Dossier d’œuvre architecture IA50001308 | Réalisé par
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
église paroissiale puis basilique mineure Sainte-Trinité
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse place de la Trinité
  • Cadastre 1826 D 141  ; 2008 AY 211
  • Dénominations
    église paroissiale, basilique
  • Précision dénomination
    basilique mineure
  • Vocables
    Sainte-Trinité

Selon la tradition historiographique, la construction en bord de mer d'une première église consacrée à la Sainte Trinité remonte aux alentours de 435 ap. J.-C., sous l'épiscopat de saint Éreptiole, premier évêque de Coutances. Détruite vers 841 lors des invasions normandes, elle est reconstruite au début du 11e siècle et élevée au rang de collégiale par le duc de Normandie Guillaume en 1063.

Incluse à partir de 1300 dans la nouvelle enceinte bâtie par Philippe le Bel, l'église est à nouveau ruinée en 1418 lors de l'occupation anglaise puis entièrement reconstruite, avec l'aide de l'occupant, entre 1428 et 1466. L'embellissement du nouveau lieu de culte, consacré en 1504 par l'évêque de Coutances, se poursuit au 16e siècle avec l'édification d'un second porche d'entrée au sud.

Fermée durant la Révolution, suite aux dégradations occasionnées le 19 janvier 1794, rendue au culte en 1803, l'église de la Sainte-Trinité, alors dans un état déplorable, fait l'objet au cours du 19e siècle d'importantes campagnes de restauration qui modifient de façon substantielle son architecture extérieure et intérieure.

Entre 1825 et 1829, un nouveau portail surmonté par une tour à usage de clocher est édifié en façade principale par l'architecte de la ville, Louis-Pierre Le Sauvage. Entre 1862 et 1866, le porche sud, dont l'entrée était obturée par un mur aveugle construit postérieurement, est entièrement restauré et ajouré par François-Dominique Geufroy. En 1885, grâce à un don du peintre cherbourgeois Victor Asselin, le chœur est percé de nouvelles fenêtres en arc Tudor et le sol entièrement dallé. A la fin du 19e siècle, les trois chapelles établies au nord de l'église (chapelle du Sacré-cœur, chapelle de Jésus et chapelle du Saint-Sacrement) sont entièrement reconstruites tandis qu'au sud l'ancienne chapelle du Saint-Sépulcre, bâtie en 1581, est rasée par souci d'alignement.

Élevée à la dignité de basilique mineure sous le pontificat de Benoît XV en 1921, l'église, dont la toiture de la tour centrale, la façade nord et les vitraux sont endommagés pendant la Seconde Guerre mondiale, est inscrite le 14 mars 1944 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 16e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Sauvage Louis-Pierre
      Le Sauvage Louis-Pierre

      Né à Coutances en 1775, mort à Cherbourg le 9 juin 1878. Les sources documentaires le désignent professeur de dessin en 1811, « dessinateur géographe » en 1813. Architecte de la ville de Cherbourg de 1813 à 1851, il est notamment l’auteur de la halle aux grains (1827-1833), du premier musée Thomas-Henry (1836), de l’extension du collège (1843) et du portail de la tour carrée de l’église de la Trinité. Il intervient sans doute sur l’église Notre-Dame du Vœu. Il est également l’auteur de la mairie de Saint-Pierre (Manche).

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      architecte de la ville attribution par source
    • Auteur :
      Geufroy François-Dominique
      Geufroy François-Dominique

      Né à Elbeuf-sur-Andelle (Seine-Maritime) le 3 octobre 1823, mort à Cherbourg (Manche) le 23 juillet 1874. Geufroy étudie l'architecture à l’École des beaux-arts de Paris. Nommé architecte municipal de Cherbourg en 1851, il est notamment l’auteur de l’hôpital Louis Pasteur, de l’église Saint-Clément, des flèches de l’église Notre-Dame du Vœu, du piédestal de la statue équestre de Napoléon et intervient sur la restauration de l’église de la Trinité. Chevalier de la Légion d’honneur en 1867, il réalise l’année suivante l’hôpital Saint-Léon de Bayonne (1864-1867).

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      architecte de la ville attribution par source

L'église de la Trinité est un édifice en forme de croix latine, orienté à l'est, bordé à l'ouest par la place Napoléon, au nord par le port Chantereyne, à l'est par le quai de Caligny, au sud par la rue de l’Église et la rue Noël. Construite à l'aide de matériaux divers (schiste et pierre de taille), elle est entièrement voûtée d'ogives. Ses toitures à longs pans à pignons découverts sont recouvertes de schiste.

Un clocher-porche d'une hauteur de 26 mètres, couvert d'un toit en terrasse, occupe l'entrée principale à l'ouest. De forme carrée, il est divisé en quatre registres dont les élévations sont rythmées par des ouvertures différentes : portail monumental au rez-de-chaussée, arcades aveugles au premier étage, oculi et baies géminées aux second et troisième niveau. L'ouvrage, de style plutôt sévère, communique avec la nef principale dont le vaisseau, découpé en cinq travées régulières, est séparé des bas-côtés par une rangée d'arcades, surmontées par une coursive dite « normande » et une suite d'oculi. Entre la nef principale et le chœur, le croisillon du transept est pourvu d'un clocher dont les assises reposent directement sur les fondations de l'ancien clocher du 11e siècle. A l'est, le chevet, de forme plate, s'appuie directement sur les vestiges de l'ancienne enceinte érigée par Philippe le Bel.

Fruit d'une reconstruction entamée à la fin du Moyen Age et de plusieurs campagnes de restaurations effectuées au 19e siècle, l'église adopte aujourd'hui un profil composite. La nef, la croisée du transept et le chœur appartiennent au style gothique flamboyant, comme l'indiquent le dessin des remplages, la forme des balustrades à claire-voie, les pinacles fleuronnés qui surmontent la culée des arcs-boutants ou encore les motifs feuillagés placés sur la rampe des pignons et des arcs. Le clocher-porche, construit au XIXe siècle, avec ses arcs brisés auxquels se mêlent des pilastres d'angle et des motifs de denticules tirés du répertoire décoratif de l'antiquité, est un exemple précoce du style éclectique.

  • Murs
    • schiste moellon
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    schiste en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit en bâtière pignon découvert
    • toit à un pan
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis
  • Techniques
    • vitrail
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    La nef et les transepts sont revêtus d'une décoration picturale composée de motifs abstraits

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1944/03/14

L'église de la Trinité est un des plus vieux monuments de Cherbourg. Son clocher est un des premiers édifices de style néogothique en France.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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