Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.
- inventaire topographique, Le Havre agglomération
- patrimoine industriel, patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine
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Couchaux DenisCouchaux Denis
Photographe à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, de 1975 à 2021.
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Le Havre agglomération
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Hydrographies
la Seine
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Commune
Le Havre
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Lieu-dit
Le Port du Havre,
Bassin Théophile Ducrocq,
Bassin René Coty
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Adresse
1 route du Môle Central
,
avenue Christophe Colomb
,
rue Cuvier
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Cadastre
1983
NK
2
;
2018
NK
47-48, 93-94
Plan cadastral en ligne.
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Dénominationscentrale thermique
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Précision dénominationcentrale à charbon
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Appellationscentrale thermique EDF
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Parties constituantes non étudiéesatelier de fabrication, cheminée d'usine, aire de stockage du combustible, poste de chargement, quai, chaufferie, salle des machines, voie ferrée, voie navigable
En décembre 1963, EDF ouvre au Havre le chantier d'une importante centrale thermique qui s'achèvera en 1983 avec la mise en service du dernier groupe turboalternateur. La création d'une centrale thermique dans un contexte de production nationale s'appuyant sur l'hydraulique mais surtout sur le développement du nucléaire civil peut sembler incohérent. Mais la mission assignée à la nouvelle usine justifie ce choix : par sa capacité à faire varier sa production en quelques heures, la centrale du Havre va assurer un rôle d'ajustement rapide dans la production nationale d'électricité et garantir ainsi la régulation du réseau national, notamment lors des périodes de forte consommation.
L'usine est construite au bord du bassin Théophile Ducrocq sur un terrain de 33 ha entièrement conquis sur l'eau nécessitant le coulage de pieux en béton armé de 25 mètres de profondeur.
Sur les six groupes turboalternateurs initialement prévus, quatre seulement sont installés : en 1968 (unité 1 : 250 MW charbon), 1969 (unité 2 : 600 MW charbon), 1970-73 (unité 3 : 600 MW fioul), 1970-83 (unité 4 : 600 MW charbon). La centrale du Havre dispose donc, avec ces 4 unités, d'une puissance totale installée de 1450 MW, soit l'équivalent d'une grosse tranche nucléaire. Elle utilise pour principal combustible du charbon importé d'Afrique du Sud, d'Australie, du Canada, de Colombie, de Pologne, des Etats-Unis qui est brûlé dans d'immenses chaudières dont la plus importante mesure plus de 100 m de hauteur et pèse plusieurs milliers de tonnes. La vapeur produite fait tourner un énorme turbo-alternateur. Le refroidissement des condenseurs et de l'ensemble turbine-alternateur est assuré par l'eau (de mer) du bassin Théophile Ducrocq et rejeté dans l'estuaire par des conduites passant sous le bassin. Ces installations utilisent chaque année 630 millions de m3 d'eau de mer, restitués intégralement sans pollution.
Depuis sa mise en service en 1968, la centrale du Havre a fourni 170 milliards de kWh. En 2008, lors de l'enquête d’inventaire, trois seulement sont encore utilisés : le premier groupe (250 mW), le deuxième et le quatrième groupes (600 mW chacun), soit une puissance totale installée de 1450 MW. Le troisième groupe fonctionnant au fuel est définitivement arrêté. Le quatrième groupe, qui correspond à la tranche la plus moderne, assure 50% de la production du site. Sa production durant les années 2000 est de l'ordre de 3,35 milliards de kWh par an, ce qui représente environ 1% de la production totale d'EDF.
La centrale électrique du Havre constitue, avec celle de Cordemais implantée sur l'estuaire de la Loire, la plus importante unité française de production d'électricité à partir d'énergies fossiles en activité. Son fonctionnement est assuré par 335 agents auxquels s'ajoutent 300 salariés d'entreprises extérieures intervenant quotidiennement sur le site. Le charbon, utilisé comme combustible, est déchargé à quai au poste minéralier situé sur le bassin de marée Théophile Ducrocq, auprès de la centrale, puis acheminé par tapis transporteurs jusqu'au parc à charbon de l'usine où il est stocké à l'air libre. Ce dernier assure une réserve de près 350 000 t de combustible. L'alimentation des chaudières en combustible s'effectue à l'aide d'un convoyeur aérien qui dessert l'ensemble du parc sur 3 km de long. Le parc à charbon est divisé en trois aires de stockage, séparées par des engins qui déversent le combustible au rythme de 3 000 t/h. Avant d'être injecté dans les chaudières, le charbon, qui a été préalablement traité dans la station de criblage installée sur le parc, est réduit en fines particules dans un pulvérisateur. Les réservoirs installés au pied des cheminées sont destinés au stockage du fuel léger exclusivement utilisé pour l'allumage des générateurs.
