Dossier d’œuvre architecture IA50001325 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
Fort-Royal, puis Fort-National et Fort-Impérial, actuellement Fort de l'île Pelée
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la Défense - Service historique de la Marine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse île Pelée
  • Cadastre 2008 BL 8
  • Dénominations
    fort
  • Appellations
    Royal, National, Impérial, de l'île Pelée
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    caserne, port

La décision d'établir un fort sur l'île Pelée est entérinée par l'ordonnance royale du 3 juillet 1779. La construction du gros-oeuvre s'achève autour de 1785, une année avant le voyage de Louis XVI qui, le 23 juin 1786, baptise le nouveau fort « Fort-Royal », et accorde à son concepteur, Pierre-Jean de Caux, officier du Génie, le cordon de l'ordre de Saint-Louis. L'ouvrage en forme de fer à cheval doit défendre l'entrée orientale de la rade de Cherbourg dont le bassin, suite à la décision royale d'établir la digue à près d'une lieue du rivage, s'étend jusqu'à la pointe de Querqueville. A l'instar du fort du Homet, conçu la même année pour défendre l'entrée occidentale de la rade, lorsque le projet de petite digue paraissait devoir s'imposer, le fort de l'île Pelée comprend un réduit principal avec cour intérieure, doté d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage voûté à l'épreuve des bombes et d'une terrasse pour le tir à barbette, le tout entouré par un fossé en eau et une enveloppe casematée. Il est alors doté de trois niveaux de feux et capable d'accueillir 80 pièces de canons tirant à boulet rouge. La concentration des feux sur plusieurs niveaux et la réduction des angles au profit d'un tracé circulaire, qui permet de mieux résister aux tirs des vaisseaux de guerre, sont directement influencés par le fort de l'Ile d'Aix, réalisé la même année par Marc-René de Montalembert, principal théoricien de la fortification dans le seconde moitié du XVIIIe siècle. Transformé en prison pendant la Révolution (les auteurs du complot de Gracchus Babeuf en 1796 y séjournent plusieurs années) et baptisé Fort-National puis Fort-Impérial de 1804 à 1814, l'ouvrage connaît des transformations radicales à la fin du XIXe siècle, suite à l'apparition de l'obus-torpille. Entre 1894 et 1902, sous la direction de l'officier du génie Juin de Baissé, son réduit est arasé tandis que la cour intérieure et la plupart des fossés sont recouverts par une chape de béton abritant des galeries, équipées d'une usine d'électricité et de voies de chemin de fer conçues pour faciliter l'acheminement des troupes et des munitions. La rampe d'accès de l'ancien port à l'est est encadrée par deux épis en maçonnerie destinés à améliorer l'accostage des bateaux et à servir de refuge aux navires porte-torpilles qui surveillent la passe orientale. L'édifice, occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, est désaffecté depuis la Libération.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1779, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Caux de Blacquetot Pierre-jean de
      Caux de Blacquetot Pierre-jean de

      Source :

      Site internet WikiManche consulté le 9 octobre 2017, URL : https://www.wikimanche.fr/Pierre-Jean_de_Caux.

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      ingénieur militaire attribution par source
    • Auteur :
      Fréret François-Armand
      Fréret François-Armand

      Sources :

      Site internet Wikimanche consulté le 10 octobre 2017, URL : https://www.wikimanche.fr/Fran%C3%A7ois-Armand_Fr%C3%A9ret.

      Joconde, portail des collections des musées de France, consulté le 25 octobre 2017, URL : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=AUTR&VALUE_98=FRERET%20Fran%E7ois%20Armand&DOM=All&REL_SPECIFIC=3.

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      sculpteur attribution par source
    • Auteur :
      Juin de Baissé Louis Marie Raymond
      Juin de Baissé Louis Marie Raymond

      Né le 22 février 1850 à Rochefort (Charente-Maritime). Décédé le 24 août 1930 à Dinan. Fils de Joseph Juin professeur au collège et de Azéline Mesnard. Incorporé au 3e régiment d'infanterie de marine le 6 septembre 1870 comme engagé volontaire pour 5 ans à la mairie de Rochefort. Arrivé au corps le 6 septembre 1870. 12 octobre 1870 : caporal. 1er janvier 1871 : sergent de 2e classe. 13 mai 1871 : passé au 9e régiment d'artillerie, arrivé 2e cannonnier. 23 octobre 1872 : élève de l’École polytechnique. 1er octobre 1874 : sous-lieutenant élève d'application de l'artillerie et du Génie. 1er octobre 1876 : lieutenant en 2d. 2 novembre 1874 : lieutenant en 1er. 30 avril 1889 : capitaine. 4 mai 1894 : chef de bataillon, ministère de la Guerre, Paris, puis du 15 octobre 1897 au 30 septembre 1902, État-major particulier chef du Génie à Cherbourg. 1er octobre 1902 : lieutenant-colonel, toujours à Cherbourg jusqu'au 17 novembre 1903 puis au 4e régiment du Génie de Grenoble, à l’État-major particulier du Génie à Belfort. 1er octobre 1906 : colonel, directeur du Génie. Promu officier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1910 en qualité de directeur du Génie à Belfort.

      Source :

      Site internet Archives nationales de France, base Léonore, consultée le 25 octobre 2017, URL : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=NOM&VALUE_1=JUIN%20DE%20BAISSE&NUMBER=1&GRP=0&REQ=%28%28JUIN%20DE%20BAISSE%29%20%3aNOM%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All.

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      ingénieur militaire attribution par source
    • Personnalité : commanditaire attribution par source

Placé à 975 mètres du musoir oriental de la digue et à 2000 mètres du rivage, le fort est implanté dans la partie sud-est de l'île Pélée, dont les côtes sont désormais reliées à la terre par la digue Collignon, érigée par l'ingénieur Minard en 1894. La rampe inclinée permettant aux vaisseaux d'accoster, les deux portails d'entrée, dont le premier donne accès à une avant-cour et le second à l'intérieur du fort, le rez-de-chaussée du réduit et l'enveloppe casematée, sont les seuls témoignages architecturaux qui subsistent de la construction bâtie, en schiste du Becquet et granite de Fermanville, à la fin du XVIIIe siècle.

La rampe d'accès est un ouvrage décrivant une courbe aboutissant à un quai maçonné. Le premier portail est encadré par deux piliers de forme quadrangulaire coiffés par un motif pyramidal. Le second, beaucoup plus monumental, adopte la forme d'un arc triomphal. Il comprend une porte de forme cintrée, encadrée par des pilastres à bossage continu en table, surmontée par un cartouche et un entablement fortement mouluré, réalisés par le sculpteur cherbourgeois François-Armand Fréret. L'enveloppe casematée qui ceinture le fort au sud, à l'ouest et au nord, est rythmée par une série de baies de forme semi-circulaire dont la plupart des ouvertures ont été bouchées depuis la désaffection du fort. La cour intérieure ainsi que les fossés qui séparaient autrefois le réduit de l'enveloppe casematée sont occupés par des galeries en béton armé, voûtées d'arêtes. Une série de petits abris bétonnés, édifiés par les Allemands pendant l'Occupation, recouvrent également la partie supérieure de la plateforme bétonnée.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • schiste moellon
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
    • en béton armé
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • cartouche
  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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