Dossier collectif IA61001112 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
les fermes de la commune de Réveillon
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Parc naturel régional du Perche
  • Adresse
    • Commune : Réveillon

Parmi les 92 fermes repérées, huit ont été sélectionnées pour l'étude.

Repères historiques

Les fermes sont construites entre le 16e siècle et la première moitié du 20e siècle. Si un seul édifice remonte au 16e siècle (le logis de la ferme de Livrie), neuf fermes semblent dater du 17e siècle, 38 du 18e siècle, 44 du 19e siècle et du début 20e siècle. L'importante période de construction et de reconstruction des fermes, à l'instar des maisons, est le 18e siècle. Au 19e siècle - et surtout dans la seconde moitié - plusieurs fermes se construisent, mais cette période est surtout celle des transformations du bâti préexistant : nouveaux percements, agrandissements d'ouvertures, constructions ou reconstructions de dépendances, rehaussements.

Plusieurs dates (chronogrammes ou mentions des matrices cadastrales) attestant de constructions ou de remaniements ont été relevées : 1655, 1745, 1767, 1802, 1828, 1831, 1836, 1856, 1857, 1864, 1865, 1866, 1870, 1876, 1868, 1883, 1902.

Au sein de ce territoire de plateau céréalier (anciennement bocager), l´habitat se trouve dispersé sur l´ensemble du territoire communal. La commune compte une cinquantaine de lieux-dits : le bourg, six hameaux (la Basse Pelleterie, les Etilleuls, les Feugerets, la Grande Maison, la Maricottière et la Perrotière) et une quarantaine de fermes isolées, petits hameaux et moulins.

Ferme de type 'bloc à terre' aux Feugerets (repérée).Ferme de type 'bloc à terre' aux Feugerets (repérée).

Description

Structure et composition d´ensemble

Parmi les 92 fermes repérées, toutes possèdent un logis attenant aux dépendances agricoles. 43 (soit un peu moins de la moitié) sont de type "bloc à terre" simple : un bâtiment rectangulaire abritant sous un même toit le logis et les dépendances. C'est le cas notamment à la Bretonnière (sélectionnée) ou à la Perrotière. Mais la plupart possède plusieurs bâtiments.

Ferme de type 'bloc à terre' à la Bretonnière (sélectionnée).Ferme de type 'bloc à terre' à la Bretonnière (sélectionnée).

19 fermes adoptent un plan en "L", une disposition assez courante dans le secteur. La plupart du temps, le bâtiment principal abrite - sous un même toit ou dans des corps de bâtiments juxtaposés aux volumes différents - le logis, le cellier, l'écurie, l'étable, le toit à porcs. Organisé perpendiculairement au premier, le second bâtiment sert de remise (ou grange). Cette répartition s'observe notamment au bourg (au 4, rue de la Grande Maison), à la Beaudronnière (ferme attenante à la maison de maître) et à la Haute Pelleterie.

Ferme de plan en 'L' au bourg (sélectionnée).Ferme de plan en 'L' au bourg (sélectionnée).

13 fermes possèdent deux bâtiments en vis-à-vis : c'est le cas au Bignon, aux Feugerets, à la Maricottière. Pour finir, 15 fermes adoptent un plan plus complexe comprenant trois à six bâtiments. Ils sont organisés autour d'une cour ouverte formant parfois un "U" (le Grand Bois Balai). Ces fermes évoluent dans le temps suivant les besoins de l'exploitation agricole.

Un cas particulier se situe à la Beaudronnière. Cette métairie noble, entièrement construite au 17e siècle, comprend cinq corps de bâtiments organisés en "U". Outre la recherche de symétrie et le style Renaissance de la construction, elle possède des dimensions très importantes pour l'époque et le secteur (80 mètres de long pour 25 mètres de large).

Ferme (ancienne métairie noble) de plan particulier en 'U' à 5 corps de bâtiments à la Beaudronnière (sélectionnée).Ferme (ancienne métairie noble) de plan particulier en 'U' à 5 corps de bâtiments à la Beaudronnière (sélectionnée).

D'autres fermes, résultant souvent d'accroissement de leur activité au 19e siècle et au début du 20e siècle parfois en lien avec l'élevage de chevaux percherons, sont de très grandes dimensions (les Grandes Héberges, Livrie, la Maricottière).

Les logis des fermes sont majoritairement en rez-de-chaussée (74 spécimens) surmontés ou non d'un comble à surcroît (pour 23 d'entre eux). 18 logis disposent d'un étage carré parmi lesquels sept présentent une façade rythmée par trois ou quatre travées (au bourg, aux Feugerets, à la Grande Maison).

Matériaux et mises en œuvre

Le calcaire d´extraction locale est largement employé dans les constructions. Il est mis en œuvre dans les maçonneries sous forme de moellons et de moellons équarris (notamment à la Vallée). Les encadrements des baies, les chaînages d´angle, les corniches et les jambes harpées sont en pierre de taille de calcaire. Beaucoup plus minoritaire, le grès, dit "le roussard", apparaît parfois dans les jambages des encadrements d´ouvertures comme au Grand Bois Balai. La brique, dont l´utilisation se cantonne aux encadrements des baies, en général, des parties agricoles n´apparaît que tardivement (à partir de 1850) et concerne assez peu de constructions rurales (la Joualinière, les Petites Héberges, la Pertuisière). Les murs sont couverts d´un enduit plein ou à pierre vue.

Couvertures

Les toits des maisons et des fermes sont en général à longs pans et à croupe (plus rarement comme au bourg, à la Beaudronnière, aux Etilleuls). Témoins d'une architecture ancienne, plusieurs pignons découverts (à rampant sculptés) subsistent sur plusieurs maison et fermes (le Grand Bois Balai, Livrie). Victimes de remaniements tardifs, la plupart des pignons sont couverts. Les couvertures sont majoritairement en tuile plate. L´ardoise apparaît à partir de 1850 au bourg essentiellement et sur une seule ferme (en dehors du bourg), au Petit Blérais.

Conclusion

L´architecture rurale de Réveillon a connu de nombreux remaniements au cours des siècles suite à l´évolution des manières de vivre. La prédominance de fermes de dimensions assez importantes reflète une activité agricole prospère dans ce secteur. Cette activité connaît son apogée entre le milieu du 19e siècle et le premier quart du 20e siècle comme le montre la vague importante de reconstructions, de remaniements et d´accroissements des dépendances agricoles.

La Basse Pelleterie, la Beaudronnière, la Bretonnière, le Grand Bois Balais, la Haute Pelleterie et le bourg conservent des réalisations marquantes de l´architecture rurale de la commune.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 92
    • étudiées 8

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 2-348/1 à 3 P 2-348/6. Plans cadastraux de 1830.

  • AD Orne. 3 P 5-348/4. Section C du cadastre de 1830.

Bibliographie

  • FISCHER, Roger. Les maisons paysannes du Perche. Paris : Eyrolles, Maisons paysannes de France, 1994.

Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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