Après le groupe 3 arrêté en 2006, les groupes 1 et 2 ont mis à l'arrêt leurs chaudières et turbines en 2013 et 2014. Après la décision prise en 2017 par le président de la République, Emmanuel Macron, de fermer les centrales à charbon en 2021, le groupe 4 cesse son activité le 31 mars 2021.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 4e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
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Dates
- 1963, daté par travaux historiques
- 1968, daté par travaux historiques
- 1969, daté par travaux historiques
- 1973, daté par travaux historiques
- 1983, daté par travaux historiques
La centrale du Havre est construite sur une épaisse dalle en béton coulée sur 400 pieux enfoncés à 30 m de profondeur. Quatre mètres au-dessus de cette dalle, les pieux sont reliés entre eux par une trame de béton armée qui constitue le plancher de l'usine. Sur ce socle sont édifiés les différentes unités qui composent l'usine et dont les plus importantes forment un ensemble de volumes géométriques en béton, très prégnant dans le paysage. Le bâtiment des turboalternateurs mesure à lui seul 420 m de long et 77 m de haut. A l'arrière s'élèvent les bâtiments des chaudières, dont le plus important dépasse 100 m de hauteur. Enfin, les deux cheminées qui culminent à 240 m, avec un diamètre de 25 m la base et de 15 m au sommet, constituent le plus haut point de l'estuaire. Leur hauteur a été fixée pour optimiser la dispersion des rejets dans l'atmosphère, conformément aux normes en vigueur au moment de la construction du site. Pour répondre aux nouvelles exigences environnementales, la cheminée affectée au groupe turboalternateur le plus utilisé est équipée, depuis 1999, d'un système de désulfuration des fumées, complété récemment par l'installation d'un pot catalytique géant . Ces aménagements permettent une diminution de plus de 80 % des rejets de dioxydes de soufre et d'azote.
Pour assurer son approvisionnement, la centrale reçoit chaque année, au poste minéralier situé sur le bassin de marée Théophile Ducrocq, une dizaine de minéraliers de 70 000 à 150 000 t. Ce poste, mis en service en 1960 pour approvisionner l'industrie sidérurgique normande, a aujourd'hui pour principal client la centrale thermique. Il est désormais accessible aux navires de 300 m de longueur et de 180 000 t. Le combustible déchargé à quai est acheminé par tapis transporteurs jusqu'au parc à charbon de l'usine où il est stocké à l'air libre. Ce dernier assure une réserve de 350 000 t de combustible. L'alimentation des chaudières s'effectue à l'aide d'un convoyeur aérien qui dessert l'ensemble du parc sur 3 km de long. Avant d'être injecté dans les chaudières, le charbon, qui a été préalablement traité dans la station de criblage installée sur le parc, est réduit en fines particules dans un pulvérisateur. L'accès à la mer ne constitue pas seulement un atout pour l'approvisionnement en combustible. Il offre à la centrale le volume d'eau nécessaire au refroidissement de ses installations. Ainsi, chaque année 700 millions de m3 d'eau sont directement puisés dans le bassin Théophile Ducrocq au moyen d'une station de pompage puis rejetés au large sans altération, hormis quelques degrés supplémentaires, par des conduites passant sous le bassin.
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Murs
- béton béton armé
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Toitsbéton en couverture
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Couvrements
- charpente en béton armé apparente
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Couvertures
- terrasse
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Énergies
- énergie thermique
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État de conservationétablissement industriel désaffecté
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Statut de la propriétépropriété d'un établissement public de l'Etat
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Intérêt de l'œuvreà signaler
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Grand Port Maritime du Havre
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Grand Port Maritime du Havre
- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Grand Port Maritime du Havre
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- (c) EDF
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- (c) Région Normandie - Inventaire général
- (c) Région Normandie - Inventaire général
Bibliographie
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REAL, Emmanuelle. Le paysage industriel de la Basse-Seine. Rouen : Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, Service régional de l'inventaire du patrimoine culturel de Haute-Normandie, coll. Images du patrimoine 249, 2008, 263 p.
p. 70-75
Périodiques
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Le Havre libre, 14 aout 1965 : Près du bassin Théophile Ducrocq, l'EDF fait construire une gigantesque centrale thermique.
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JOLY, Pierre, LERAY, Philippe. Au Havre : la plus grande centrale thermique de France. In Présence Normande, 1965, n°10, p. 22-25
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La plus importante centrale thermique de France est construite au Havre. In Le Havre libre, 18 janvier 1967
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HEBERT, Nicole. La plus grande centrale thermique d'Europe : au Havre, la centrale thermique géante a commencé à fournir du courant. In Présence Normande, 19e année, 1968, n° 7, p. 23-27.
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HEBERT, Nicole. La plus grande centrale thermique d’Europe. In : Présence Normande, 1968, n°7, pp. 23-27
Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.
Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.
Chercheuse au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1972 à 1978. Cheffe du Service Régional de l'Inventaire de Basse-Normandie et chercheur de 1978 à 1988. Chercheur au Service Régional de l'Inventaire de Haute-Normandie de 1988 à 2005, puis chef du dit Service et chercheur de 2005 à 2015. Spécialités : patrimoine rural, patrimoine urbain, patrimoine de la villégiature. Etude fondamentale de l'agglomération du Havre. Publications : Claire Etienne-Steiner.