Dossier d’œuvre architecture IA14001009 | Réalisé par
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l'arrondissement de Caen
carrière à ciel ouvert de calcaire "Pierre de Creully" dite carrières d'Orival
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Calvados - Creully
  • Commune Amblie
  • Lieu-dit le Chemin blanc, Carrières d'Orival, Petite Londette
  • Cadastre 2014 C 01 53, 55, 102, 104, 105, 106, 107, 108, 109 ,112, 113, 116, 117, 118
  • Dénominations
    carrière
  • Précision dénomination
    carrière à ciel ouvert, carrière de calcaire "Pierre de Creully"
  • Appellations
    carrières d'Orival
  • Parties constituantes non étudiées
    excavation, four à chaux, atelier de fabrication

Pratiquée dès l'époque gallo-romaine, l'exploitation de la "Pierre de Creully", calcaire du Bathonien moyen, s'intensifie sous le règne de Guillaume le Conquérant au 11e siècle. Servant à la construction de châteaux et d'églises des environs et exportée vers l'Angleterre, elle est plus particulièrement désignée sous le terme de "Pierre d'Orival" ou "Vergelet" lorsqu'elle provient de la carrière à ciel ouvert d'Amblie. En 1845, celle-ci est l'une des plus importantes de la région, avec 14 exploitants et 170 ouvriers. Deux fours à chaux sont édifiés au 19e siècle, dont l'un à cuisson continue, peut-être celui construit en 1882 par Antoine Nicolle. A la fin du siècle, l'activité se réduit : le nombre des exploitants passe de 7 en 1881 à 5 en 1898, 3 en 1905, 2 en 1910, puis un seul, Lerenard, l'année suivante. Interrompue à partir de 1923, l'extraction reprend vers 1945 pour les besoins de la Reconstruction. Réalisée jusqu'alors à l'aide d'outils (pics, saps, pioches, aiguilles...), elle est opérée à partir de 1947 par tirs d'explosifs. Deux sociétés se partagent l'exploitation de la carrière en 1950 : la Société d'exploitation des carrières d'Orival, détenue par Ravelli et Chrétien, et la Société des carrières de Normandie. En 1956, l'entreprise "Pierre d'Orival" est créée par Feray, puis reprise en 1997 par le groupe Girard et Fossez et Cie (GFCIE) pour la partie extraction (réglée par arrêté préfectoral du 5 février 1999 pour une quantité maximale de 90 000 tonnes/an destinée principalement au concassage pour l'encaissement de plateformes industrielles ou l'amendement des sols) et par Jean-Pierre Conraud pour l'activité de sciage, toujours sous le nom de "Pierre d'Orival". Employant sept salariés en 2006, cette dernière entreprise réalise la découpe de moellons éclatés et de pierres de taille (300 m3 produits en 2006), ainsi que la taille de pierres ouvrées (cheminées, escaliers, arcs... - 230 m3 en 2006). Elle dispose de trois éclateuses (Sismi, Techno-Spit et Come plus), de deux éclateuses à col de cygne et de trois débiteuses à disques diamantés (Bernat-Saulière, diamètre 1,20 m - Gilbert, 1,60 m, Cèbe-Escande, 2,5 m).

La partie ancienne de la carrière, aujourd'hui désaffectée (soit 19 hectares), a été labellisée "Réserve naturelle régionale" par la Région Basse-Normandie en 2008. Le Conservatoire fédératif des espaces naturels de Basse-Normandie (CFEN) en assure la gestion ; des chauves-souris hivernent dans les fours à chaux.

  • Période(s)
    • Principale : Gallo-romain
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1882, daté par source

Le site de la carrière d'Orival se divise en une partie désaffectée et une autre exploitée. Les lignes obliques dans les fronts de tailles et les murs de pierre le long des chemins d'exploitation sont significatifs d'une exploitation ancienne. Deux fours à chaux sont en place. Le gueulard du premier est enfoui sous la végétation ; la gueule de défournement se trouve au fond d'une courte galerie. Le second four, entouré d'une galerie de circulation, semble plus récent. Des graffitis ("I M 1896") y sont lisibles. A proximité, se trouve un puits.

