Dossier d’œuvre architecture IA61001124 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
maison de maître et ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Réveillon
  • Lieu-dit la Beaudronnière
  • Cadastre 1830 F 68 à 78 ; 1987 ZM 46
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    remise, grange, étable, écurie, fournil, mur de clôture, portail, puits

Attesté dès le Moyen Age, le lieu-dit appartient à cette époque à la famille de Baudre qui lui donne son nom par la suite. A la fin du 12e siècle, les fiefs et terres de la Beaudronnière (ou Baudronnière) et de la Touche (au sud du précédent lieu-dit) sont vendus au seigneur de Prulay, un des grands vassaux du comte du Perche. En 1236, Gervais, seigneur de Prulay, les cède aux religieux de l'abbaye de la Trappe (qu'ils lui abandonnent par la suite à bail fieffé). Les métairies de la Beaudronnière et de la Touche passent ensuite entre les mains de la famille Hugot. Charles Bruslé-Desjouis, conseiller du roi et receveur des Tailles en l'élection de Mortagne, achète l'ensemble et décide, dans les années 1650, de reconstruire la métairie et de se faire construire une "belle demeure" à la Beaudronnière pour asseoir sa réussite sociale et financière. De cette époque subsistent la métairie noble dans un état de conservation exceptionnel (voir dossier individuel) et la maison de maître dans sa structure. La veuve de Charles, Charlotte du Boulot, en souvenir de son époux, fonde en 1670 une chapelle dédiée à saint Charles Borromée et à saint Jacques. Abandonnée par la suite, elle est reconstruite en 1732 à 300 pas de la maison de maître au nord-est. La famille Bruslé-Desjouis accroit le domaine en rachetant de petits héritages environnants sur Réveillon, Saint-Denis-sur-Huisne et Saint-Langis-lès-Mortagne. Dans la seconde moitié du 18e siècle, un mur de clôture est construit. Percé d'un portail, il englobe un jardin face à la maison et un parc arboré à l'arrière. A la Révolution, le domaine est vendu comme bien national en 1793. La métairie et la maison de maître sont alors divisées en deux propriétés. Deux dates, 1802 et 1826, portées sur les souches de cheminées attestent de remaniements : transformation d'ouvertures ou percements de nouvelles baies. L'examen des matrices cadastrales montre la "construction d'une maison", probablement au nord de la maison de maître, en 1839 pour Jacques-Nicolas Blondel, ancien commandant de la garde nationale de Mortagne-au-Perche, et la construction d'un fournil, second bâtiment en retour d'équerre au sud, en 1878 pour Léonard Mary. De cette époque semblent dater également la remise, l'étable et la grange construites en alignement du fournil. En 1923, les époux Brecq, récemment propriétaires de la maison, vendent à un marchand de biens "tous les matériaux de démolition pouvant provenir de la réserve de maître située commune de Réveillon (...)". Cette partie démolie de la maison semble être celle qui apparaît au nord de la maison en plan sur le cadastre de 1830 et qui abritait un escalier en vis. La maison passe ensuit par héritage aux époux Gaudré qui la restaurent au cours du quatrième quart du 20e siècle.

Le domaine de la Beaudronnière comprenait une maison de maître, une ferme et ses dépendances, une chapelle (détruite), un puits, un colombier (détruit), un logement de jardinier (détruit), une cour, un jardin, le tout entouré d'un mur d'enceinte et accessible par un portail, la métairie située directement à l'ouest (voire dossier individuel) et de nombreuses fermes environnantes. Deux bâtiments perpendiculaires abritent la maison de maître, la ferme et ses dépendances. Le bâtiment principal comprend plusieurs corps de bâtiments alignés. Il s'élève sur un étage carré et sa façade principale est orientée à l'ouest. Du nord au sud, il se compose de trois corps à usage strict d'habitation (la maison de maître : salons, salles, chambres) séparés de la ferme par un corps de passage servant de remise à calèches, du logis de la ferme et d'une écurie. Parmi les trois corps de bâtiments de la maison de maître, le corps central sert d'entrée principale. Il s'élève sur trois niveaux : un étage de soubassement servant de cave voûtée, un rez-de-chaussée surélevé (vestibule et salon) et un étage carré (chambre). Côté ouest, sa porte de style Renaissance, accessible par un emmarchement à cinq degrés, est encadrée de pilastres portant un fronton cintré. Les ouvertures - dont plusieurs, obstruées, attestent de nombreux remaniements - sont quadrangulaires. Deux portes charretières en plein cintre forment le corps de passage. La façade principale du bâtiment secondaire s'ouvre sur la cour, au nord. D'ouest en est, il comprend un fournil, une remise, deux étables (à vaches et à veaux) séparée par un mur de refend et une grange. Les ouvertures sont quadrangulaires à l'exception des portes charretières de remise et de grange en plein cintre. A l'ouest de la cour, un petit bâtiment comprend un toit à porcs et un puits couvert. Les murs sont en moellons de calcaire couverts d'un enduit à pierre vue. Les encadrements des baies, les chaînages d'angle, les jambes harpées et les corniches moulurées sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs pans (bâtiment secondaire et partie nord du bâtiment principal), à longs pans brisés et à croupe brisée (partie sud du bâtiment principal) couverts en tuile plate.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés croupe brisée
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

L'histoire de ce domaine, assez bien connue, son importance et son influence sur un large secteur, et la conservation d'éléments bâtis ancien (surtout au niveau de la métairie) font du lieu-dit de la Beaudronnière un site patrimonial important à l'échelle cantonale.

Documents d'archives

  • AD Orne. 1 G 1079. Fondation de la chapelle de la Baudronnière et procès verbaux (1670-1758).

  • AD Orne. 3 P 2-348/1 à 3 P 2-348/6. Plans cadastraux de 1830.

  • AD Orne. 3 P 3-348/1 à 3 P 3-348/5. Matrices cadastrales.

Bibliographie

  • DESVAUX-MARTEVILLE, Elisabeth. Manoirs du Perche. Art de Basse-Normandie. n° 67, Caen, 1975, 44 p.

  • ROBINE, Pierre. Réveillon, bourg au coeur du Perche. Cahiers percherons. n°61, 1980.

  • YVARD, Éric. La Beaudronnière à Réveillon. Étude historique.

Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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