Dossier d’œuvre architecture IA27002697 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
Indiennerie Sautelet, puis usine de produits chimiques Lepage et Desvaux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies ruisseau de la Fontaine (affluent de l'Andelle)
  • Commune Fleury-sur-Andelle
  • Adresse 1 route de Paris
  • Cadastre 1835 B 287 à 291  ; 2019 OB 876
  • Dénominations
    usine d'impression sur étoffes, usine de produits chimiques
  • Précision dénomination
    indiennerie
  • Appellations
    indiennerie Michel Sautelet, indiennerie Victor Sautelet, usine de produits chimiques Lepage et Desvaux
  • Parties constituantes non étudiées
    logement

En 1822, Michel Sautelet, négociant à Rouen fonde à Fleury-sur-Andelle "une usine hydraulique à battre les indiennes" sans autorisation administrative préalable. Les ateliers sont alimentés, via un canal maçonné, par les eaux des sources se trouvant sur sa propriété. N’étant pas en règle avec l’administration, Sautelet est contraint par l’arrêté préfectoral du 29 mars 1823 à détruire la roue qui entraîne sa batte à indiennes et reçoit une amende de 100 f. Pour éviter la conséquence de cet arrêté, Michel Sautelet présente le 8 août 1823 une pétition pour demander la conservation de son usine. Sa demande est acceptée, faute d’objection. Afin de rentabiliser au maximum son usine, M. Sautelet est autorisé par l’ordonnance royale du 12 novembre 1823 à diversifier son activité en utilisant sa batte à indiennes également pour le foulage des draps. On ignore si cette activité fonctionnera véritablement.

Vingt ans plus tard, son fils, Victor Sautelet, fondateur de la filature de coton Saint-Victor à Fleury-sur-Andelle en 1841, est autorisé par l'arrêté préfectoral du 12 juillet 1843 à poursuivre son activité d’indienneur et à conserver l’usine à usage de batte à indiennes établie par son père. La même année, le régime des eaux qui alimentent l’indiennerie Sautelet est réglementé par l’ordonnance royale du 24 novembre 1843 : un repère et un déversoir sont installés sur le site afin que les eaux n’inondent plus les prairies avoisinantes et n’entravent plus les lavoirs communaux.

En 1847, l’indiennerie Sautelet, alors exploitée par le grand industriel cotonnier Augustin Thomas Pouyer-Quertier (également exploitant de la filature Saint-Victor fondée à Fleury-sur-Andelle par Victor Sautelet), compte 17 métiers et 1 fourneau. Elle emploie 52 personnes dont 25 hommes, 7 femmes et 20 enfants payés respectivement 3,25 F, 1,1 F et 0,60 F par jour. Elle a une valeur locative de 6 000 F. La valeur annuelle des matières premières qui y sont utilisées se monte à 328 000 F, la valeur annuelle des produits fabriqués s’élève à 420 000 F et la patente payée par l’exploitant est de 610 F. En 1851, une nouvelle plainte est déposée à l’encontre de Victor Sautelet, toujours propriétaire du site, par la commune de Grainville dont les retenues des eaux de l’indiennerie nuisent aux lavoirs publics. L’indiennerie est définitivement arrêtée en 1860.

La même année, les bâtiments sont loués à MM. Lepage et Desvaux et reconvertis en fabrique de produits chimiques. L'énergie hydraulique est utilisée par cette nouvelle industrie qui emploie 15 ouvriers. On produit dans cet établissement de l’acide pyroligneux, de la pyrolignite de fer et d’alumine et de l’acétate d’alumine dont la plus grande partie est vendue aux teintureries et aux fabriques d’indiennes de Rouen et de la vallée de l’Andelle. Cette fabrique de produit chimique ne fonctionnera que très peu de temps : elle est arrêtée définitivement en 1872. Tous les ateliers de fabrication sont détruits ainsi que le canal d’adduction d'eau de source et le bief d'alimentation. Ne subsite aujourd'hui que le logis de l'indienneur.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1822, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Personnalité :
      Sautelet Michel
      Sautelet Michel

      Négociant rouennais.

      Père de Victor Sautelet.

