Dossier d’œuvre architecture IA14000998 | Réalisé par
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de l'arrondissement de Caen
four à chaux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Calvados - Caen-8
  • Commune Fleury-sur-Orne
  • Adresse route d' Harcourt
  • Cadastre 2014 AN 61

Ces deux batteries de fours à chaux sont liées à l'exploitation de la carrière souterraine appartenant à Edouard James, puis à la famille Fouquet, et ont permis la valorisation des déchets issus de la taille de pierre. La première batterie est construite vers 1895. Si son abandon est envisagé avant 1914, il ne semble effectif qu'entre les deux guerres. La seconde, édifiée vers 1912, fonctionnera jusqu'aux années 1950. Elle est composée de fours à cuisson continue Pergnani-Candlot à cheminée plongeante à tirage Prat, produisant chacun 25 tonnes par 24 heures.

L'alimentation des fours se fait, au début du 20e siècle, depuis la carrière souterraine au moyen d'un monte-charge. Une fois calcinée, la chaux est dirigée vers des ateliers pour être hydratée, concassée, broyée, éteinte en silos, tamisée et ensachée. Dans les années 1930, un auto-hydratateur système Anker est mis en place. L'usine produit plusieurs types de chaux servant à l'amendement des sols et à la construction : la chaux vive (grasse, demi-grasse et maigre), la chaux éteinte (maigre et blutée), ainsi que de la chaux lourde obtenue par addition de laitiers provenant des hauts-fourneaux de la Société métallurgique de Normandie. La chaux entre également dans le procédé de fabrication de briques silico-calcaires blanches, blondes ou rosées, baptisées "idéale", mis au point par Jean-Baptiste Fouquet avant la Première Guerre mondiale. Un mélange de chaux (14%) et de sable calcaire (86%) est malaxé, déposé dans des presses à brique, puis cuit à la vapeur à basse température dans des autoclaves avant d'être séché. La production, qui passe de 1 670 786 unités en 1920 à 3 404 084 en 1926, est commercialisée en Normandie mais aussi exportée jusqu'à Alger, Sumatra ou Bornéo.

A l'abandon depuis de nombreuses années, ces fours à chaux sont menacés. Appuyée sur un talus de déchets de calcaire, la batterie datant de la fin 19e siècle est la mieux conservée. Ses deux fours sont accessibles par des voûtes stéréotomiques en pierres appareillées.

Les fours de la seconde batterie, soufflés à leur base, comportent chacun quatre portes de défournement. Des ouvertures en plein-cintre situées sur le pourtour de la partie supérieure ont été comblées. Le monte-charge est encore visible, bien qu'en très mauvais état.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    four industriel

Les fours à chaux implantés autour de la ville de Caen sont relativement rares, en raison du manque de combustible. Seul témoignage de cette activité, ces fours entrent dans le cadre d'une production industrielle.

Documents d'archives

  • AD Calvados. 3P 4091. Fleury-sur-Orne (anciennement Allemagne). Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1881-1911.

    Case 93, 265.
  • AD Calvados. 3P 4092. Fleury-sur-Orne (anciennement Allemagne). Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1961.

    Case 56.
  • Collection particulière, Dutour. Documents publicitaires et photographies des Etablissements Jean-Baptiste Fouquet. 20e siècle.

Bibliographie

  • DUJARDIN, Laurent. Fours à chaux et à ciment en France. In Fours à chaux en Europe, documents présentés à l’occasion de l’exposition présentée au Musée de la Maffle du 4 juin au 30 septembre, fasc. 6, 1994. pp. 92-101.

  • EQUIPE SPELEOLOGIQUE D’HEROUVILLE ; COFTIER, Pierre, DUJARDIN, Laurent. La pierre d’Allemagne, les carrières souterraines de Fleury-sur-Orne (Calvados). Hérouville-Saint-Clair : ESH, 2001, 15 p.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
Dupont Stéphanie
Dupont Stéphanie

Chercheuse à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie, puis de Normandie, depuis 2010. Spécialité : patrimoine industriel, co-référente du Label "Patrimoine de la Reconstruction en Normandie".

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