Dossier d’œuvre architecture IA61000856 | Réalisé par ;
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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Chéron Philippe (Rédacteur)
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
église paroissiale Saint-Pierre
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Mauves-sur-Huisne
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse rue de Catinat
  • Cadastre 1806 C 51  ; 1830 B 7  ; 1987 B1 30
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Pierre
  • Parties constituantes non étudiées
    croix de cimetière

Mauves possède deux paroisses et deux églises, Saint-Jean et Saint-Pierre, réunies en 1385 par l´évêque de Sées. En 1820, l´église Saint-Jean, située au centre du bourg, est détruite et plusieurs vestiges sont réemployés dans diverses constructions environnantes. D'origine romane, probablement du 12e siècle comme en témoigne encore l'abside, l'église paroissiale Saint-Pierre est flanquée, au 13e siècle, d'une tour carrée au sud. Le sous-sol de la tour renfermerait une crypte à fonction d'ossuaire (les seigneurs et bienfaiteurs du fief de Mauves y seraient inhumés). Au rez-de-chaussée, une chapelle, la plus ancienne (du 13e siècle), est dédiée à sainte Magdeleine. En prolongement de la tour à l'est, une seconde chapelle est construite en 1554 pour Jehan Goëvrot et ses héritiers, Robert de la Vove et Antoinette Goëvrot (date portée au niveau d'un caisson relié par des arcades et accompagnée de l'inscription "IESU MARIA"). Au 17e siècle, l'édifice subit une campagne de restauration avec le percement et/ou agrandissement des ouvertures de la nef et la construction du chapitrel (porche couvert servant aux réunions de la Fabrique) en prolongement de la nef à l'ouest. Un cadran solaire, situé sur le contrefort sud de la tour, est daté 1633. Suite à un incendie provoqué par la foudre abattue sur le clocher, l'église fait l'objet d'une seconde restauration avec la construction de la chapelle nord et de la sacristie ainsi que la restauration de la tour (1862) et de la chapelle sud-est. Initialement dédiée à saint Jean l'Évangéliste, cette dernière est restaurée en 1873 puis dédiée à saint Joseph (date et inscription portées sur le second caisson). La voûte lambrissée posée sur charpente est à mettre à l'actif de l'abbé Vingtier, curé de Courcerault ; son décor en polychromie est commandité par l'abbé Lecouteux, vicaire de Mauves (1880). Cinq vitraux - peut-être plus - datent de 1931 et sont à mettre à l'actif de l'atelier Mauméjean. En 1807, un mausolée en mémoire de Jean-Baptiste Dureau de la Malle (1742 - 1807, président du corps législatif sous l'Empire, traducteur de Tacite, Salluste et Tite-Live) est érigé, suivant le dessin de Girodet et sous l'autorité de Percier (deux amis personnels du défunt), dans le cimetière attenant à l'église au sud. Lors du transfert du cimetière, en 1878 suivant le plan de l'agent voyer Aubin de 1858, le mausolée disparaît. Son épitaphe, écrit par l'abbé Jacques Delille, célèbre poète, est toutefois conservée, scellée au mur sud de l'église. La croix de cimetière, toujours en élévation, conserve la mémoire du lieu. Elle a peut-être été érigée au début du 19e siècle.

Orienté et de plan allongé, l'église paroissiale Saint-Pierre se situe au nord du bourg. Elle comprend une grande nef, flanquée de trois chapelles latérales (une au nord, deux au sud), et une abside. La tour hors-oeuvre, placée au sud de l'édifice, possède cinq niveaux d'élévation dont une possible crypte en sous-sol et une chapelle au rez-de-chaussée. Elle est de section carrée dans sa partie basse, octogonale au niveau de la chambre des cloches. Une porte d'entrée en arc brisé permet d'y accéder à l'est ; plusieurs baies en lancettes l'éclairent, notamment sur chaque face de la chambre des cloches (traces d'arcades bouchées en façade ouest). Les imposants contreforts qui la soutiennent sont surmontés de pinacles. L'angle sud-est contient un escalier en vis en pierre permettant l'accès au clocher. Le chapitrel, construit en alignement à l'ouest de la nef, est éclairé par deux oculi et accessible par une porte en plein cintre (clé saillante) à l'ouest. Le corps de l'édifice est éclairé par des baies en plein cintre ; le choeur par neuf baies romanes. Deux arcades en plein cintre séparent la nef des chapelles nord et sud-est ; une arcade en arc brisé la nef de la chapelle sud-ouest. Cette dernière arcade est surmontée de voussures reposant sur des colonnettes et des chapiteaux sculptés figurant des feuillages. La nef est voûtée en berceau continu lambrissé et peint, l'abside en cul de four et les chapelles latérales en voûte d'ogives. Les murs sont essentiellement en moellons, mais également en moellons équarris (chapitrel) et en pierre de taille de calcaire (tour-clocher) couverts d'un enduit à pierre vue (sauf pour la tour-clocher). Une partie du soubassement est en pierre de taille de grès. Les encadrements des baies, les chaînages d'angle et les contreforts sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs pans (nef et chapelle nord et sud-est) et à croupe (droite : chapitrel, ronde : abside). Le toit de la tour est polygonal. Le mausolée, anciennement placé dans le cimetière et aujourd'hui disparu, était en pierre de taille de calcaire. Il adoptait la forme d'un sarcophage et possédait une corniche à denticules d'ordre dorique. Le tout était entouré d'une grille de protection. La croix de cimetière, toujours présente au sud de l'église, se compose d'un emmarchement à trois degrés, d'un socle cubique surmonté d'un entablement et d'un obélisque (en pierre de taille de calcaire). Sa partie sommitale est en fer forgé.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • silex
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • croupe
    • croupe ronde
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Sites de protection
    parc naturel régional
  • Protections
    inscrit MH, 1975/03/24
  • Précisions sur la protection

    Eglise (cad. B 30) : inscription par arrêté du 24 mars 1975

  • Référence MH

L'église paroissiale de Mauves est une construction des plus disparates. Néanmoins, son imposante tour fait d'elle un édifice remarquable à l'échelle locale (voire cantonale).

Documents d'archives

  • AD Orne. O 629. Projet d'acquisition d'un terrain par la municipalité pour transférer le cimetière : plan dressé par M. Aubin, agent voyer, le 31 janvier 1858. Par Aubin (agent voyer).

  • AD Orne. O 629. Église : devis, ordonnance royale, 1806-1924.

  • AD Orne. US 0205. Histoire locale de Mauves, recueillie par Ernest Boissière, 1955.

Bibliographie

  • BART des BOULAIS. Recueil des Antiquitéz du Perche, comtes et seigneurs de la dite province. Publié et annoté par H. Tournouër, Mortagne, Meaux : Pichard-Hayes et Daupeley-L., 1894 (fac-similé de l'édition de Mortagne, 1613).

    p. 59-61
  • PITARD, J-F. Fragments historiques sur le Perche, statistique par commune et par ordre alphabétique. Paris : Res Universis, 1993 (fac-similé de l'édition de Mortagne : Daupeley frères, 1866).

    p. 266-268
  • La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs. Orne, 2e partie. Le Havre : Le Male et Cie, 1897.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009, 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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Chéron Philippe
Chéron Philippe

Ingénieur d'études DRAC Haute-Normandie, puis ingénieur territorial Région Normandie. Chargé d'études à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1991.

Spécialités : vitrail, patrimoine rural, construction navale, patrimoine militaire (fortifications du mur de l'Atlantique), patrimoine aéronautique, patrimoine commémoratif.

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