Dossier d’œuvre architecture IA27002461 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
filature de coton, puis filature et tissage de coton, puis filature de coton et teinturerie, dite usine Saint-Georges
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Romilly-sur-Andelle
  • Hydrographies le ruisseau de Fleuriel (affluent de l'Andelle)
  • Commune Romilly-sur-Andelle
  • Adresse 4 chemin du Marais
  • Cadastre 1854 B 37  ; 2018 AB 502, 503, 506, 805, 762, 763, 806, 834, 835
  • Dénominations
    filature, tissage, usine de teinturerie
  • Précision dénomination
    filature de coton, tissage de coton
  • Appellations
    usine Saint-Georges, société Peynaud et Lecomte, société Fleuriel
  • Destinations
    entrepôt industriel, logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, chaufferie, salle des machines, entrepôt industriel, bureau, cheminée d'usine, logement, conciergerie

Cette filature de coton, dite filature Saint-Georges, est édifiée en 1853 par Nicolas Lecomte et Adolphe Peynaud (déjà associés dans l'exploitation de l'usine les Jumelles de Fleury-sur-Andelle). Ce dernier, architecte de formation, dessine les plans de la nouvelle filature et fait le choix, à la fois par économie et souci de la performance, de construire une usine en rez-de-chaussée et non sur plusieurs étages comme c’est alors l’usage en France (les premières usines textiles en rez-de-chaussée apparaissent en Angleterre dans les années 1820 grâce au système de toiture en shed, mais le modèle ne se diffusera en France qu'à partir de 1851). Adolphe Peynaud conçoit donc un atelier principal de plain-pied mesurant 4,60 m de hauteur sous toiture. Il est couvert non pas d'une toiture en shed (en dents de scie) mais d’une série de longs pans qui offrent un éclairage à la fois latéral et zénithal. Cette ingéniosité est mise à l'honneur par Michel Alcan, professeur de filature et de tissage au Conservatoire des arts et métiers, dans son Traité complet de la filature de coton publié en 1864-65.

Bien que située dans la vallée de l’Andelle, l’usine Saint-Georges utilise exclusivement l’énergie thermique pour son fonctionnement. Elle est équipée pour cela de deux machines à vapeur de 40 CV chacune, autorisées successivement par arrêtés préfectoraux du 19 décembre 1853 et du 21 septembre 1854.

En 1866, l’usine exploitée alors par MM. Peynaud frères et de Gonfreville, est à usage de filature et de tissage de coton, mais il semble d’après les sources que l’activité de tissage n’ait été que temporaire. Dans le but de moderniser leur établissement, les trois associés font installer un gazomètre et un atelier de distribution du gaz dans l’enceinte du site. Cet équipement destiné exclusivement à l’éclairage des ateliers est autorisé par l'arrêté préfectoral du 18 septembre 1866. L’usine emploie à cette date 235 ouvriers et compte 10 000 broches dans son atelier de filature.

Entre 1875 et la fin des années 1880 l’usine fait l’objet de plusieurs extensions. Ainsi, Nicolas Lecomte, agissant toujours en qualité de propriétaire, est autorisé par l'arrêté préfectoral du 8 février 1889 à construire un nouvel atelier servant de teinturerie à condition, stipule l’arrêté, que les eaux des cuves de teinture ne soient jamais vidées directement dans le ruisseau qui traverse l’usine mais déversées dans un bassin d’épuration pour être neutralisées avant rejet et que les eaux ainsi traitées ne soient envoyées au ruisseau que le soir.

Les frères Peynaud, agissant jusqu’alors comme locataires-exploitants, rachètent l’usine au début des années 1890 et continuent à en assurer le fonctionnement jusqu’au début du XXe siècle, date à laquelle ils la donnent en location à M. Outhenin-Chalandre d’abord, puis à MM. Fleuriel, Foliot, Becus et Cie ensuite. L’usine Fleuriel et Becus emploie 125 ouvriers en 1923. Trente ans plus tard, en 1953, l’adjonction d’un bâtiment en béton de style moderne, servant d’atelier de conditionnement, bureaux et vestiaires, édifié dans le prolongement de l’atelier de filature et carderie, change radicalement l’aspect architectural du site.

La filature Fleuriel a fermé dans le courant des années 1970. Le site est aujourd’hui morcelé et appartient à plusieurs propriétaires. Certains ateliers et entrepôts restent désaffectés, d’autres font l’objet d’une reconversion en logements. Subsiste également une vaste halle industrielle construite en brique et silex, dotée d’une ossature bois et d’une charpente métallique remarquables.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1853, daté par travaux historiques
    • 1866, daté par travaux historiques
    • 1953, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Peynaud Adolphe
      Peynaud Adolphe

      L’industriel :

      Dirige en qualité d'exploitant puis de propriétaire la filature et tissage les Jumelles à Fleury-sur-Andelle (27) à partir de 1837 - en association avec MM. Stroelin et Lecomte.

