Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.
- label XXe
- patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
- inventaire topographique, boucles de la Seine normande
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Couchaux DenisCouchaux Denis
Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, de 1975 à 2021.
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Chambre de Commerce et d'Industrie Rouen Métropole
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Vallée de la Basse-Seine
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Hydrographies
la Seine
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Commune
Le Trait
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Lieu-dit
Le Nouveau Trait
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Adresse
rue du Maréchal Foch
,
rue Georges Clémenceau
,
rue Raymond Breteché
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Cadastre
2017
AK, AE, AI, AL
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Dénominationscité ouvrière, cité jardin
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Appellationsle Nouveau Trait
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
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Parties constituantes étudiéesvilla (IA76003903), lotissement (IA76003901), lotissement (IA76003902), lotissement, cité ouvrière (IA76003899), cité ouvrière, cité jardin (IA76003896), quartier (IA76003923), lotissement (IA76003915), cité ouvrière, cité jardin, lotissement (IA76003897), maison, gendarmerie (IA76003929), lotissement (IA76003926), villa (IA76003924)
En 1916, la société Worms & Cie décide de fonder près du modeste village du Trait (400 habitants) une grande usine de construction navale, les Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime. Les ouvriers, attirés par des conditions d’embauche particulièrement intéressantes (promotion à l’arrivée, gratuité des frais de déménagement, salaires plus élevés, primes…), viennent des chantiers de Dunkerque, de Nantes, de Saint-Nazaire, puis à partir de 1929 de l’étranger, Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Italie...
Pour accueillir et surtout stabiliser cette main-d’œuvre qualifiée, la société Worms & Cie, sur le conseil de son directeur Georges Majoux, entreprend la construction d’une cité ouvrière conçue à la façon des cités jardins, apparues Outre-Manche, composée de logements confortables dotés de jardin et comprenant toutes les infrastructures indispensables à la vie quotidienne : commerces, équipements de soins, d’assistance, de loisirs et d’instruction...
Les premiers terrains sont achetés entre 1916 et 1918. Georges Majoux reçoit de la société industrielle de Rouen, devant laquelle il expose son projet en 1919, un appui important et des conseils éclairés. Ainsi acquiert-il la conviction que pour que la politique du logement dans la cité-jardin projetée fonctionne vraiment « le loyer doit être payé par l’ouvrier » et que pour ce faire « l’ouvrier doit gagner suffisamment pour payer son logement ». Les salaires aux ACSM, seront donc supérieurs à la moyenne.
Cependant dans ce système, Georges Majoux n’imagine pas que la société Worms se charge elle-même de la construction de la cité, mais envisage de confier cela à un intermédiaire afin d’éviter les conflits avec ses employés. La société civile et immobilière du Trait est donc créée dans ce but en 1919 comme filiale de la société Worms & Cie avec un capital de 2,5 MF. Dirigée par M. Mongin, elle est chargée de la construction des logements de la cité jardin, de leur attribution, du taux des loyers. Elle doit aussi assurer la gestion, l’entretien et la surveillance du parc immobilier, la fourniture en gaz, eau, électricité, la perception des loyers… Bref, elle sert d’interface, sur ces sujets, entre la société Worms et ses ouvriers, mission dont elle aura la charge jusqu’en 1954.
