Dossier d’œuvre architecture IA50001363 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
ensemble fortifié dit enceinte de l'arsenal
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse arsenal de Cherbourg-Octeville
  • Cadastre 1823 C1, C2  ; 2008 BI non-cadastré  ; domaine public
  • Dénominations
    ensemble fortifié
  • Appellations
    enceinte de l'arsenal
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    fossé

La création d'une enceinte fortifiée, destinée à protéger les établissements maritimes du nouvel arsenal, est décidée le 25 germinal an II (15 avril 1803), lors de la publication du décret ordonnant le creusement d'un nouvel avant-port et d'un bassin à flot dans la fosse du Galet. Composée de huit bastions dessinant une boucle entre le fort du Homet et le fort du Galet, le tracé de cette première enceinte, réalisée par l'officier du Génie Brulley de St Rémy, est modifié dès le 26 août 1826 par une ordonnance de Charles X, qui enjoint aux ingénieurs d'en repousser les limites à l'ouest et au sud, afin de permettre à la Marine d'aménager un troisième bassin à flot. La volonté de cette même institution d'établir dans le périmètre de l'arsenal un nouvel hôpital maritime, destiné à remplacer les locaux de l'abbaye du Voeu aux capacités jugées insuffisantes, provoque, sous la monarchie de Juillet, une ultime modification du tracé de l'enveloppe, dont les limites, selon l'ordonnance du 19 juillet 1837, sont alors portées plus à l'ouest, en direction d'Equeurdreville. Initiés en 1841, suite au vote de la loi du 25 juin qui accorde 8 millions de crédits à l'achèvement de l'enceinte du port militaire, les travaux, effectués sous la direction d'Alexandre-Henri-Adéodate du Moncel, directeur des fortifications, puis de son successeur Simon, ne s'achèvent qu'en 1849. Confiés aux entrepreneurs Lanzeray puis Leconte, ils aboutissent à l'érection d'un mur de fortification étendu sur près de 4 kilomètres, organisé en trois fronts principaux : un front côté mer au nord, pourvu de deux bastions numérotés 1 et 2, un front côté terre au sud et à l'ouest, doté de 7 bastions numérotés de 3 à 8, un front côté rade à l'est avec trois bastions numérotés 9, 10 et 11. L'ensemble est alors pourvu de trois accès : une entrée principale au sud et deux entrées secondaires à l'ouest, baptisées respectivement porte des Trois Hangars et porte de Querqueville. Conformément à une délibération du comité des fortifications en date du 21 août 1848, la protection du front oriental, pourvu d'un parapet et d'un chemin de ronde de 10 mètres de largeur, est renforcée, entre 1849 et 1861, par un cavalier dont le soubassement est exécuté par les ingénieurs des ponts et Chaussées Reibell et Bonnin, la superstructure par l'officier du Génie Bodson de Noirfontaine. L'enceinte, progressivement déclassée au cours du XXe siècle, connaît par la suite de nombreuses modifications. En 1907, le grand cavalier disparaît lors de la construction de la nouvelle forme du Homet et de la digue du même nom ; en 1927, les bastions 9 et 11 sont rasés, suite à l'agrandissement du centre d'hydraviation de Chantereyne, puis les bastions 1 et 2 dans les années 70. Les fossés sont définitivement comblés au début de cette même période.

Les bastions et les courtines côté terre, jadis numérotés de 3 à 8, ainsi qu'une petite portion du bastion numéroté 10 du côté de la rade, sont les seuls ouvrages à avoir subsisté. Les murs, ponctués de canonnières, sont adossés à une importante masse de terre, permettant à l'ouvrage de mieux résister aux tirs de l'artillerie. L'intérieur de l'enceinte, édifiée en schiste et granite de Fermanville, est traversé par une longue galerie voûtée, équipée d'un rail destinée, à l'origine, à l'acheminement des hommes et du matériel.

  • Murs
    • granite pierre de taille
    • schiste moellon
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Réalisées à la même époque que les fortifications de Paris aujourd'hui disparues, l'enceinte de l'arsenal de Cherbourg forme un précieux témoignage pour la connaissance de l'architecture militaire sous la monarchie de Juillet.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers