En 1579, Étienne Le Coq, homme d'armes du Sieur de la Mailleraye, est propriétaire de d'un fief dont le droit de colombier est mentionné en 1401, 1579, 1652 et 1771. En 1601, date de la mort d'Etienne Le Coq, Guillaume Levavasseur, seigneur de Ronfrebosc, tient, "à cause de sa femme, fille d'Eloi Perdrix, bourgeois de Rouen, receveur de la Baronnie, un colombier, six maisons, etc"... (Caresme, Clément, Bibl.). son fils, Gabriel Levavasseur vend le fief à la famille de Gérard. Jean-Baptiste-Antoine de Guérin en héritera, par son père, au milieu du 18e siècle.
Le 7 novembre 1771 la ferme est vendue par ce seigneur à un marchand de Routot (Caresme, Bibl.). La physionomie actuelle de la ferme correspond relativement bien à la description faite d'une masure située dans ce secteur, lors d'une vente en 1771 (annexe). Les bâtiments, murs et haies sont déclarés en très mauvais état par le vendeur. Des travaux sont donc entrepris à la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle sur les bâtiments et la maison de maître.
Au début du 19e siècle, plusieurs cours plantées cohabitent étroitement dans le secteur des hameaux dits de la Croix Coq et du Viquesnel. L'abbé Clément évoque "la ferme Toutain ou Viquesnel et le "triège" de la Croix Coq dont la masure édifiée d'une maison de maître et d'un colombier à pied". Le hameau de la Croix Coq disparaît au 20e siècle, les bâtiments agricoles étant arasés et les terres remises en labour.
La ferme étudiée dans la présente notice est connue sous le nom de "ferme de la Croix Coq", bien qu'étant située sur le hameau du Viquesnel. La présence ancienne de la croix de chemin, dite croix Coq (16e siècle), autrefois érigée à l'ouest de la propriété, sur l'ancien chemin de la Haye-de-Routot, éclaire cette appellation. Juste au sud, de cette vavassorie, le Viquesnel tient son nom de la famille d'un bourgeois de Rouen, possédant des terres à Routot au 18e siècle.
La date 1655 est visible sur l'une des pierres d'angle du pressoir. Elle est cohérente avec la structure du bâtiment. Dans la maison de maître, les lambris du salon sont posés en 1827 par un charpentier de Caudebec (signature et date vues anciennement sur une plinthe).
En 1827, la ferme est propriété de Louis Sébire, demeurant à Routot. Elle est vendue à Etienne Godard résidant à Ablon en 1848-1850 et appartient à Constant Étienne Lemercier, de Routot, en 1885.
Conservateur, chercheur, service de l'Inventaire du Patrimoine Haute-Normandie 1980-1990.