La conception de la cité du Trait est confiée à l'architecte parisien Gustave Majou, déjà chargé du suivi technique de la construction des ateliers des chantiers navals, le contrôle administratif des travaux étant assuré par la société immobilière. Ce dernier a déjà de l’expérience en matière de logement social puisqu’il a collaboré de 1905 à 1914 avec la fondation Rothschild fondée en 1904 dans laquelle interviennent également Jules Siegfried, Georges Picot et Emile Cheysson, tous trois promoteurs de l’habitat social et des habitations à bon marché. Gustave Majou s’inspire étroitement des préconisations d’Emile Cheysson publiées en 1905 dans un opuscule intitulé Le confort du logement populaire, à savoir : « ces logements ne peuvent être agréables et biens tenus que s’il on assure l’abondante circulation de l’air et de la lumière, l’adduction des eaux propres, l’évacuation des eaux usées, des ordures ménagères, le lavage et le séchage du linge, l’éclairage et le chauffage, enfin des aménagements commodes pour le rangement et pour l’ordre : autant de conditions dont chacune exerce une influence décisive sur la bonne tenue du logement et le bien-être du ménage ouvrier ». Principes que reprend Henri Nitot, directeur des chantiers du Trait de 1921 à 1960, dans sa thèse de doctorat sur le mouvement des cités jardins en France, publiée en 1924, et dans laquelle celle du Trait qu’il connait tout particulièrement fait l’objet d’une monographie. Ainsi selon lui : « Ce qu’il y a surtout d’essentiel, c’est que l’habitation soit toujours spacieuse et d’un cube d’air suffisant. Et il est éminemment recommandable de mettre à disposition d’une famille ouvrière au moins quatre pièces… », en précisant que « Ces exigences sont scrupuleusement réalisées dans les maisons de la cité-jardin du Trait qui comprennent au moins une salle commune, une chambre à coucher pour les parents, un dortoir pour les garçons, un dortoir pour les filles… ». Son intérêt pour le sujet l’amène à prendre des fonctions dans des institutions locales ou d’envergure nationale spécialisées dans le logement ouvrier, telles que la fédération de la Seine-Inférieure de la ligue du coin de terre et du foyer, l’association des cités jardins de France, la fédération des jardins ouvriers de la Seine-Inférieure, ou encore la société d’Habitations à Bon Marché de la Seine-Inférieure.
Gustave Majou signe donc les plans d’urbanisme mais aussi les plans types des logements et des édifices publics de la cité du Trait. Interviennent également ponctuellement : Pierre Chirol et Georges Peulevey, architectes de la SHBM de la Seine-Inférieure qui signeront dans les années 1930 la cité-jardin de la Petite Campagne à Port-Jérôme, Pierre Lefebvre (architecte rouennais), Jean Paul et Jacques Chauliat (architectes parisiens et fils d’Eugène Chauliat), puis dans les années 1950 Otello Zavaroni qui est également l'architecte en chef de la reconstruction de Caudebec-en-Caux, Yvetot, Barentin et Duclair.
La première tranche, réalisée entre 1918 et 1922, entraine la viabilisation des terrains situés en fond de vallée à étroite proximité du site industriel, correspondant à la cité Saint-Eloi, un lotissement de 238 habitations et au quartier du Petit Nantes qui compte une vingtaine de petites maisons mitoyennes.
La seconde tranche, réalisée entre 1922 et 1929, correspond à la cité de Neuville, un lotissement de 162 habitations (des maisons jumelées essentiellement) qui se déploie sur les rues Clemenceau (route départementale), Sane, Descartes et Auguste Rateau. Elle porte également sur le petit lotissement du Parc des Roses édifié en 1927 entre les rues Clemenceau et Descartes, dans le prolongement de celui de la Neuville, où sont édifiés 30 logements répartis en 5 ensembles de 6 maisons mitoyennes.
L’année 1929 marque aussi l’arrivée d’ouvriers d'Europe de l'Est (Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie...) pour faire face au manque de main d’œuvre et relancer l'activité des chantiers navals. Un nouveau lotissement d’une trentaine de maisons, baptisé le village Polonais, est créé entre la cité Saint-Éloi et la cité de la Neuville.
Le coût de construction s’élève entre 14 000 et 17 000 F par maison, autour de 45 000 F par villa, non compris le prix d’achat du terrain, les frais de voierie et des réseaux (eau, égout, gaz, électricité). Les travaux sont réalisés par des entreprises locales, certaines telles que la société normande de distribution d’eau, de gaz et d’électricité sont créées par la Maison Worms et Cie.
