Dossier d’œuvre architecture IA61001164 | Réalisé par
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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  • enquête thématique régionale, architecture rurale du Parc naturel régional du Perche
basilique Notre-Dame
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Normandie - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional du Perche

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Perche - Mortagne-au-Perche
  • Commune La Chapelle-Montligeon
  • Lieu-dit le Bourg
  • Adresse avenue de la Basilique
  • Cadastre 2013 AC 38
  • Précisions

Dès 1891, l'abbé Paul Buguet, curé de la paroisse et fondateur de l'Oeuvre Expiatoire - une association spirituelle - a en projet de construire une nouvelle église à ses frais pour remplacer l'ancienne église paroissiale trop vétuste. Il charge Alfred Tessier, architecte diocésain originaire de Beaupréau (Maine-et-Loire), d'en dresser les plans et de diriger les travaux. Ce dernier décède avant la fin du chantier laissant son fil Alfred-Marie-Léopold Tessier, également architecte, en assurer le suivi et son achèvement. En 1894, les travaux de fondation débutent et se poursuivent jusqu'en 1896, date à laquelle les premières pierres sont posées. La construction de la nef, des bas-côtés, du choeur et du transept, s'achève en 1903 avec la couverture de l'édifice. En 1904 et 1905, le soin est apporté à l'ornementation des ouvertures (choeur, nef et transept). De 1907 à 1909, les deux tours-clochers et leur flèche sont construites. L'escalier monumental permettant l'accès à l'édifice, à l'ouest, date de 1913. Il a été réalisé suivant les plans de l'architecte Jules Tessier, architecte (fils d'Alfred et frère d'Alfred-Marie-Léopold). Les vitraux sont, en partie, réalisés et posés avant la première Guerre Mondiale. Les travaux reprennent en 1919, menés par Monseigneur Roseau (qui succède à Monseigneur Buguet décédé) : vitraux et mobilier. Le pavement de l'édifice en mosaïque est l'oeuvre des ateliers de l'entreprise Simons du Cateau-Cambrésis (59). Les travaux s'achèvent par la suite et la basilique est consacrée le 28 août 1928.

La basilique Notre-Dame de Montligeon se situe à proximité du centre bourg ancien, au sud-est. De plan en croix latine, elle comprend une nef encadrée de collatéraux investis par six chapelles latérales au nord et au sud, un transept légèrement saillant, deux sacristies et un choeur entouré d'un déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes. A l'ouest, les deux tours-clochers et le pignon, doté d'un portail monumental, forment un avant-corps légèrement saillant. Les trois vaisseaux s'étendent sur six travées. Le transept comporte cinq travées, le choeur trois et le déambulatoire onze. De part et d'autre du choeur, en prolongement des bras de transept à l'est, deux sacristies (réservées aux chapelains et aux enfants de choeur) se développent sur deux travées. A l'exception de la chapelle axiale à deux travées, toutes les autres n'en possèdent qu'une. Les chapelles latérales et rayonnantes sont respectivement de plan rectangulaire et hexagonal. Six piles (deux séparant la nef du narthex et quatre à la croisée du transept) et 20 colonnes (dix séparant la nef des collatéraux, dix séparant le choeur du déambulatoire) soutiennent la voûte d'ogives. Reposant sur un socle mouluré, les piles présentent un profil fasciculé tandis que les colonnes sont à deux colonnettes engagées du tiers. Elles sont surmontées de chapiteaux à décor floral sur lesquels reposent les nervures. Les clés de voûte sont peintes : celles de la nef portent les armoiries de Léon XIII (Pape de 1878 à 1903), du Cardinal Parocchi, de Mgr Trégaro (évêque de Séez de 1881 à 1897), de Mgr Bardel (évêque de Séez de 1897 à 1926), de Mgr Buguet, du Cardinal V. Vannutelli et de Pie X (pape de 1903 à 1914). Les armoiries de ce Pape se retrouvent avec celles de Mgr Buguet sur le pavement de l'édifice, entièrement réalisé en mosaïque (environ 1 400 m²). De nombreuses baies en arc brisé et à remplage gothique (profusion de polylobes) éclairent la basilique. Les bras du transept sont percés d'une imposante verrière (plus de 70 m²). Comprenant six lancettes, plusieurs polylobes et une rosace. Le pignon ouest est également percé d'une rosace. Les culées d'arcs-boutants sont surmontées de pinacles. Trois galeries délimitent chaque niveau d'élévation de la basilique. La galerie supérieure est ornée de 32 statues représentant les saints les plus célèbres pour leur dévotion au Purgatoire. Le massif occidental, encadré de deux tours-clochers, est percé d'un portail principal et de deux portails latéraux. Le portail principal est à deux portes séparées par un pilier central orné d'une statue du Christ bénissant. Surmontant le portail, le tympan est orné d'un bas-relief divisé en deux scènes (en bas, la descente aux enfers ; en haut, l'Ascension). Les tours-clochers s'élèvent sur cinq niveaux. De plan carré, elles sont flanquées d'imposants contreforts amortis par des pinacles. La chambre des cloches sud abrite trois cloches ; celle au nord en abrite quatre. En partie supérieure, chaque angle des tours-clochers est orné de colonnettes et surmonté de pinacles. L'édifice est entièrement voûté en ogives. Les soubassements de la basilique sont en pierre de taille de granite d'Alençon. Le reste des murs et les ouvertures sont en pierre de taille de calcaire provenant des carrières de Sainte-Même (Charente), de Chavigny et de Lavoux (Vienne). Les toits à longs pans (nef, collatéraux, transept, déambulatoire), à croupe polygonale (chapelles) sont couverts en ardoise. Les tours-clochers sont surmontées d'une flèche en maçonnerie.

