Dossier d’œuvre architecture IA50001622 | Réalisé par ;
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
tribunal de grande instance
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse 15 rue des Tribunaux
  • Cadastre 2008 AV 96, 97, 98
  • Dénominations
    tribunal
  • Précision dénomination
    tribunal de grande instance

Désigné comme chef-lieu de district par la Révolution française, la ville de Cherbourg est dotée pour la première fois d’un tribunal en 1790. Supprimé par le Directoire, ce dernier est rétabli par le décret napoléonien du 6 juin 1811 qui prévoit notamment la construction, en un lieu encore indéterminé, d’un bâtiment spécialement affecté à cet usage. En attendant la création du nouvel édifice, le tribunal d’instance, entré en fonction officiellement le 1er janvier 1812, siège dans une des allées de l’hôtel de ville puis, quelques années plus tard, dans une maison particulière du centre ville dont la localisation est aujourd’hui difficile à établir.

Ce n’est finalement que sous la monarchie de Juillet, sous la pression de l’opinion publique et des juges, que le conseil municipal et le département se décident à entreprendre conjointement la construction d’un véritable tribunal. La conduite du projet est alors confiée à l’architecte de la ville Louis-Pierre Le Sauvage, auteur à Cherbourg de nombreuses réalisations (prison, Halle au blé, clocher de l’église de la Trinité). Adoptés officiellement par le conseil municipal le 14 janvier 1834, les plans de l’architecte prévoient l’édification, au nord de la prison, d’un ensemble comprenant du côté de la rue des Tribunaux un corps de bâtiment rectangulaire, destiné à accueillir la salle des pas perdus et les bureaux des juges, et du côté de la prison une aile de dimension plus modeste réservée à la salle d’audience. Cette dernière doit être entourée par deux petites cours fermées par deux portails dont seul celui de l’ouest subsiste aujourd’hui. Financée par la Ville et le Département, la construction de l’édifice commence en 1835 suite à une adjudication passée le 14 août. Les travaux sont terminés au début de l’année 1840. La première audience a lieu le 6 avril. Les grilles des cours ne sont installées qu’en 1842.

Demeuré à peu près intact jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment a subi de nombreuses transformations depuis les années 1950. La façade sur la rue des Tribunaux, ex-rue Corne-de-Cerf, a été entièrement ravalée. Une aile a été ajoutée à l’est, provoquant la disparition de l’ancien portail qui donnait sur la rue Collart. En 2005, les intérieurs ont été entièrement refaits et remis aux normes. Ces améliorations ont fait disparaître les motifs décoratifs de la plupart des plafonds. Cette même année, une rampe pour handicapés a été installée en bordure de la façade principale, provoquant la disparition de l’escalier en granite.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1835, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Sauvage Louis-Pierre
      Le Sauvage Louis-Pierre

      Né à Coutances en 1775, mort à Cherbourg le 9 juin 1878. Les sources documentaires le désignent professeur de dessin en 1811, « dessinateur géographe » en 1813. Architecte de la ville de Cherbourg de 1813 à 1851, il est notamment l’auteur de la halle aux grains (1827-1833), du premier musée Thomas-Henry (1836), de l’extension du collège (1843) et du portail de la tour carrée de l’église de la Trinité. Il intervient sans doute sur l’église Notre-Dame du Vœu. Il est également l’auteur de la mairie de Saint-Pierre (Manche).

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      architecte de la ville attribution par source
    • Auteur : peintre attribution par source

Délimité au nord par la rue des Tribunaux, à l’ouest par la rue de l’Ancien Quai et à l’est par la rue Collart, le tribunal de grande instance est un édifice de plan initialement en T dont la partie méridionale communique directement avec la prison. Sur la rue des Tribunaux, la façade principale compte deux niveaux. Elle comprend un avant-corps, éclairé par deux rangées de baies cintrées, et deux pavillons latéraux, aux fenêtres rectangulaires. Elle abrite au rez-de-chaussée un grand vestibule, ou salle des pas perdus, qui donne accès aux bureaux, situés à l’étage, et à la salle d'audience au sud. Cette dernière demeure aujourd’hui le seul élément intérieur qui ait à peu près échappé aux dernières transformations. Il s’agit d’une salle de forme rectangulaire éclairée sur les longs côtés par trois baies rectangulaires et occupée, sur l’un des petits côtés, par une abside couverte d’une voûte en cul de four.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • calcaire pierre de taille
    • schiste moellon enduit
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • cul-de-four
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à deux pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • ornement géométrique
    • symbole de la justice
  • Précision représentations

    Dans la salle d'audience, les caissons de la voûte en cul-de-four sont ornés de motifs décoratifs symbolisant la Justice. On y reconnaît, au niveau des deux premières rangées, les tables de la Loi, l'épée et la main de justice, la balance encadrée par une couronne de lauriers. La troisième rangée de la voûte est ornée de noms de magistrats célèbres parmi lesquels (de gauche à droite) : Michel de l'Hôpital (1505-1573), Charles-Louis Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), Pierre Séguier (1588-1672), le nom de la famille Lamoignon (qui compta aux XVIIe et XVIIIe siècles de nombreux magistrats), Henri-François Daguesseau (1668-1772), Philippe-Antoine Merlin, dit Merlin de Douai (1754-1838) et Robert-Joseph Pothier (1699-1772). Les deux dernières rangées sont décorées de motifs floraux. Le plafond de la salle est entouré par une corniche à modillons. Au centre, une peinture de forme circulaire réalisée par Alexandre Luchet représente l'allégorie de la Justice. Celle-ci est entourée par les symboles traditionnels de l'institution : balance et tables de la Loi. Ces motifs alternent avec des compositions réunissant l'épée et la main de justice.

  • Statut de la propriété
    propriété du département
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Le tribunal d'’instance est un des bâtiments officiels, construit au XIXe siècle, les plus emblématiques de la ville à l'’instar de l'’hôtel de ville (IA50001342), commencé en 1793, et de la prison construite en 1824 (IA50001621).

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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