A partir de 1926, la cité est dotée de tous les équipements publics et infrastructures de commerce, de soins, d’assistance, de loisirs et d’instruction que peut offrir une ville moderne : un groupe scolaire, une école ménagère, une infirmerie-dispensaire, une maison médicale servant de lieu de consultation et de vie du médecin, une mairie, une gare, des commerces de base (dont une pharmacie), un hôtel pour les ouvriers célibataires, un cinéma, une ferme modèle, une chapelle, un presbytère, un jardin public avec son kiosque, un cercle d’études, une bibliothèque, une société coopérative d’alimentation, un marché hebdomadaire (inauguré le 4 janvier 1923), une société de secours mutuel (fondée en décembre 1919), une salle des fêtes, un stade, des clubs de musique et de sport… C’est dire qu’au-delà du travail et du logement, les employés des chantiers du Trait sont pris en charge pour tous leurs besoins quotidiens.
Entre 1930 et 1935, 49 logements sont construits sous le régime de la loi Loucheur (13 juillet 1928) d’aide à l’accession à la propriété. Au Trait, une section de crédit est créée la même année au sein de l’organisme de secours mutuels « La Fraternelle » afin de gérer et faciliter les prêts immobiliers. Le taux d’emprunt relativement bas (autour de 2.25%) et le crédit étendu sur 25 ans permet d’attirer les classes populaires. Néanmoins les ouvriers ne sont pas les seuls bénéficiaires de ces avantages, des cadres et des ingénieurs des chantiers navals profitent de la loi Loucheur pour bâtir leurs villas. Le 16 mars 1930 Hypolite Worms déclare lors du discours de lancement du cargo Charles-Schiaffino : « Je reconnais que les temps s'améliorent, puisque depuis la dernière loi Loucheur, notre personnel peut maintenant bénéficier des avances de l'État à un faible taux d'intérêt pour faire construire les maisons dont il deviendra propriétaire : notre Société de secours mutuels a, naturellement, constitué une section de crédit immobilier pour assurer le fonctionnement de la loi et nous prendrons d'ailleurs, à notre charge, une partie des annuités que les titulaires de contrats de prêt auront à verser. Quatorze familles se proposent ainsi, dès cette année, de bénéficier des avantages de la loi Loucheur pour se fixer au Trait, nous témoignant, malgré la crise qu'elles n'ignorent point, une confiance qui nous touche profondément ».
Une nouvelle tranche de construction effectuée entre 1931 et 1947, porte sur la réalisation de 300 maisons. Un petit lotissement d’une vingtaine de maisons est réalisé autour du rond-point Colbert et un grand lotissement concerté d'Habitations à Bon Marché, de 70 logements est édifié au lieu-dit Le Val des Noyers en extension du lotissement de la Neuville.
A l’issue de l’opération, la cité du Trait totalise 538 maisons toutes dotées de jardins d’agrément et de potagers, près de 40 villas implantées dans de véritables parcs arborés et 22 bâtiments d’intérêts collectif.
Comptant parmi les premiers exemples de cités jardins en France, le Nouveau Trait offre également l’exemple de la « company town », selon le modèle, fort répandu en Amérique du Nord, de ville fondée par une entreprise, lui appartenant en totalité, et entièrement gérée par elle.
