Dossier d’œuvre architecture IA50001620 | Réalisé par ;
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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  • inventaire topographique, Cherbourg-Octeville
cimetière de la Duché
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cherbourg-Octeville - Cherbourg
  • Commune Cherbourg-Octeville
  • Adresse chemin des Aiguillons
  • Cadastre 2008 BD1

Fondé à l’époque médiévale, le premier cimetière de Cherbourg se situe à proximité de l’église paroissiale de la Trinité, entre l’actuel presbytère, édifié en 1853, et le front de mer. Dès le troisième quart du XVIIIe siècle, en raison de la croissance démographique que connaît la ville, ce dernier est considéré comme trop exigu. Pressée par la nécessité de répondre à la multiplication des demandes d’inhumation, la municipalité acquiert en 1779 deux pièces de terre situées à l’extrémité de la rue de la Paix pour servir de nouveau lieu d’inhumation. Cette acquisition est complétée en 1792 par l’achat d’un troisième terrain, rue de l’Onglet, aux capacités d’accueil jugées néanmoins, dès le début du XIXe siècle, insuffisantes. En 1827, la nécessité pour la ville de disposer d’un lieu désormais en adéquation avec la taille de sa population aboutit à la formation d’une commission, désignée pour rechercher un nouvel emplacement. Le choix des commissaires se porte sur un vaste terrain situé au bas de la rue de la Duché. Établi sur une partie élevée, bien exposée au nord, ce dernier offre l'avantage d'être proche de la ville tout en étant suffisamment à l'écart des habitations. Aménagé en 1831 par l’architecte de la ville Louis Le Sauvage, le nouveau cimetière ouvre officiellement ses portes le 25 avril 1832 et connaît, tout au long du XIXe siècle, plusieurs agrandissements (en 1842, 1860 et 1877) liés à l’accroissement continu de la population ainsi qu’aux épidémies (, telles que le choléra l’hygiène, le choléra sévit de manière récurrente à Cherbourg). Le lieu n’acquiert ses délimitations définitives qu’en 1927, suite aux aménagements entrepris entre 1923 et 1926 par l’architecte de la ville, Maurice Métivier, pour permettre l’ensevelissement de plusieurs milliers de soldats décédés au cours de la Première Guerre mondiale. La porte principale sur la rue de la Duché est agrandie en 1933 par son successeur, René-Charles Louis Drancey.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1832, daté par source
    • 1842, daté par source
    • 1860, daté par source
    • 1877, daté par source
    • 1923, daté par source
    • 1926, daté par source
    • 1933, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Sauvage Louis-Pierre
      Le Sauvage Louis-Pierre

      Né à Coutances en 1775, mort à Cherbourg le 9 juin 1878. Les sources documentaires le désignent professeur de dessin en 1811, « dessinateur géographe » en 1813. Architecte de la ville de Cherbourg de 1813 à 1851, il est notamment l’auteur de la halle aux grains (1827-1833), du premier musée Thomas-Henry (1836), de l’extension du collège (1843) et du portail de la tour carrée de l’église de la Trinité. Il intervient sans doute sur l’église Notre-Dame du Vœu. Il est également l’auteur de la mairie de Saint-Pierre (Manche).

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      architecte de la ville attribution par source
    • Auteur : architecte de la ville attribution par source
    • Auteur :
      Drancey René-Charles-Louis
      Drancey René-Charles-Louis

      Né à Cherbourg le 24 mai 1876, décédé le 12 juillet 1958, René-Charles-Louis Drancey est le fils de l'architecte Gaston Drancey et descend par sa mère d'une célèbre famille d'artistes cherbourgeois, les Fréset. Nommé à la direction technique du domaine communal, il y montre, comme le rapporte Michel Leloutre dans sa notice nécrologique (Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXVI, 1961, pp. 9-10), « des qualités de mesure, d'intelligence et de goût qui étaient la marque de cet homme modeste dont la haute conscience professionnelle s'alliait aux dons de l'artiste ». Le 3 avril 1946, il devient membre titulaire de la Société nationale académique de Cherbourg. Dans cette même ville, il réalise le stade municipal en béton armé Hennebique (18 rue Pierre-de-Coubertin, 1931-1934) et l'hôtel rénové de la Caisse d'épargne de la rue Guillaume-Fouace. Avec Alphonse Ravous, architecte ingénieur chez Hennebique, il édifie les cuves à cidre de la Société coopérative La Fraternelle (1908-1913).

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      architecte de la ville attribution par source

Installé sur une pente douce qui domine la ville et la rade, le cimetière de la Duché s’étend sur dix hectares. Délimité au nord par le boulevard Guillaume-le-Conquérant, à l’ouest par le chemin des Aiguillons, au sud par la rue du Maréchal-Leclerc et à l’est par la rue de la Duché, il dispose de deux entrées principales : la première rue de la Duché, la seconde, au sud, au niveau du carrefour des Aiguillons. Découpé en 44 sections desservies par un réseau de voies, le lieu a la particularité d’accueillir, depuis le XIXe siècle, des tombes à la fois civiles et militaires.

On y trouve, parmi les personnalités civiles, les tombes d'anciens maires ou députés de Cherbourg, comme Augustin Asselin, Léon Noël, Armand de Bricqueville, René Schmitt ou encore Albert Mahieu, ainsi que les sépultures d’artistes tels les peintres Fréret-Vauvert, Bon Mouchel, Michel-Adrien Servant, Pierre Leconte, le sculpteur Le Véel, ou encore l’architecte René Levavasseur.

Les tombes en l'honneur des marins du Kerseage et de l'Alabama, ces navires nordistes et sudistes qui ont fini, en juin 1864, la guerre de Sécession dans la rade de Cherbourg, ainsi que celles réservées aux soldats morts pour la France lors des Première et Seconde Guerre mondiale, ou encore lors des guerres coloniales, forment un ensemble exceptionnel de 700 tombes militaires.

En cette partie du cimetière, des stèles avec croissant ou étoile, selon la religion, se mêlent à des croix tombales blanches en forme de glaive transperçant un cœur, surmonté d'une croix de guerre, d'un lion et entouré de lauriers. Le cimetière de la Duché abrite également un carré anglais contenant des tombes britanniques et du Commonwealth de la Seconde Guerre mondiale. Sous les stèles en béton blanc, ne Ceposent que des aviateurs. Traité comme un "jardin", ce carré possède son propre calvaire et un banc.

  • Murs
    • schiste
    • calcaire
    • granite
  • Jardins
    groupe d'arbres, pièce de gazon, carré de jardin
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Le cimetière de la Duché constitue, pour la ville de Cherbourg-Octeville, un extraordinaire conservatoire de la mémoire locale. La présence dans le carré militaire de 700 tombes en fait une des nécropoles militaires, située à l'intérieur d'un espace dédié aux civils, les plus importantes de la Normandie.

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2007
(c) Région Normandie - Inventaire général
Allavena Stéphane
Allavena Stéphane

Chercheur (Conservateur du patrimoine) à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Basse-Normandie de 2005 à 2012, en charge de l'étude sur la ville de Cherbourg-Octeville (Manche).

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