  • Murs
    • calcaire
    • granite
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1978/12/28
  • Précisions sur la protection

    Basilique Notre-Dame (cad. B 592) : inscription par arrêté du 28 décembre 1978

  • Référence MH

Edifice de pèlerinage, la basilique Notre-Dame de Montligeon affiche des dimensions impressionnantes qui lui valurent le surnom de "cathédrale des champs" : 74 mètres de long pour 32 m de large (largeur du transept), le pignon de la nef atteint 32 mètres de haut, les flèches 60 mètres. De style néo-gothique, elle reste cependant un projet inachevé : une tour-lanterne de 80 mètres de haut devait initialement s'élever à la croisée du transept (projet abandonné car les assises ne présentaient pas les garanties de stabilité suffisantes). Elle est construite avec des matériaux d'importation : pierre de taille de calcaire et de granite (précité), sable de la Loire, pin de Norvège pour la charpente. L'ampleur de la basilique et son impact paysager, culturel et cultuel (plusieurs pèlerinages se déroulent dans l'année générant un tourisme religieux important) font de cet édifice un site patrimonial de premier ordre à l'échelle régionale.

Documents d'archives

  • Archives du Sanctuaire de l'Oeuvre Expiatoire, A 114. Anonyme. Notre-Dame de Montligeon - Souvenir de la Consécration. 1928, p. 12-32.

  • Archives du Sanctuaire de l'Oeuvre Expiatoire. non référencé. Plan de la basilique.

Bibliographie

  • LABELLE, Eugène. Mgr Buguet et l'oeuvre de Montligeon, 1933.

    p. 4-15
  • MAILLARD, Florent (réd.), DESMOULINS-HEMERY, Servanne (réd.), BILLAT, Hélène (réd.), MERRET, Patrick (phot.). La chapelle-Montligeon, un village percheron, un lieu de pélerinage - Orne. Lyon : Lieux-Dits, 2016. (Parcours du patrimoine n°402), 72 p.

Périodiques

  • LECOMTE, Jacky. La Chapelle-Montligeon. Centenaire de l'arrivée de Mgr Buguet 1878-1978. Cahiers percherons. n°57, 1978.

Date d'enquête 2013 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Normandie - Inventaire général
(c) Parc naturel régional du Perche
Maillard Florent
Maillard Florent

Chercheur associé au Parc naturel régional du Perche depuis 2011, en charge de l'architecture rurale du PNR.

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