Après la Seconde Guerre mondiale, la relance de l’activité et l’accroissement de l’effectif des chantiers avec l’arrivée de nouveaux ouvriers étrangers nécessitent la construction de nouveaux logements. Ainsi, alors que la ville du Trait compte 6 200 habitants en 1956, une trentaine de maisons individuelles est édifiée en 1957 et une quarantaine en 1960-61, le long des rues du Chevalier Borda, du Commandant Bouan, Gay Lusac, Edouard Branly, Lavoisier… implantées au sud, sur les hauteurs du coteau. Mais le modèle de la cité-jardin est abandonné pour des lotissements pavillonnaires ordinaires et de l’habitat collectif tel que les petits immeubles puis les barres de type HLM (totalisant près de 250 appartements) qui constituent la cité Archimède.La cité-jardin du Nouveau Trait est labélisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2001.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
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Dates
- 1918, daté par travaux historiques
- 1922, daté par travaux historiques
- 1932, daté par travaux historiques
- 1940, daté par travaux historiques
- 1957, daté par travaux historiques
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Auteur(s)
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Auteur :
Majou Gustavearchitecte attribution par sourceMajou Gustave
Formé à l’École des beaux-arts de Paris, entre 1881 et 1886, Gustave Majou est l’architecte attitré de la Fondation Rothschild de 1905 à 1914. Auteur de nombreuses constructions particulières, notamment de villas, il est n’en est pas moins considéré comme l’un des protagonistes de l’architecture du logement social du début du XXe siècle et reconnu au niveau national pour sa conception d’ensemble de la cité-jardin du Trait.
CV G. Majou Extrait de : Égypte-France : Exposition française au Caire, Paris, Impr. Desfossés-Néogravure, 1929.
Gustave Majou Architecte diplômé par le gouvernement, 41 rue Laffitte, Paris
Travaux principaux :
Fondation Rothschild.
1905. Concours international (5e prix)
1905. Construction du groupe d’habitations ouvrières, rue de Prague.
M. V. Blanchet – 1908. Château à Rives (Isère).
Expositions à l’étranger.
Office départemental des Habitations à bon marché de l’Eure.
1922. Cité-jardin Capitaine-Breton, à Louviers (Eure).
M. H. Petin – 1912. Hôtel particulier, rue de Franqueville, à Paris.
M. Giron – Château de la Valencière, près Saint-Etienne.
MM. Worms & Co, armateurs, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime.
Construction de l’usine : Atelier de la grosse chaudronnerie ; Atelier des coques, centrale électrique ; Atelier des forges, menuiserie ; Scierie, Cales de construction et de lancement ; 2 kilomètres de voie normale de raccordement au Chemin de fer de l’Etat.
Création d’un village ouvrier,comprenant : villas de directeurs, ingénieurs et contremaîtres, maisons ouvrières collectives et cités-jardins, maison à boutiques, Place du marché, théâtre, cinéma, hôpital, dispensaire, hôtellerie de voyageurs, gendarmerie, postes et télégraphes.
Établissements Carnaud & Forges de Basse-Indre.1915-16-17, à Basse-Indre : Fonderie fonte, Fonderie acier ; Centrale électrique, Laboratoire d’essais métallurgiques, Groupe de maisons ouvrières.
1916. Usine de Billancourt.
1917. Bureaux, rue de Surène, à Paris.
1922. Groupe de maisons ouvrières, aux Mines de La Brutz (Loire-Inférieure).
1926. Usine et bureaux, à Nantes.
Expositions internationales :
1908. Londres, classe 66 : Diplôme d’honneur.
1910. Bruxelles, classe 66 : Grand Prix.
1913. Gand, classes 66 A et B : Grand Prix.
1914. Lyon, classe 262 : Grand Prix.
1914. Lyon, section économie sociale (Membre du jury).
1921. Société centrale des architectes français (Grande médaille d’architecture privée).
1923. Strasbourg, classe 34 : Grand Prix.
1923. Strasbourg, classe 44 : Grand Prix.
1927. Madrid, classe 105, groupe A (Membre du jury, hors concours), Secrétaire-rapporteur de la classe 105, groupe A.
1928. Athènes, classe 106, groupe 3, Vice-président, rapporteur de la classe 106, groupe 3.
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Auteur :
Peulevey Georgesarchitecte, architecte départemental attribution par sourcePeulevey Georges
Architecte en chef du département de la Seine-Inférieure, il devient architecte des Hospices civils de Rouen à partir du 2 février 1928.
Il est domicilié au no 26 rue de Fontenelle à Rouen.
