Dossier d’œuvre architecture IA61001433 | Réalisé par
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
ferme
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Hydrographies
  • Commune Villiers-sous-Mortagne
  • Lieu-dit la Geveuse
  • Cadastre 1830 A 474, 475, 476  ; 2015 OA 171
  • Précisions
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    logis, cellier, étable, écurie, fournil, toit à porcs, hangar agricole, grange, poulailler

En 1639, le lieu-dit "la Geveuse" est cité comme fief dépendant de la seigneurie de Villiers. De cette époque remonterait la partie ouest du bâtiment principal, les étables au sud de la ferme et les étables du bâtiment secondaire, comme en témoignent les charpentes (dans les étables, à poinçon long, faîtière et sous-faîtière), l'épaisseur des murs (plus de 80 cm) et les chaînes d'angles massives en grès ferrugineux (roussard). La grange et le cellier du bâtiment secondaire datent de 1779 (date portée sur une pierre de taille en haut du pignon). Les trois bâtiments figurent bien en plan sur le cadastre de 1830.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, la famille de notables, les Guyot Dubuisson, possède la Geveuse ainsi que les fermes de Nonantel, de Courteil et de l'Hôtel Monhaye (sur la même commune). Un des membres, Alexandre, est président du tribunal civil à Mortagne-au-Perche au troisième quart du 19e siècle. Un autre, Oscar, est receveur de l'enregistrement à Longny-au-Perche, au quatrième quart du 19e siècle. Ces deux derniers sont très certainement les commanditaires des remaniements qui affectent le bâtiment principal (prolongement du corps de bâtiment d'un nouveau corps à l'est, réfection complète de la charpente, agrandissement et nouveaux percements d'ouvertures), construction de deux toits à porcs en alignement des étables au milieu du 19e siècle et édification d'un quatrième bâtiment au nord-ouest (grange, fournil, poulailler, niches à chiens, clapiers) dans les années 1880 (date portée en haut du pignon mais chiffre des unités illisible).

Située dans la partie nord de la commune, la ferme comprend quatre bâtiments répartis autour d'une cour ouverte.

Le bâtiment principal abrite sous un même toit le logis (salle et chambre) et des dépendances dont seules les écuries sont toujours identifiables aux mangeoires en pierre de taille conservées. Le corps de bâtiment Est a récemment été transformé en atelier de découpe de viande pour les besoins de la ferme. Le logis abrite une cheminée en pierre de taille calcaire (piédroits, corbeaux en doucine et manteau à entablement) portant un décor en fausse brique. L'entrée du four à pain (détruit) est toujours visible dans la cheminée. Homogène, la charpente sur blochet est à poinçon court, faux-entrait et double arbalétrier.

Face au précédent, le bâtiment secondaire comprend deux corps distincts. Le corps ouest, le plus ancien, est séparé en deux pièces par un mur de refend. Ces deux étables (?) sont surmontées d'un haut comble. Une seule ferme de la charpente d'origine est conservée : à poinçons longs, faux-entrait, faîtière et sous-faîtière contreventées par de simples liens obliques. Le second corps est de facture plus récente. Solidement construit (chaînages d'angle robustes et jambes harpées régulières), il se compose d'un cellier (pipes et tonneaux conservés) et d'une vaste grange. La porte du cellier est surmontée d'un linteau légèrement cintré tandis que la porte cochère de la grange est à linteau en bois. Sa charpente, également à poinçon long, dispose de deux faux-entraits. La faîtière et la sous-faîtière, distantes d'une trentaine de centimètres seulement, sont reliées par des liens droits et obliques.

Au sud de la ferme se situent d'autres étables accolées à deux toits à porcs. La porte des étables a été déplacée tardivement comme en témoigne l'ancienne porte obturée au linteau cintré en bois. La charpente est identique à celle des précédentes étables (bâtiment secondaire).

À l'opposé au nord-ouest, se trouve le bâtiment le plus récent. Il regroupe sous un même toit une grange et le fournil, qu'un grenier surmonte. La dimension importante de la voûte du four (2,80 m de diamètre) montre l'importance de la ferme à la fin du 19e siècle. Cette dernière, abritée par un toit à pan unique, est entourée de niches à chiens, de clapiers et d'un poulailler.

Les murs sont en moellons de calcaire et de grès ferrugineux (roussard) couverts d'un enduit à pierre vue ou plein (grange et fournil). Les encadrements d'ouvertures, les chaînages d'angle et les jambes harpées sont essentiellement en pierre de taille de calcaire ou de roussard (surtout en partie basse), plus rarement en brique (grange et fournil). Les toits à longs pans, dont la décente est interrompue par des lucarnes pendantes (bâtiments principal et secondaire), sont couverts en tuile plate ancienne.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette ferme conserve des éléments anciens tels que les charpentes et la grange datée 1779 de grande qualité architecturale. Son important développement de la seconde moitié du 19e siècle se lit aussi bien dans la construction de nouveaux bâtiments ou corps de bâtiment que dans le sur-dimensionnement du four à pain.

Documents d'archives

  • AD Orne. 3 P 3-507/1 à 3 P 3-507/6. Matrices cadastrales.

Périodiques

  • MARGARITIS, Jacques. Monographie de VILLIERS-SOUS-MORTAGNE (Orne). Bulletin de la Société Percheronne d'Histoire et d'Archéologie. tome 23, 1925, 88 p.

Documents figurés

  • AD Orne. 3 P 2-507/1 à 3 P 2-507/8. Plans cadastraux de 1830.

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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