      Fondateur d'une indiennerie à Fleury-sur-Andelle (27) en 1822

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    • Personnalité :
      Sautelet Victor
      Sautelet Victor

      Fils de Michel Sautelet, négociant rouennais et fondateur d'une indiennerie à Fleury sur Andelle (27) en 1822.

      Fondateur de la filature de coton Saint-Victor à Fleury-sur-Andelle (27) en 1841.

      Beau-frère de Narcisse Armand Pimont, indienneur rouennais.

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    • Personnalité :
      Pouyer-Quertier Augustin-Thomas
      Pouyer-Quertier Augustin-Thomas

      Marié en 1847 à Blanche Delamare (fille d’un négociant rouennais)

      L’influence britannique :

      Après son instruction secondaire au collège royal de Rouen en section mathématiques préparatoires, il passe trois ans en Angleterre pour compléter ses connaissance théoriques par des études pratiques. C’est là qu’il apprendra les techniques de l’industrie textile mécanique.

      L’industriel : 1er filateur normand sous le 2nd Empire

      Exploite puis rachète les usines suivantes :

      Fleury-sur-Andelle : - filature de Saint-Victor

      Perruel : - filature la Rouge (15 000 broches avec renvideurs modernes) dans les années 1860.

      Petit-Quevilly : - rachat de la filature de lin la foudre en 1859 qu’il transforme un complexe cotonnier de 56 000 broches avec tissage.

      1864 : élabore un règlement concernant l’écoulement des eaux de l’Andelle afin que les filatures et tissages fonctionnent avec régularité.

      Ultra protectionniste : il est très opposé au traité franco-britannique de 1860 : traité de libre échange qui offrait à l’Angleterre le débouché français à ses produits manufacturés, moins chers que ceux fabriqués en France au moment où la guerre de Sécession générait, suite au blocus des états cotonniers du sud, une pénurie de matière première.

      De 1866 à 1891 : est le président du syndicat des usiniers de l'Andelle

      L’homme politique :

      - Conseiller général de l’Eure dès 1852

      - Maire de Fleury-sur-Andelle de 1854 à sa mort en 1891

      - Député de Seine-Inférieure de1857 à 1869

      - Ministre des finances de Thiers le 25 février 1871, il prit part aux négociations du traité de Francfort avec Bismarck

      - Sénateur de Seine Inférieur de 1871 à 1891

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L'usine est détruite, ne subsiste aujourd'hui que le logement de l'indienneur qui est un édifice en brique comptant trois corps de bâtiment : un corps central, construit sur un étage et étage de comble, flanqué de deux ailes symétriques en rez-de-chaussée essentées d'ardoise.

  • Murs
    • brique essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Procès-verbal, 7 septembre 1822.
  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Arrêté préfectoral, 29 mars 1823.
  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Pétition Sautelet, 8 août 1823.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Ordonnance royale, 12 novembre 1823.
  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Plan de l’usine à usage de batte à indienne Sautelet, 31 décembre 1842.
  • AD Eure. Série S ; sous-série 19 S : 19 S 2. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle.

    Arrêté préfectoral, 12 juillet 1843.
  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Ordonnance royale, 24 novembre 1843.
  • AD Eure. Série S : Sous-Série 18 S : 18 S 74. Cours d'eau et usines hydrauliques. Rivière de l'Andelle. Fleury-sur-Andelle.

    Plainte à l’encontre de Mr Sautelet, 1851.
  • AD Eure. Série P ; Sous-série 3 P : 3 P 7 403-404. Fleury-sur-Andelle. Matrices, registre des augmentations et diminutions.

    Section : B - N° du plan : 291

Bibliographie

  • BN Paris-Richelieu-Louvois. O 600. Enquête industrielle, 1847.

    p 208, n°158 (3° arrondissement des Andelys)
  • PASSY, Louis. Rapport sur le progrès de l'Agriculture et de l'Industrie dans l'arrondissement des Andelys. 1862.

    p. 89
  • MOLKHOU, Pierre. Fleury-sur-Andelle, l'éveil d'une ville. [Le Mesnil-Esnard] : Pierre Molkhou, 2007. (Histoire et municipalités). 32 p.

    p. 9

Annexes

  • Détail des sources
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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