Il reçoit l'agrément no 1588 comme architecte de la Reconstruction.
Réalisations :
- chapelle et réservoir de la prison à Rouen - 1920-1927
- monument aux morts à Houppeville - 1921
- sanatorium marin des Grandes-Dalles à Saint-Pierre-en-Port - 1923-1957
- maison type pour la Société Bénédictine de Fécamp à Fécamp - 1923-1931
- réservoir à eau à Sassetot-le-Mauconduit - 1923
- maison, cité de l'Abri à Bois-Guillaume - vers 1925
- cité-jardin du Foyer-Quevillais, rue Guillaume-Lecointe au Petit-Quevilly - 1926-1928
- archives départementales à Rouen - 1927
- hôpital-hospice Saint-Julien, 2 rue Danton au Petit-Quevilly - 1928-1933
- bains-douches (en collaboration avec Pierre Rivard), rue Joseph-Lebas au Petit-Quevilly - 1928-1929
- cité Esso/cité de la Petite Campagne (en collaboration avec Pierre Chirol) à Notre-Dame-de-Gravenchon - vers 1930
- pavillon des isolés, hôtel-Dieu à Rouen - 1932
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Auteur :
Lefebvre Pierrearchitecte départemental attribution par sourceLefebvre Pierre
Né à Saint-Aubin-sur-Mer (Seine-Maritime), Pierre Lefebvre est un architecte exerçant sur Rouen (74, rampe Bouvreuil en 1920), dont on retrouve le nom sur plusieurs édifices locaux. Dans les années 1920, il a réalisé divers projets à Saint-Wandrille-Rançon et à Caudebec-en-Caux, dont la maison des réunions sociales, détruite pendant la seconde Guerre Mondiale, ainsi qu’une villa fortement empreinte du style régionaliste, appelée « Logis de Barre-y-Va ». Au Trait, il est choisi par la municipalité pour l’édification du groupe scolaire Gustave Flaubert, inauguré le 22 juin 1930. À La Mailleraye-sur-Seine, il est sollicité au début des années 1930 pour l'agrandissement des écoles et pour la construction d'une salle des fêtes.
Monuments aux morts de Forges-les-Eaux, Gaillefontaine, Saint-Wandrille-Rançon et Caudebec-en-Caux en Seine-Maritime.
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Auteur :
Chauliat Eugènearchitecte, architecte des Monuments historiques attribution par sourceChauliat Eugène
Né à Sète (Hérault). Élève de Charles Genuys (1881-1937), architecte diocésain et ACMH. Diplômé de l’école de Chaillot à Paris, Eugène Chauliat est nommé Architecte en chef des Monuments Historiques en 1920 et travaille parallèlement pour la ville de Paris. Il est en charge de la Nièvre, de l’Allier et de la Loire puis, en 1937, de l’arrondissement de Versailles (à l’exception de la ville), de la Côte-d’Or, de Rambouillet (1943) et de la Haute-Marne (1945). Membre de la Société française d'archéologie. Il prend sa retraite en 1953.
Source consultée le 3 septembre 2020 :
-site internet de la Compagnie des architectes en chef des monuments historiques, https://dev.compagnie-acmh.fr/chauliat/
-site internet ArchiRès Portail francophone des bibliothèques d'écoles d'architecture et de paysage, https://www.archires.archi.fr/fr/catalogue/404755
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Auteur :
Chirol Pierrearchitecte, architecte départemental attribution par sourceChirol Pierre
Pierre Chirol commence sa formation classique à l’école régionale des beaux-arts de Rouen en 1899. Il poursuit ses études à Paris et obtient son diplôme d’architecte en 1911, en présentant son projet de « Maison du marin, hôtellerie pour matelots dans un grand port ».
Oscillant entre tradition et modernité, Pierre Chirol inscrit ses réalisations dans le style régionaliste par les matériaux qu’il emploie, tout en laissant la place aux éléments de modernité.
Membre de la Société des architectes de Seine-Inférieure et de l’Eure dès 1914, il en devient président en 1928, tout en étant membre de la Société des architectes diplômés par le Gouvernement (SADG). Afin de resserrer les liens entre ses confrères parisiens et provinciaux, Pierre Chirol est choisi pour organiser les premières Journées Régionales des architectes qui se déroulent à Rouen les 13 et 14 mai 1939. Le programme des visites comprend le palais de justice de Rouen, les abbayes de la vallée de la Seine mais aussi le chantier naval du Trait.
Nommé architecte régional des PTT en 1924, il est l'auteur d'une trentaine de bureaux de poste dans les arrondissements de Caen et de Rouen. Il a aussi construit une dizaine d’églises (dont celle de Fauville-en-Caux). Chargé du programme de construction des maisons HBM dans la vallée de la Seine, auprès de son confrère Georges Peulevey, il imprime ce style régionaliste aux lotissements qu’il conçoit au début des années 1930 pour la cité-jardin de la Petite Campagne à Notre-Dame de Gravenchon ainsi que pour ceux de la Neuville et de la Bucaille au Trait. Comme d’autres architectes de sa génération, Pierre Chirol est enfin sollicité pour la reconstruction de villes détruites pendant la Seconde Guerre mondiale : il réalise une étude pour la place du marché d’Yvetot pour lequel il n’est pas retenu, le comité de sélection lui préférant le jeune architecte Otello Zavaroni. Il est nommé architecte en chef de l'église Saint-Samson d'Aunay-sur-Odon.
Bibliographie : MAROTEAUX, Vincent (dir.). Pierre Chirol, architecte et érudit normand, 1881-1953 : [exposition, Rouen, hall des Archives départementales de Seine-Maritime, 19 septembre-17 décembre 2009]. [Rouen] : Archives départementales de Seine-Maritime ; [Bonsecours] : Éd. Point de vues, 2009. 179 p.
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Auteur :
Fillod F. S.A. Ferdinandentrepreneur attribution par sourceFillod F. S.A. Ferdinand
Le brevet, mis au point en 1928 par Ferdinand Fillod, se caractérise par l'emploi exclusif de tôles pliées sans boulonnage. Pour industrialiser ce procédé, Ferdinand Fillod s’associe en 1929 avec la famille De Wendel pour fonder la société des Constructions Métalliques Fillod (C.M.F. ou COMEFI). Son siège social est à Hayange, son siège commercial à Paris (56, rue de Ponthieu) et ses usines à Florange (Moselle) et Ardon (Jura).
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Auteur :
Zavaroni OtelloZavaroni Otello
Formé à l'ENSBA (Atelier Defrasse), 1er Second Grand Prix de Rome d’Architecture en 1937, diplômé en 1940. Chef d’atelier de 1944 à 1957, puis chef d’atelier dans un nouvel atelier, de 1957 à 1968, qu'il ouvre aux femmes, interdites dans l'ancien atlier. Participe à la fondation de l'Unité Pédagogique d'Architecture n° 4, où il enseigne de 1969 à 1978. Architecte en chef de la Reconstruction, il a dirigé la reconstruction de plusieurs villes de Seine-Maritime : Caudebec-en-Caux, Barentin, Duclair, La Mailleraye, Yerville et Yvetot. Au Havre, il a dirigé la reconstruction du secteur de la bourse de commerce. On lui doit la reconstruction de l'église de Foucarmont. Il signe en 1947, une convention de constructions d'État à titre expérimental "STRAN-STEEL" (160) dans le département de Seine-Maritime.