      Fondateur d'une filature de 12 000 broches à Radepont (27) en 1842 - en association avec MM. Stroelin et Lecomte.

      Fondateur la filature et tissage du Pont des Jardins à Charleval (27) en 1845.

      Fondateur de la filature Saint-Georges à Romilly-sur-Andelle (27) en 1853.

      Fondateur de la filature établie rue Neuve à Romilly-sur-Andelle (27) en 1855.

      Introduit en 1847 des métiers anglais qu’il perfectionne et pour lesquels il dépose un brevet en 1851.

      Le notable :

      -Maire de Fleuy-sur-Andelle de 1844 à 1853.

      -Étant également architecte, il équipe sa commune d’un presbytère, d’une école communale et d’une mairie, d’un asile et d’un bureau de bienfaisance dont il signe les plans.

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      architecte, entrepreneur attribution par source
    • Personnalité :
      Lecomte Nicolas
      Lecomte Nicolas

      Dirige en qualité d'exploitant puis de propriétaire la filature et tissage les Jumelles à Fleury-sur-Andelle (27) à partir de 1837 - en association avec MM. Stroelin et Peynaud.

      Fondateur d'une filature de 12 000 broches à Radepont (27) en 1842 - en association avec MM. Stroelin et Peynaud.

      Fondateur avec Adolphe Peynaud de la filature Saint-Georges à Romilly-sur-Andelle (27) en 1853.

      Rachète l'un des moulin à foulon Pouchet en 1897.

      Elu maire de Romilly-sur-Andelle en 1857, 1881, 1893.

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      commanditaire attribution par source

Le site se compose de plusieurs bâtiments édifiés avec des matériaux différents (brique, brique et silex, béton) en fonction de leur époque de construction. Deux bâtiments sont particulièrement remarquables : le vaste entrepôt de plain-pied en maçonnerie de brique et silex doté d’une ossature bois et d’une charpente métallique et l’atelier de fabrication édifié dans les années 1950 avec baies filantes et toit terrasse dans le style courant moderne.

  • Murs
    • brique brique avec pierre en remplissage
    • silex
    • béton
    • brique
  • Toits
    ardoise, béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • charpente en béton armé apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    entrepôt industriel, atelier de fabrication

Documents d'archives

  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Arrêté Préfectoral, 19 décembre 1853.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Arrêté préfectoral, 21 septembre 1854.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 240. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Romilly-sur-Andelle.

    Arrêté préfectoral, 18 septembre 1866.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 240. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Romilly-sur-Andelle.

    Plan masse de l’usine, 1866.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 1 M : 1 M 302. Administration générale.

    Enquête « Etat des ouvriers des industries cotonnières ou dérivées du coton. » 1867.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 6 M : 6 M 1243. Statistiques commerciales et industrielles (1859-1880).

    Statistique industrielle, liste des filatures en activité en 1869.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 240. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Romilly-sur-Andelle.

    Arrêté préfectoral, 8 février 1889.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Rapport du contrôleur des Mines, 29 octobre 1893.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Certificat d’épreuve d’appareils à vapeur, 1903-1908.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 5 M : 5 M 310. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Appareils à vapeur.

    Lettre de MM. Fleuriel, Foliot, Becus et Cie à M. le Préfet de l’Eure, 11 juin 1914.
  • AD Eure. Série M ; Sous-série 9 M : 9 M 4. Enquêtes administratives et industrielles (1884-1926).

    Enquête industrielle 1923 (en vue du n° spécial de l’Illustration économique).
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 272. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Romilly-sur-Andelle.

    Plan masse détaillé des établissements Fleuriel, 1950.
  • AD Eure. Série W ; Sous-série 18 W : 18 W 272. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Romilly-sur-Andelle.

    Demande de permis de construire, 30 octobre 1953.

Bibliographie

  • ALCAN, Michel. Traité complet de la filature de coton. Paris : Ed. Noblet et Baudry, 1865, 727 p.

    Chap. XXXI, § 10, p. 699-709.
  • PEYNAUD, Adolphe. Projet sur la crise industrielle de 1848 à Rouen. In: La Révolution de 1848. Bulletin de la Société d'histoire de la Révolution de 1848, Tome 3, Numéro 17, Novembre-décembre 1906.

    p. 264-268.
  • BARJOT, Dominique (Dir.). Les patrons du Second empire. Anjou, Normandie, Maine. Paris : Picard, 1991. 255 p.

    p. 126-127
  • BELHOSTE, Jean-François. La vallée de l’Andelle : histoire et archéologie industrielles (1780-1870). In Tisser l’histoire. L’industrie et ses patrons. Mélanges offerts à Serge Chassagne. Valenciennes : Presses universitaires de Valenciennes, 2009. 406 p.

    p. 48, 54

Périodiques

  • BELHOSTE, Jean-François. L'Andelle, une grande vallée textile normande. L'archéologie industrielle en France, 2008, n°53.

    p. 40

Annexes

  • Détail des sources
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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