Dossier d’œuvre architecture IA14001005 | Réalisé par
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l'arrondissement de Caen
laiterie et fromagerie industrielles, puis usine de préparation de produits textiles : usine de teillage de lin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Calvados - Tilly-sur-Seulles
  • Commune Sainte-Croix-Grand-Tonne
  • Adresse 12 rue du Château
  • Cadastre 2014 ZD 22  ; 2014 ZH 18
  • Dénominations
    laiterie industrielle, fromagerie industrielle, usine de préparation de produits textiles
  • Précision dénomination
    usine de teillage de lin
  • Appellations
    Société Normande des dérivés du lait de Sainte-Croix-Grand-Tonne, Société laitière de la Trappe de Bonne Espérance et de Sainte-Croix réunies, Laiterie-fromagerie de Sainte-Croix-Grand-Tonne, Etablissements Delfortrie Jérôme, Linière de Bosc Nouvel
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine, atelier de réparation, bureau, logement d'ouvriers, cantine

laiterie et fromagerie industrielles Société normande des dérivés du lait de Sainte-Croix-Grand-Tonne, puis Société laitière de la Trappe de Bonne Espérance et de Sainte-Croix réunies, puis Laiterie-fromagerie de Sainte-Croix-Grand-Tonne, puis usine de préparations de produits textiles : usine de teillage de lin Etablissements Delfortrie, puis Linière de Bosc Nouvel

La Société normande des dérivés du lait (société en nom collectif) installe en mai 1910 une laiterie à Sainte-Croix-Grand-Tonne sur des terrains appartenant à Gabrielle Brion, épouse de l'un des fondateurs, l'industriel Ector Passéga. Fromage, beurre, caséine, poudre et sucre de lait sont notamment vendus sous la marque "Prima". Suite à la dissolution de la société le 14 janvier 1913, l'exploitation est reprise jusqu'en septembre de la même année par la Société des dérivés du lait de Sainte-Croix, formée par Passéga. A la fin de l'année 1913, ce dernier s'associe à la Société agricole de la Double, implantée à Echourgnac (Dordogne) pour constituer la "Société laitière de la Trappe de Notre-Dame de Bonne Espérance et de Sainte-Croix réunies". La fabrication de fromages de Port-Salut est alors introduite sur les chaînes normandes. Libéré de ce partenariat, Passéga constitue en janvier 1918 la "Laiterie-Fromagerie de Sainte-Croix-Grand-Tonne". L'établissement, qui transformait quotidiennement avant la Première Guerre mondiale 12 000 litres de lait vendus en France et en Angleterre, n'en traite plus que 5 000 litres, destinés au marché intérieur en 1918. La production est alors réalisée au moyen d'écrémeuses de marque danoise, de pasteurisateurs suédois, de presses à fromages et de cuves à caséine françaises, ou encore d'installations frigorifiques anglaises, actionnés par une machine à vapeur française de 50 CV. Durant la période de mobilisation, le personnel passe de 36 ouvriers à une vingtaine, dont une partie est logée sur place. La laiterie cesse son activité vers 1931.

Les bâtiments sont acquis en 1943 par Jérôme Delfortrie, teilleur de lin à Bretteville-l'Orgueilleuse (Calvados). Mis en service sept ans plus tard, le teillage est équipé de cuves de rouissage vers 1952 (le rouissage en cuves est mis en oeuvre une dizaine d'années). En 1959, l'établissement est repris par les filles de Delfortrie, Marguerite et Simone, et leurs époux Bernard et Pierre Durel. Effectuée par 41 employés à partir d'un équipement d'arrachage et de transformation comprenant six arracheuses automotrices Depoortere (Belgique), trois teilleuses de même marque et une teilleuse à étoupes W. Charle (Belgique), la production est de 700 tonnes de filasses, de 280 tonnes d'étoupes et de 500 tonnes de graines en 1972, vendues en France et exportées vers la Belgique, l'Espagne, l'Italie et les pays de l'Est. Quatre ans plus tard, le matériel est modernisé. Jean Durel, fils de Pierre, reprend la direction de l'entreprise en 1989. En raison de la crise linière, le teillage ne compte plus en 1991 que 10 employés travaillant sur une seule ligne de teillage. De sa collaboration avec la Coopérative agricole linière du nord de Caen située à Villons-les-Buissons, naît deux ans plus tard le "Teillage Caen Nord" ; seuls la gestion du lin planté et un stockage sont maintenus sur place. En 1997, Durel se retire et l'établissement passe l'année suivante à la Linière de Bosc Nouvel (76, Le Bocasse), dirigée par la famille Depestele, avec un apport de 380 hectares de lin. A partir de 2009, le site n'est plus qu'un point de stockage. Le lin, d'abord transformé en Seine-Maritime, l'est désormais à Bourguébus, appartenant depuis 2005 au même groupe.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1910, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

Situés en contrebas de la route du Château, les bâtiments de l'usine, en moellons de calcaire et brique, couvrent plus de 15 000 m2. Les ateliers de fabrication et les entrepôts industriels sont couverts de toits à longs pans, dont un avec lanterneau. Les ateliers de réparation, en brique, sont couverts de toits à longs pans à demi-croupe. Longeant la route, le bâtiment des bureaux, en moellons de calcaire couvert d'un toit en terrasse, est prolongé d'un bâtiment en béton. Une cheminée en brique est en place, ainsi que plusieurs cuves de rouissage construites pour le teillage de lin. Sur la parcelle ZH 18, le bâtiment de la cantine, construit dans les années 1960 et destiné également au logement des ouvriers saisonniers, est à l'abandon.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • brique pan de bois
    • brique pan de fer
    • béton
  • Toits
    ciment amiante en couverture, ardoise, tôle ondulée
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans lanterneau
    • toit à longs pans demi-croupe
    • terrasse
    • appentis
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AN Paris. Fonds de la légion d’honneur. LH/2062/64. Notice L2062064. Dossier d’Hector Angèle Passéga.

  • AD Calvados. 3P 6288. Sainte-Croix-Grand-Tonne. Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1934.

    Cases 64, 77, 84.
  • AD Calvados. R 1860. Enquête sur la coopération industrielle à la défense nationale dans le Calvados ; établissements travaillant exclusivement pour la Défense. 1915.

    Enquête sur la coopération industrielle à la défense nationale dans le Calvados. 1915.
  • AD Calvados. R 1866. Restaurants populaires, grippe, charbon, guerre. 1914-1918.

  • AD Calvados. S 1064. Etats statistiques des rivières non navigable, non flottable : Rivière de La Thue.

  • AD Calvados. 4U 26/183. Justice de Paix. Canton de Tilly-sur-Seulles. Actes de sociétés. 1887-1930.

Bibliographie

  • MINISTERE DE LA GUERRE, COMITE CONSULTATIF D'ACTION ECONOMIQUE DE LA 3e REGION, SOUS-COMITE DU CALVADOS ; SCHEIKEVITCH, Antoine. Enquête sur la situation des industries dans le département du Calvados. Premier volume. Caen : Henri Delesques, Imprimeur-Editeur, 1918. XXI-370 p.

    Région Basse-Normandie - Inventaire général du patrimoine culturel, Caen
    p. 163-164.
  • MORICEAU, Jean-Marc. Secrets de campagnes, figures et familles paysannes au XXe siècle. Paris : Perrin, 2014. 210 p.

  • Annuaire technique régional – Calvados. Saint-Brieuc : Imprimerie Moderne, 1972.

    B 345 - Etablissements Delfortrie Jérôme.

Périodiques

  • DROUET, Jean. Lin textile : une économie sur le fil. Ouest-France, 11 janvier 1991.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.