Dossier d’œuvre architecture IA27002453 | Réalisé par
Real Emmanuelle (Contributeur)
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du bassin hydrographique de l'Andelle
fonderie d'acier du Manoir
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin hydrographique de l'Andelle - Pont-de-l'Arche
  • Commune Pîtres
  • Lieu-dit Le Manoir
  • Adresse 12 rue des Ardennes
  • Cadastre 2018 OD 412
  • Précisions
  • Dénominations
    fonderie, aciérie
  • Précision dénomination
    fonderie d'acier
  • Appellations
    société anonyme des Hauts Forneaux, forges et aciéries de Pompey, fonderie du Manoir, Manoir Industries
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, entrepôt industriel, magasin industriel, bureau, four industriel, lotissement

La fonderie d’acier du Manoir est créée en 1917 à Pîtres, sur le hameau du Manoir, par la société des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Pompey qui fut fondée en 1872 par Auguste Dupond et Alphonse Fould, pour exploiter une usine sidérurgique dans le village de Pompey près de Nancy en remplacement des Forges d’Ars-sur-Moselle vendues en 1873 suite à l’annexion de la Moselle par l’Allemagne.

La présence de cette industrie en Normandie résulte des circonstances de la Première Guerre mondiale. En effet, face à l’avancée des troupes allemandes, la société nancéienne décide en 1916 un repli de son activité loin de la ligne de front et fait le choix de s'implanter sur la commune de Pîtres située à la confluence de l’Andelle et de la Seine, à proximité de Rouen et de Paris. Le site offre un ensemble de terrains non bâtis et de faible valeur agricole mais surtout bénéficie de connexions à des axes de circulation majeurs. Outre les atouts fluviaux et routiers, la présence de la ligne de chemin de fer Paris-Rouen-Le Havre, à laquelle la nouvelle usine est d'emblée raccordée par un embranchement particulier, a été déterminante. En effet, la production de matériel ferroviaire fixe et roulant est jusqu’en 1932, l'activité principale de la fonderie du Manoir. Elle est équipée pour cela de fours Martin et démarre avec un effectif de 255 ouvriers. En 1933, la crise économique impose une diversification de la production. L'usine s'oriente alors vers la construction d'engins de levage et la construction navale.

L'usine fonctionne sous le contrôle de l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et sa partie aciérie doit être entièrement rééquipée au sortir du conflit. Dès la fin de la guerre, elle reçoit plusieurs fours électriques à arc qui lui permettent de produire 300 tonnes d'alliages d'acier par mois. La fonderie du Manoir comprend alors un atelier de modelage travaillant à partir du bois, d'une aciérie équipée de fours électriques, d'une fonderie dédiées au moulage des pièces et d'un atelier d'usinage équipé de machines-outils diverses.

Au début des années 1950, le site connaît de lourdes transformations pour se lancer dans la fabrication de moules en acier inoxydable réfractaire et pour développer la production d'aciers spéciaux. Les travaux engagés s'élèvent à 480 MF. Les nouveaux bâtiments, de type "grande halle", occupent une surface de 13 500 m². Ils sont construits en charpente métallique et couverts en shed avec un bardage des façades en tôle ondulée. Suite à cette extension, l'effectif de l'usine passe à 510 personnes (385 hommes et 125 femmes).

Parallèlement un programme de 72 logements collectifs, destinés à l'accession à la propriété, est mis en œuvre. L'opération est portée par l'entreprise et par la société d'économie mixte des logements de l'Eure. La maîtrise d'oeuvre est confiée à l'architecte Guy Burban. Deux nouveaux programmes de 24 pavillons viendront compléter le projet initial au début des années 1960. Le lotissement est achevé en 1963.

A la fin des années 1960, l'usine est capable de réaliser des pièces en acier moulé dans pratiquement toutes les techniques de moulage (cire perdue ou céramique) et tous les alliages, entre 1 kg et 20 tonnes, y compris en centrifugation, horizontale ou verticale. Elle se spécialise alors dans la fourniture de tubes, vannes et éléments de pompe pour la pétrochimie et le nucléaire (pièces internes des réacteurs, tuyères...).

L'entreprise devient le groupe Manoir Industries à la suite de l'acquisition de différents sites métallurgiques en France, tels que les forges de Custines et de Bouzonville et de Saint-Brieuc. En 1994, Manoir Industries devient un groupe international, Manoir-Yantai Industries, suite à une joint-venture en Chine.

En 1995, l'usine du Manoir emploie 418 personnes et occupe 52 000 m² de surface bâtie. Elle produit alors une large gamme d’aciers alliés élaborés au four électrique à arc et à induction haute fréquence et fabrique des pièces métalliques à haute performance (pouvant peser de quelques grammes à 5 tonnes), moulées et forgées pour les marchés de la pétrochimie, du nucléaire, de l’extraction du pétrole, des travaux publics, de l’énergie, du poids lourd, de la défense et de l'aéronautique. Plus de 65% de la production part à l’exportation.

Depuis 2013, le groupe chinois Yantai Taihai est devenu l’actionnaire de principal de Manoir Industries.

Les ateliers de fabrication sont de type grande halle c'est à dire construits en rez-de-chaussée avec une grande hauteur sous toiture et dotés de ponts roulants et de lanterneaux.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • charpente en béton armé apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans lanterneau
  • Énergies
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique produite sur place
    • énergie électrique achetée
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
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Documents d'archives

  • AD Eure. Série M. Sous-série 5 M : 5 M 231. Établissements industriels, dangereux et insalubres. Pîtres.

    Lettre du directeur des fonderies du Manoir au préfet de l’Eure, 17 décembre 1918.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Lettre du directeur de l’usine du Manoir au préfet, décrivant l’usine, 25 octobre 1950.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan masse détaillé de l’usine du Manoir, 1/1000e, 1951.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Notice descriptive de l'usine du Manoir, 1951.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Fiche de renseignements généraux, 1953.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan de situation de l’usine du Manoir et du nouvel atelier d’usinage et de forgeage, 1/20 000e, 1953.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan masse de l’usine du Manoir et du nouvel atelier d’usinage et de forgeage, 1/2500e, 1953.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan masse détaillé et coupes du nouvel atelier d’usinage et de forgeage, 1/1000e, 1/500e, 1953.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan du projet de 24 pavillons (7 F5, 17 F4) porté par la Sécomile pour le compte de l’usine du Manoir, Guy Burban architecte, 1/500e, 1961.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Plan de situation du lotissement, 1961.
  • AD Eure. Série W. Sous-série 18 W : 18 W 252. Administrations, depuis 1940. Installations classées. Pîtres.

    Permis de construire, 24 novembre 1965.

Bibliographie

  • CATHERINE, Éric. Balade au fil de l'eau. À la rencontre des moulins. Filatures et fonderies de la vallée de l'Andelle. Éditions Mémoires et Cultures, 2009. 143 p.

    p. 136-139
  • BIENVENU, Michel. L’aciérie du Manoir. A la recherche des temps perdus, bulletin n°7, 2015.

    p.25-28

Périodiques

  • REYNAUD, Pierre. La minoterie Delafosse à Romilly-sur-Andelle. Présence Normande, 1965, n°1.

    p.28-32

Annexes

  • Détail des sources
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Normandie - Inventaire général
Real Emmanuelle
Real Emmanuelle

Chargée de recherches à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Haute-Normandie, puis de Normandie, depuis 1992. Spécialité : patrimoine industriel.

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