L'un des deux abris pour le rangement des outils reçoit des graffitis (dates) et des visages sculptés. Un grand bâtiment en ruines aurait été occupé par un café dans les années 1890-1910.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Calvados. 3P 2112. Amblie. Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1881-1911.

    Case 136, 161, augmentation/diminution.
  • AD Calvados. S 1292. Mines et carrières. Affaires et carrières diverses.

  • AD Calvados. S 1306. Carrières. Affaires générales. Arrondissement de Caen.

  • AD Calvados. S 1315. Mines et carrières. Affaires générales. An IX - 1887.

    Archives départementales du Calvados, Caen : S 1315
  • REGION BASSE-NORMANDIE. La Région classe les anciennes carrières d’Orival « 1ère réserve naturelle régionale ». Communiqué de presse du 18 avril 2008.

  • REGION BASSE-NORMANDIE. Plaquette Réserve naturelle régionale, Anciennes carrières d’Orival. [s.d.].

Bibliographie

  • GIRET, Jean-Marc. La carrière d'Orival d'après un rapport de l'ingénieur en chef en 1856. In Les mondes souterrains, histoire de l’exploitation du sous-sol du Calvados. Caen : Conseil général du Calvados, 2003. p. 50-55.

  • HAMON, Jean-François. L’homme et les roches dans le Calvados, XIXe-XXe siècles. Mém. de maîtrise : UFR d'histoire, Université de Caen : 1999. 340 p.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen
  • MANEUVRIER, Jack, SAN JUAN, Guy (dir.). L’exploitation ancienne des roches dans le Calvados : histoire et archéologie. Caen : Service départemental d'archéologie du Calvados, 1999. 447 p.

    p. 31.
  • MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS. Répertoire des carrières de pierre de taille exploitées en 1889 : recherches statistiques et expériences sur les matériaux de construction. Paris : Librairie polytechnique Baudry et Cie, 1890. [1]-VII-321 p.

    p. 40-41.
  • Exposition universelle de 1878. Catalogue des échantillons de matériaux de construction réunis par les soins du Ministère des travaux publics. Paris : Dunod, 1878. 1 vol. (VII-437 p.).

Périodiques

  • BARGE, Jean, GIRET, Jean-Marc. Les bâtisseurs normands et la pierre d'Orival. Patrimoine normand, 35, octobre-novembre, 2000. pp. 31-38.

  • BECMONT, Sylvie. Les anciennes carrières d'Amblie : la sauvegarde d'une végétation rare. Ouest-France, 22 juillet 1985.

  • GOSSELIN, L. Communication consacrée à la pierre de Caen dans l’histoire. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, Tome LVII, années 1963-1964. Caen : Société des Antiquaires de Normandie, 1965.

  • La pierre d’Orival de nouveau en première ligne. Pierre actual, décembre 2006.

  • Les carrières d'Orival, première réserve d'intérêt régional. Ouest-France, jeudi 7 janvier 2010.

  • L'histoire originale de la pierre des carrières d'Orival. Ouest-France, 25 janvier 2001.

Documents figurés

  • AD Calvados. 3P 1939_008_009. Plan cadastral napoléonien. Amblie. Section C des Planches. 1813.

Annexes

  • Exposition universelle de 1878. Catalogue des échantillons de matériaux de construction réunis par les soins du Ministère des travaux publics. Paris : Dunod, 1878. 1 vol. (VII-437 p.)
  • GOSSELIN, L. Communication consacrée à la pierre de Caen dans l’histoire. Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, Tome LVII, années 1963-1964. Caen : Société des Antiquaire de Normandie, 1965, p. 621-634.
  • SAN JUAN, Guy, MANEUVRIER, Jack. L’exploitation anciennes des roches dans le Calvados : histoire et archéologie. Caen : Service départemental d’archéologie du Calvados, 1999. 447 pages. p. 31.
  • Région Basse-Normandie. La Région classe les anciennes carrières d’Orival « 1ère réserve naturelle régionale ». Communiqué de presse, 18 avril 2008.
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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