinations
    atelier, entrepôt industriel
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, laboratoire, atelier de conditionnement, château d'eau, logement de contremaître

La laiterie dite du Bas est la seconde laiterie industrielle établie à Menesqueville. Elle est fondée en 1909 sous la dénomination Coopérative laitière de Lyons-la-Forêt et comme son nom l’indique elle est administrée sous forme coopérative. Sa création est due à la volonté de nombreux agriculteurs de la région de disposer d’une solution alternative à la laiterie du Haut-Barbé créée en 1903 à Ménesqueville qui est une entreprise privée.

La laiterie du Bas est établie à proximité de la gare de Ménesqueville qui assure une partie de la distribution de la production. L’établissement connaît rapidement un vif succès grâce à l’impulsion de son premier président, M. Montalent, et de ses premiers directeurs, MM. Jouannet et Dassonville, qui s’engagent très tôt dans la distribution du lait de consommation conditionné en bouteilles. L’aire de collecte s’étend et un dépôt de commercialisation est créé à Clichy près de la gare des Batignolles, où la laiterie du Haut-Barbé, sa concurrente, a également son siège.

La laiterie du Bas est entièrement reconstruite, agrandie et modernisée au début des années 1930. Elle est notamment dotée d'un nouveau bâtiment dédié à la réception du lait, au lavage des pots, à la pasteurisation et à la transformation d’une partie du lait récolté en beurre. Dans le même temps, la machine à vapeur utilisée jusqu'alors est abandonnée et remplacée par l'énergie électrique.

Après le net ralentissement de l’activité pendant la Seconde Guerre mondiale et durant les années d’après-guerre, l’arrivée de M. Commandeur et de M. Dieulle à la direction de l’établissement en 1961 marque une nouvelle étape. Sous leur impulsion, le matériel de production est modernisé, le secteur commercial est développé et le ramassage en citerne à partir de tanks à lait installés sans frais chez les producteurs est mis en place. Le début des années 1960 est également une période de restructuration : en 1962, la coopérative laitière de Lyons-la-Forêt absorbe celles de Gisors et de Chaumont-en-Vexin et en 1965 la formation de la nouvelle union Eurelait marque la prise de contrôle des coopératives de Verneuil-sur-Avre et d’Evreux.

Alors que la laiterie du Bas travaille à plein régime et se spécialise dans le lait conditionné et la fabrication de crème de consommation, la laiterie concurrente du Haut-Barbé ferme définitivement ses portes en 1965. En 1971, l’adhésion d’Eurelait au groupe Yoplait-Candia annonce le début d’un vaste processus de concentration qui conduira à la fermeture de la laiterie coopérative de Menesqueville en 1990.

Le site est aujourd'hui réutilisé comme atelier et entrepôt par des artisans et petites entreprises.

La laiterie comprend trois bâtiments outre le château d'eau implanté à l'entrée du site. Le premier construit en 1909, servant de logement, bureau et laboratoire est édifié en brique sur deux niveaux et présente une façade soignée avec des décors de brique bicolore (encadrement des portes et des baies, moulures, chaînages d'angle). Le second, également construit en 1908, à usage d'écurie puis de garage est édifié en brique de plain-pied avec un étage de comble servant d'espace de stockage. Le troisième enfin, édifié au début des années 1930 pour servir de nouvel atelier de fabrication, se caractérise par sa structure porteuse en poteaux-dalles en béton armé, ses murs-rideaux en maçonnerie de brique, son toit terrasse en béton et son quai de chargement surélevé protégé par un auvent.

  • Murs
    • brique
    • béton
  • Toits
    tuile mécanique, béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en béton armé apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique achetée
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 216. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Ménesqueville.

    Lettre de la préfecture de l’Eure, 4 août 1932.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 216. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Ménesqueville.

    Lettre du Conseil départemental d’hygiène, 19 octobre 1932.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 216. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Ménesqueville.

    Plan de situation de la laiterie coopérative, avec emplacement projeté de l’appareil producteur d’acétylène, 1932.
  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 216. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Ménesqueville.

    Plan masse de la laiterie coopérative, avec emplacement projeté de l’appareil producteur d’acétylène, 1932.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 225. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Ménesqueville.

    Lettre au préfet, 4 juin 1962.

Bibliographie

  • JACOB, Philippe. Les grandes heures des laitiers en Normandie, entre les années 1850 et 1920, et leur évolution jusqu’au milieu du XXe siècle. Caen : Centre régional de culture ethnologique et technique (CRéCET) ; Luneray : Editions Bertout, 1991. 317 p. ISBN 2-86743-131-X.

    p. 101

Annexes

  • Détail des sources.
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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