Dossier d’œuvre architecture IA61001094 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
Église paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune Loisail
  • Lieu-dit le Bourg
  • Cadastre 1830 B 267  ; 1987 ZC 98
  • Précisions
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

De l'église paroissiale du 11e siècle, il ne subsiste que le mur sud de la nef dont une fenêtre romane obstruée remonte à cette époque. Elle a été reconstruite au second et au troisième quart du 17e siècle sous l'impulsion du curé de la paroisse, M. Pantaléon (inscription sous le dôme de la tour clocher : F. A LA DILIGENCE DE M. PANTALEON H.E.). Plusieurs dates sont gravées sur l'édifice : 1631 (arc du deuxième niveau de la tour clocher côté ouest), 1634 (au cinquième niveau de la tour clocher, sous la balustrade et sur la clé d'une baie en plein cintre du dôme), 1636 (clé de la porte sud de la nef) et 1656 (au premier niveau de la tour clocher dans l'édifice). Au même niveau que la première, une seconde inscription "F. P. N. BOEVIN M. MASON" peut être traduite par "Fait Par Nicolas Boevin Maître Maçon" à qui l'on attribue cette reconstruction. En 1822, des réparations qualifiées d'urgentes concernant le mobilier, les huisseries et la réfection du lambris de couvrement sont envisagées. Les travaux sont attribués à Jean-Jacques Durant, entrepreneur. Suite au classement à l'inventaire supplémentaire des monuments historique en 1905, la tour clocher est restaurée. L'architecte en chef des monuments historiques M. Sincil en dresse le devis estimatif et les travaux sont attribués par adjudication aux entrepreneurs Doucet et Lebailly. En 1920, M. Debray, menuisier-ébéniste à Brunelles (Eure-et-Loir), est chargé de la réfection du lambris de couvrement de l'église.

De plan en croix latine, l'église paroissiale Saint-Martin comprend une nef, deux chapelles latérales de deux travées chacune formant transept et un choeur se terminant par une abside à trois pans. Sur son massif occidental, elle est flanquée d'une tour clocher qui fait également office de porche. La nef, accessible par deux portes en plein cintre (une au nord, l'autre au sud datée 1634), est éclairée par deux baies en plein cintre de chaque côté. Deux autres baies également en plein cintre éclairent chaque chapelle latérale ; cinq éclairent le choeur et l'abside. La voûte en berceau brisé de la nef se termine par un cul-de-four polygonal au niveau de l'abside. Les chapelles latérales séparées de la nef par deux arcades en plein cintre reposant sur des piles circulaires sont voûtées en ogives. Le portail de la tour clocher s'ouvre sur le mur pignon de la nef accessible par une large porte en plein cintre moulurée et surmontée d'un socle de statue (statue disparue) orné d'un chou frisé. Les cinq niveaux d'élévation de la tour sont délimités par des larmiers. Une niche à coquille privée de sa statue, surmonte l'arc du second niveau. Son socle, orné à l'origine d'un blason, a été bûché à la Révolution. Au sud, une tourelle contient l'escalier demi-hors-oeuvre à vis en pierre de taille de calcaire qui permet l'accès à la chambre des cloches. Trois faces du quatrième niveau (nord, est et ouest) sont ornées d'un fronton avec motif végétal central. Au même niveau à l'est, une statue équestre, conservant des traces de polychromie, représente saint Martin une épée à la main donnant la moitié de son manteau à un pauvre. Sur le socle de la statue, des volutes feuillagées encadrent un blason orné d'un lion. Le cinquième niveau (chambre des cloches) est cerné par une balustrade sur trois côtés. La tour est couverte d'un dôme polygonal orné de pinacles et de volutes et coiffée d'un lanternon. Les murs sont en moellons et en pierre de taille de calcaire, à l'exception de la tour uniquement en pierre de taille (soubassement en grès ferrugineux dit "roussard", élévation en calcaire). Les encadrements des baies, les chaînages d'angle, les crossettes du pignon découvert et les quatre contreforts - deux au niveau du transept, deux aux angles nord-ouest et sud-ouest de la nef - sont en pierre de taille de calcaire (sauf la partie basse des contreforts ouest en grès ferrugineux). Les toits sont à longs pans (nef et transept), à croupe (transept et abside) couverts en tuile plate ou en pierre de taille de calcaire (dôme et lanternon de la tour clocher).

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès
    • calcaire pierre de taille enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile plate, pierre en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau brisé
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • dôme polygonal
    • croupe
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1905/05/22
  • Précisions sur la protection

    Clocher : classement par arrêté du 22 mai 1905

  • Référence MH

Le patronyme du maître maçon (Nicolas Boevin), très similaire à celui qui a bâti l'église de la paroisse voisine de Courgeon (Nicolas Boyvin) à peu près à la même période (1620-1634), laisse penser qu'il s'agit bien du même individu. De plus, la proximité stylistique de ces deux édifices (tour clocher imposante couverte d'un dôme en pierre coiffé d'un lanternon, répertoire stylistique puisé dans la mouvance Classique en vigueur à cette époque : profusion de volutes et de frontons) vient étayer cette hypothèse. L'église paroissiale Saint-Martin est un édifice remarquable et constitue - avec la croix de cimetière et par extension le manoir, la maison dite "Maison Romane" et le presbytère - un ensemble patrimonial de premier ordre à l'échelle du Parc du Perche.

Documents d'archives

  • AD Orne. 1 G 1066. Eglise : correspondance entre le curé et l'évêque, inventaire des titres de la fabrique, inventaire du mobilier de l'église (1698-1779).

  • AD Orne. O 617. Eglise : devis, délibération du conseil municipal (1905-1920).

  • AD Orne. 3 P 2-229/1 à 3 P 2-229/4. Plans cadastraux (M. Kersaint, préfet ; M. Farraude de la Chapenterie, maire ; M. Bois, directeur des contributions ; M. Lapeyrère, ingénieur vérificateur ; M. Morin, géomètre du cadastre, 1830).

    Archives départementales de l'Orne, Alençon : 3 P 2-229/1 à 3 P 2-229/4

Bibliographie

  • AUBERT, J. (abbé). Les églises de l'Orne et leurs oeuvres d'art. Lyon : Presses de Lescuyer, 1977.

  • DESVAUX, Albert (abbé). A travers le Corbonnais et le Perche chartrain. Société Historique et Archéologique de l'Orne, 1905, t. XXIV, p. 19-113. [Gallica].

    Bibliothèque nationale de France
  • La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs. Orne, 2e partie. Le Havre : Lemale et Cie, 1897.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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