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Auteur :
L’organisation de la cité est contrainte par la topographie du site. Coincée entre le fleuve et la falaise, elle adopte un plan linéaire qui s’étend sur plus de 5 km. L’absence de centre-ville en raison de l’éparpillement des équipements publics, le long de la route nationale notamment, accentue le caractère de ville-rue du Trait… un nom qui lui va à merveille. L’organisation des quartiers reproduit la hiérarchie interne à l’entreprise en tirant partie de la topographie du terrain. Les ouvriers occupent de petites maisons le plus souvent jumelées construites en contrebas le long de la route nationale. Les contremaîtres et les chefs d’équipe sont logés dans des pavillons individuels s'élevant entre la route nationale et la voie ferrée, pour les premiers, et implantés à proximité de la mairie, pour les seconds. Les cadres, enfin, habitent des villas perchées sur les premiers contreforts de la falaise et dominent symboliquement toute la vallée. Ainsi, comme l’écrit Nitot : « les rues sont toutes d’un accès facile et les maisons ne s’obstruent point la vue les unes des autres… ».
Afin de conférer à chacun des lotissements de la cité un caractère singulier, près de 20 types de maisons (identifiées par une lettre) et de villas (identifiées par un numéro) sont réalisés. Presque toutes déclinent le style régionaliste, néo-normand, en arborant notamment du faux pan de bois, plus ou moins élaboré en façade. Dans les lotissements tels que la Petite Nantes ou le village polonais, le style néo-normand laisse place à d’autres références régionales. Le soin esthétique apporté à l’architecture des maisons est un principe majeur dans la conception de la cité dans la mesure où il contribue à son attractivité. Aussi l’incitation à l’embellissement de la ville, par des concours sur la décoration et le fleurissement des maisons, est un phénomène récurrent au Trait. Un jardinier expérimenté, employé par la société immobilière, est chargé de veiller à la qualité des jardins publics et privés, de sorte que la cité conserve « un aspect gai et hospitalier ». Un concours de jardins fleuris est organisé chaque année.
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Intérêt de l'œuvreà signaler
- (c) Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Collection particulière
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Chambre de Commerce et d'Industrie Rouen Métropole
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) IGN
- (c) Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Collection particulière
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Collection particulière
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Collection particulière
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Collection particulière
Documents d'archives
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MAJOU, Gustave. Lettre adressée à Messieurs Worms & Cie sur les travaux de construction des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, 1er mars 1920 (Archives privées Worms & Cie).
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MAJOUX, Georges. Allocution prononcée le 4 août lors de la visite aux Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime du congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences Congrès de Rouen, 1921.
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Petites habitations économiques et ouvrières. Le Trait. Paris : Ch. Massin et Cie, [192?]
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ASSOCIATION NORMANDE. Visite du Trait. Excursion du 28 juillet 1927. In Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1928.
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SOCIÉTÉ D'HABITATION A BON MARCHE DE LA SEINE-MARITIME. Note sur les sociétés créées par la Maison Worms au Trait, 13 décembre, 1933.
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LEY, Francis. Note de synthèse des renseignements collectés en vue de la rédaction d’un Historique des Chantiers maritimes du Trait devenus les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime (1916-1966), 10 avril 1978.
Bibliographie
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MAJOU, Georges. Allocution lors de la visite du Trait le 15 octobre 1922. In revue Alliance de l’hygiène sociale, actes du congrès de Rouen, 13 au 16 octobre 1922.
pp. 227-231 -
NITOT, Henri. Les cités-jardins, suivi d’une monographie de la cité-jardin du Trait (Seine-Inférieure). Paris : Presses universitaires de France, 1924, 180 p.
-
GOUBE, Jacqueline. Le Trait, village en 1916, ville en 1926. Actes du 100e congrès des sociétés savantes, Paris, 1975. Paris, 1977.
pp. 89-100 -
BONMARTEL, Paul. Le Trait, cité nouvelle (1917–1944). Éditions Bertout, 1995.
-
BONMARTEL, Paul. Les pionniers traitons : La cité-jardin 1916–1936, Dieppe, 2006.
-
REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.
p. 232, 233 -
BONMARTEL, Paul. Mémoires du Trait. 2015.
