Mauves possède deux paroisses et deux églises, Saint-Jean et Saint-Pierre, réunies en 1385 par l´évêque de Sées. En 1820, l´église Saint-Jean, située au centre du bourg, est détruite et plusieurs vestiges sont réemployés dans diverses constructions environnantes.
D'origine romane, probablement du 12e siècle comme en témoigne encore l'abside, l'église paroissiale Saint-Pierre est flanquée, au 13e siècle, d'une tour carrée au sud. Le sous-sol de la tour renfermerait une crypte à fonction d'ossuaire (les seigneurs et bienfaiteurs du fief de Mauves y seraient inhumés). Au rez-de-chaussée, une chapelle, la plus ancienne (du 13e siècle), est dédiée à sainte Magdeleine. En prolongement de la tour à l'est, une seconde chapelle est construite en 1554 pour Jehan Goëvrot et ses héritiers, Robert de la Vove et Antoinette Goëvrot (date portée au niveau d'un caisson relié par des arcades et accompagnée de l'inscription "IESU MARIA"). Au 17e siècle, l'édifice subit une campagne de restauration avec le percement et/ou agrandissement des ouvertures de la nef et la construction du chapitrel (porche couvert servant aux réunions de la Fabrique) en prolongement de la nef à l'ouest. Un cadran solaire, situé sur le contrefort sud de la tour, est daté 1633. Suite à un incendie provoqué par la foudre abattue sur le clocher, l'église fait l'objet d'une seconde restauration avec la construction de la chapelle nord et de la sacristie ainsi que la restauration de la tour (1862) et de la chapelle sud-est. Initialement dédiée à saint Jean l'Évangéliste, cette dernière est restaurée en 1873 puis dédiée à saint Joseph (date et inscription portées sur le second caisson). La voûte lambrissée posée sur charpente est à mettre à l'actif de l'abbé Vingtier, curé de Courcerault ; son décor en polychromie est commandité par l'abbé Lecouteux, vicaire de Mauves (1880). Cinq vitraux - peut-être plus - datent de 1931 et sont à mettre à l'actif de l'atelier Mauméjean.
En 1807, un mausolée en mémoire de Jean-Baptiste Dureau de la Malle (1742 - 1807, président du corps législatif sous l'Empire, traducteur de Tacite, Salluste et Tite-Live) est érigé, suivant le dessin de Girodet et sous l'autorité de Percier (deux amis personnels du défunt), dans le cimetière attenant à l'église au sud. Lors du transfert du cimetière, en 1878 suivant le plan de l'agent voyer Aubin de 1858, le mausolée disparaît. Son épitaphe, écrit par l'abbé Jacques Delille, célèbre poète, est toutefois conservée, scellée au mur sud de l'église. La croix de cimetière, toujours en élévation, conserve la mémoire du lieu. Elle a peut-être été érigée au début du 19e siècle.
Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.