Dossier d’œuvre architecture IA61000927 | Réalisé par ;
Maillard Florent (Rédacteur)
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
château
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Hydrographies ruisseau de Landres
  • Commune Mauves-sur-Huisne
  • Lieu-dit le Landres
  • Cadastre 1806 B 27 à 33  ; 1830 D 120, 125, 127  ; 1987 D 16 à 18, 151
  • Précisions
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    colombier, jardin d'agrément, allée, ferme, grange, étable, écurie, logis, étang

D´après le marquis de Taffanel de la Jonquière - qui a rassemblé les archives de Landres, de la commune de Mauves et de la paroisse - Landres, à l´origine, est un simple rendez-vous de chasse dépendant de la seigneurie de Chanceaux (commune de Saint-Jouin-de-Blavou). Le premier seigneur connu du fief est Denys de Vaunoise, écuyer et seigneur de Landres en 1304. En 1336, la terre de Landres ne comprend que 50 à 60 arpents de terre (17 à 20,5 hectares), avec le moulin de Landres et l´étang attenant. A cette époque, une trentaine de petits fiefs, chacun tenu par un vasseur, dépendent, à titre de bail et moyennant redevances, de la seigneurie de Landres qui a droit de chasse et de colombier. Suite aux de Vaunoise, le domaine de Landres passe entre les mains de la famille de Chiray en 1475 pour une période de 72 ans. En 1547, le château et les terres de Landres sont vendus à Jehan Goëvrot, médecin de François Ier et de la reine de Navarre. Probablement sous son impulsion, le château est reconstruit une première fois. Il subsiste de cette reconstruction le colombier ainsi que le corps de bâtiment au sud de la cour qui abrite le logis-porte. Au décès de Jehan Goëvrot, Landres passe entre les mains des le Balleur (jusqu´en 1680), puis, par héritage, aux le Sirier (jusqu´au premier quart du 18e siècle) et aux de Hauteville (jusqu´en 1783). La seconde reconstruction du château serait donc à mettre à l´actif d´une de ces deux dernières familles au 18e siècle. Cette campagne concerne la reconstruction (ou construction) de quatre corps de bâtiment (dont le nouveau logis) organisés autour de la cour du château, la construction de la ferme du château située au sud de l´ensemble et la modification des façades de l´ancien logis du château (percement et agrandissement d´ouvertures).

Durant toute cette période, le domaine seigneurial de Landres ne fait que s´accroître aux dépens des fiefs voisins, absorbés en grande partie par rachats successifs. Il passe de 50 arpents (17 hectares) en 1336 à 700 arpents (240 hectares) à la veille de la Révolution. En 1783, le domaine est acheté par Jean-Baptiste Dureau de la Malle. Ce dernier est vraisemblablement responsable de l´aménagement paysager du château : création d´un jardin à l´anglaise directement au nord-ouest du château, de l´allée principale et des allées latérales nord et du parc arboré nord. En 1856, le marquis de Taffanel de la Jonquière reçoit le domaine de Landres en héritage.

Le domaine seigneurial de Landres comprend - outre la trentaine de fiefs - un château, un colombier, des allées, un parc arboré, des jardins, une ferme attenante directement au sud du château et un moulin (tardivement converti en ferme).

Le Château :

Situé à proximité du ruisseau de Landres, le château se compose de plusieurs corps de bâtiment organisés en "L" et s´ouvrant sur une cour à l´est dans laquelle se trouve l´ancien colombier. L´accès à la cour se fait par un corps de passage au sud du château abritant un logement (logis-porte) probablement destiné au gardien (avec le colombier, seuls vestiges de l´ancien château du 16e siècle). Ont été adjoints à ce premier corps de bâtiment, un second au sud-est, puis un autre au nord-ouest en retour d´équerre. Ce dernier, le nouveau logis du château, possède un rez-de-chaussée et un étage carré surmonté d´un étage de comble. Ces façade principale (orientée sud-est) et postérieure sont ordonnancées et rythmées par huit travées. Un bandeau sépare les deux premiers niveaux d´élévation et chaque travée est complétée par un oeil-de-boeuf éclairant l´étage de comble. Dissocié de cet ensemble, un dernier bâtiment, aligné avec le nouveau logis, comprend un rez-de-chaussée surmonté d´un étage de comble. Placé dans la cour du château, le colombier, de plan circulaire, possède un bandeau séparant ces deux niveaux d´élévation et une corniche en quart de rond. Un bélier hydraulique, de forme circulaire et surmonté d'une boule, se situe également dans la cour du château. Les murs sont en moellons de calcaire couverts d´un enduit plein ou à pierre vue. Les encadrements des baies, les chaînages d´angle, les bandeaux et les corniches (essentiellement en doucine) sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs pans et à croupe (nouveau logis et corps de bâtiment nord), conique (colombier), à pavillon (logis-porte) couverts en tuile plate.

La Ferme du château :

Situé directement au sud du château, la ferme, composée d´un seul corps de bâtiment, adopte un plan en "L". Il abrite un logement, une grange, des étables, des écuries et un pigeonnier de comble. Les murs sont en moellons de calcaire couverts d´un enduit à pierre vue. Les encadrements des baies et les chaînages d´angle sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs pans couverts en tuile plate.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit conique
    • toit en pavillon
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le domaine seigneurial de Landres est largement documenté par les archives, réunies et dépouillées dès la seconde moitié du 19e siècle par le marquis de Taffanel de la Jonquière. Ces dernières permettent de retracer toute l´histoire du domaine et de ces propriétaires, de ses prémices, au début 14e siècle, à son apogée à la fin du 18e siècle et au cours du 19e siècle. Malheureusement, aucune étude architecturale et/ou archéologique n´a été réalisée sur le château permettant une approche plus fine de l´édifice. Le château de Landres (et son moulin), dont l´influence de la seigneurie s´étendait sur plus de 240 hectares à son apogée, constitue un élément patrimonial de premier ordre à l´échelle cantonale.

Documents d'archives

  • AC Mauves-sur-Huisne. Plan géométrique de la commune de Mauves, levé en exécution des arrêtés du gouvernement des 12 Brumaire an 11 (3 novembre 1802) et 27 Vendémiaire an 12 (5 octobre 1803) et terminé le 20 mars 1806, M. Vallée et M. Juris, géomètres en chef (M. Vallée ayant levé le plan).

  • AD Orne. H 2215 (1281-1304). Charte de Guillaume Le Vavasseur, fils aîné et héritier de feu Guérin Le Vavasseur, contenant accord avec Guillaume, prieur du Vieux-Bellême, sur un procès en la cour du roi, à Mortagne, au sujet du trait et du battage des étrains et fourrages, de sa part de la dîme de la Binsardière au fief de Landres (de Landis), en la paroisse de Saint-Pierre de Mauves, appartenant au dit prieur. De l'avis de prud'hommes le dit seigneur renonce au droit de fief qu'il prétendait avoir sur la dite dîme (1287, juillet).

  • AD Orne. H 4950 (1644-1682). Accord entre René Le Balleur, chevalier, seigneur de Landres, y demeurant, paroisse de Mauves et dame Madeleine de Puisaye, veuve de feu Georges Le Tessier, écuyer, seigneur de Montgoubert, tuteur de Georges Le Tessier, écuyer, son fils, par lequel, pour demeurer quitte de la somme de 2,097 livres, qu'il doit à ladite dame et de celle de 290 livres à elle due pour dépens, plus de celle de 20 livres pour les frais de la saisie réelle de ses immeubles et de celle de 23 livres pour les intérêts de la somme de 900 livres, faisant partie desdites 2,097 livres, le tout revenant à 2,427 livres, ledit seigneur s'est obligé de payer la somme de 2,417 livres, à la décharge de ladite dame, à savoir 1,600 livres aux Filles-Notre-Dame d'Alençon, en vertu d'un contrat de constitution produisant 100 livres de rente, et le surplus à demoiselle Boullay, pour autre constitution dont M. de Vaucelle, conseiller au présidial d'Alençon, est caution (25 novembre 1673).

  • AD Orne. 3 P 2 - 255/1 à 3 P 2 - 255/8. Plans cadastraux (M. Kersaint, préfet ; M. Lefèvre, maire ; M. Bois, directeur des contributions ; M. Lapeyrère, ingénieur vérificateur ; M. Morin, géomètre du cadastre, 1830.

  • AD Orne. US 0205. Histoire locale de Mauves, recueillie par Ernest Boissière, 1955.

Bibliographie

  • DESVAUX-MARTEVILLE, Elisabeth. Manoirs du Perche. Art de Basse-Normandie. n° 67, Caen, 1975, 44 p.

    p. 28
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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