Périodiques
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COMITE D’UTILITE PUBLIQUE. Séance du 12 mars 1919 et séance extraordinaire du 14 mars 1919. In Bulletin de la Société industrielle de Rouen, 1919, p. 115, 126
-
BLONDIN, J. Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. In Revue générale d'électricité, n°12, tome X, 24 septembre 1921.
-
BENOIT-LEVY, Georges. Visite du Trait. In L'Hygiène sociale – revue bimensuelle, 26 avril 1931
-
ROUENET, Jules. La cité-jardin du Trait. In Les Travaux nord-africains, 12 septembre 1931.
-
RIDEAU, Émile. Problèmes de la Seine Maritime. Ombres et lumières. In: Études Normandes, livraison 12, n°40, 3e trimestre 1954.
p. 923-924
Lien web
- CAUE76. Le Trait, habitat ouvrier de la cité-jardin. Cahier de recommandations architecturales et paysagères. (publié en ligne le 11 avril 2019)
- LEBAILLY, Christian, BIDEAUX, Mathieu. 50 ans de construction navale en bord de Seine - les ACSM et leur cité-jardin (1917-1972). (publié en ligne, le 15 janvier 2021).
Annexes
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MAJOU, Gustave. Lettre adressée à Messieurs Worms & Cie sur les travaux de construction des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, 1er mars 1920 (Archives privées Worms & Cie).
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MAJOUX, Georges. Extrait de allocution prononcée le 4 août lors de la visite aux Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime du congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences Congrès de Rouen, 1921 (Archives privées Worms & Cie).
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BLONDIN, J. Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. In Revue générale d'électricité, n°12, tome X, 24 septembre 1921.
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MAJOU, Georges. Allocution lors de la visite du Trait le 15 octobre 1922. In revue Alliance de l’hygiène sociale, actes du congrès de Rouen, 13 au 16 octobre 1922, pp. 227-231
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ASSOCIATION NORMANDE. Extrait de la visite du Trait. Excursion du 28 juillet 1927. In Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1928.
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MAJOU, Gustave. Description et évaluation approximative du bâtiment de cinéma construit par l'entreprise Morineau, 14 janvier 1929 (Archives Worms et Cie)
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WORMS, Hypolite. Extrait du discours du lancement du Charles Sciaffino, prononcé le 16 mars 1930 (Archives privées Worms & Cie).
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BENOIT-LEVY, Georges. Visite du Trait. In L'Hygiène sociale – revue bimensuelle, 26 avril 1931.
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ROUENET, Jules. Lettre sur la cité-jardin du Trait - Les solutions heureuse de l’urbanisme "L’air, la terre, l'eau, la lumière". In Les Travaux nord-africains, 12 septembre 1931.
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Note sur les Ateliers & Chantiers de la Seine-Maritime, 28 octobre 1933 (Arcives Worms et Cie)
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SOCIETE D'HABITATION A BON MARCHE DE LA SEINE-MARITIME. Note sur les sociétés créées par la Maison Worms au Trait, 13 décembre, 1933.
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LEY, Francis. Extrait de la note de synthèse des renseignements collectés en vue de la rédaction d’un Historique des Chantiers maritimes du Trait devenus les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime (1916-1966), 10 avril 1978 (Archives privées Worms & Cie).
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.
Chercheuse associée au Parc naturel des Boucles de la Seine Normande depuis 2014, en charge de l'inventaire du patrimoine bâti et des éléments de paysage associés.
Parties constituantes
- villa de l'ingénieur naval Alexandre Vince, actuellement conservatoire de musique et de danse du Val de Seine
- lotissement du Parc des Roses
- lotissement du Petit Nantes
- lotissement de la Neuville
- lotissement Saint-Éloi
- centre administratif dit cité communale Pierre Abbat
- lotissement de la Neuville, dit cité de la Neuville
- lotissement dit le village polonais
- programme de logements loi Loucheur et gendarmerie
- lotissement du rond-point Colbert
- villa du docteur, actuellement résidence du Parc
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.